mercredi 25 septembre 2024

SAUVE QUI PEUT !

On en parle de la dérive extrême droitière du gouvernement Barnier ? Attendre 100 jours pour ça, c’est un peu beaucoup fort de café ! Belle brochette de réacs en tous genres qu’il nous a choisi Papy Michel, non ? Et le Président de la République qui dit Amen aux politiques englués dans les relents fétides de la Manif Pour Tous de triste mémoire... On aura vraiment eu droit à la totale depuis la dissolution. Je vous le dis, tout ça pue grave !

Toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour faire la campagne expresse des législatives, qui ont donné corps au Nouveau Front Populaire qui est parvenu à émerger rapidement malgré les dissensions de la gauche, qui ont sué sang et eau pour faire barrage au Rassemblement National, se sont échinés en pure perte. Jusqu’à en perdre le sommeil pour beaucoup d’entre nous qui angoissaient à l’idée de vivre sous le joug des frontistes. Je l’avoue, je fais partie de celles et ceux qui ont laissé le bénéfice du doute à Emmanuel Macron, pensant sincèrement qu’il respecterait le verdict des urnes. J’ai eu sacrément tort ! Et je suis tiraillée entre ma conviction que le Nouveau Front Populaire peut, et doit, perdurer, et celle que le comportement de certains élus risque de nous envoyer droit dans le mur. D’ailleurs, au vu de mon putain de mal de crâne depuis le 7 juillet, on a déjà joyeusement tapé dedans ! Non ? Ben si...

Quoiqu’il en soit, je ne m’attendais certes pas à me réveiller un beau matin de septembre dans une France offerte sur un plateau au Rassemblement National et ses satellites, par celui qui est censé être le garant de nos institutions. J’ai mal à ma France, et je crains de ne pouvoir guérir de cette maladie là. Voir jubiler la blonde, ses petites mains pernicieuses, et son pantin aux dents qui rayent le parquet, avec le crâne du niçois par là-dessus, et Les Républicains qui jubilent d’être récompensés de s’être plantés à l’exam, passez-moi l’expression mais ça me troue le cul ! Entendre à longueur de plateaux de télévision Yoann Gillet et ses petits camarades pontifier, donner des leçons de morale et de démocratie - ces gens-là osent tout - voire même menacer les membres du gouvernement comme l’a fait Laure Lavalette qui s’est fendue d’un tweet gratiné : «Il semblerait que certains n’aient pas encore totalement compris dans quel nouveau monde nous vivons. Nous allons vous l’enseigner.» (sic) Tout ça me rend malade. Bienvenue dans le nouveau monde à la sauce facho ! Une resucée de l’ancien monde, dans lequel quelqu’un de complètement frappé leur a donné les rênes. Le pire, n’est jamais très loin de la peur…

Et que dire des droit des femmes, qui sont les grandes oubliées de ce gouvernement ? Exit le ministère dédié. Avec des LGBTphobes, et des opposants déclarés à l’avortement, au mariage pour tous, à la PMA, et à l’interdiction des thérapies de conversion, on est en droit de craindre un recul de toutes les avancées progressistes chèrement acquises. Et je ne vous parle pas de nos libertés, hein ? Ou de l’égalité. Encore moins de la laïcité. Tout cela risque d’être revu et corrigé à la sauce bas du front par les identitaires nationalistes, souverainistes, et autres nostalgiques coincés du cul, qui peuplent désormais les bancs de l’Assemblée Nationale. Et qui ont pris leurs aises au sein de nos institutions. Des gens merveilleux donc, et qui ne sont pas tous au Rassemblement National, tant s’en faut. Je vous le dis, on n’a pas le cul sorti des ronces ! 

La prochaine échéance électorale sera celle des municipales, dans moins de deux ans - pour ma part je ne crois pas à une seconde dissolution - qui risque fort de repeindre en cinquante nuances de brun la carte de nos villes et villages. Du brun pâle des timorés et autres consensuels, au caramel de ceux qui n’osent pas dire leur nom, jusqu’au brun foncé de ceux qui revendiquent d’être ce qu’ils sont. Ici, à Beaucaire, on est dans le brun qui s’assume, et qui dégouline allègrement sur tout ce qu’il touche. Teintant mine de rien de brun pâle ceux qui n’ont pas pris un parapluie. Et qui pervertit beaucoup trop de citoyen.ne.s qui ne se méfient pas assez. Voire pas du tout ! Pour celles et ceux qui entendent s’y coller, va falloir sortir les rames, et arrêter de se la raconter. Mais ça par contre, moi je vous le dis, ce n’est pas gagné.

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