Faisons un point sur la présence du Front National dans notre ville.
Voici maintenant deux mois et demi que Julien Sanchez est devenu maire de Beaucaire, ses adjoints et lui ont investit la mairie avec assurance et confiance, forts du soutien de 39,8 % de beaucairois. Un vote sanction que beaucoup attribuent à la gestion de l'ancienne municipalité, à tort ou à raison peu importe. Le fait est que le Front National s'est confortablement installé à Beaucaire et que ses partisans y prennent leurs aises sans aucune pudeur.
Passe encore que la moyenne d'âge de l'équipe municipale avoisine gentiment les 60 printemps bien sonnés ! Avec l'âge vient l'expérience et mieux vaut en avoir trop que pas assez pour reprendre les rênes de notre ville. La jeunesse de notre maire et de son directeur de cabinet devrait compenser le grand âge du doyen de l'équipe et permettre de rajeunir l'ensemble des projets beaucairois, du moins pouvait-on l'espérer... Car après tout cela pourrait être une sacrée chance d'avoir l'un des plus jeunes maires de France dans nos murs ! Un homme intelligent, brillant communiquant, à l'aise dans son temps et au fait des tendances qui pourrait changer les choses, faire évoluer Beaucaire en ne gardant de ses traditions que l'essence qui en fait le charme et en la poussant sur les chemins du 21ème siècle comme tant d'autres villes avant elle.
Mais soyons réalistes, cela n'en prend pas le chemin. La modernité et la créativité n'ont pas leur place au sein de ce parti qui surfe sur la vague surannée d'un passé dans lequel les étrangers, leurs coutumes, leur musique ne venaient pas troubler la quiétude de nos villes et villages frileusement centrés sur eux-mêmes. A Beaucaire les étrangers, les musulmans plus précisément, dérangent. Après avoir procédé à la lente mise à mort du Centre Socio-Culturel - pour un défenseur des animaux il est plutôt minable de se laisser aller à stigmatiser des familles pour la plupart issues de l'immigration en leur plantant des banderilles - Julien Sanchez s'est attaqué aux coutumes des "autres". Dernière décision en date de la mairie : la musique traditionnellement jouée lors des mariages est interdite non seulement dans la mairie mais également en-dehors. La limite autorisée s'arrête à la lisière de la place Georges Clémenceau, ce qui prive les mariés des joyeux cortèges de mise en ce beau jour. Cela sous le faux prétexte que les habitants de la place se seraient plaints. Un premier pas vers la tromperie car il n'y a eu aucune démarche des dits habitants. Nous les avons interrogés pour nous en assurer, peu nombreux, ils sont pour la plupart d'une grande ouverture d'esprit et apprécient les traditions venues d'ailleurs. Julien Sanchez s'abrite derrière un mensonge pour justifier sa décision. C'est après tout un homme politique, si vous en doutiez vous voila rassurés ! Mais le nouveau maire sait y faire ! Il manie habilement l'écoute attentive et une autorité toute paternaliste, ce qui lui permet d'imposer ses vues sans que quiconque ne s'en émeuve.
Prenez l'exemple des drapeaux qui jalonnent le canal. Le visiteur qui arrive à Beaucaire en provenance de Tarascon découvrait au départ du port de plaisance une suite de drapeaux flottant fièrement dans le vent. Ils affichaient les couleurs de la France, du Languedoc-Roussillon, de la Belgique et de l'Italie pour honorer nos jumelages avec les villes de Farciennes et de Montelupo, de l'Europe et bien entendu le blason de la ville de Beaucaire. Depuis que la municipalité a basculé dans le giron du Front National bien des choses ont changé. Suite à la décision du bourgmestre de Farciennes de mettre en sommeil pour les six ans à venir les relations diplomatiques qui liaient nos deux villes, Beaucaire ne hissait plus les couleurs de la Belgique. Mais il y a pire ! Car avec le Front National, soyez-en bien conscients, l'escalade n'a pas de fin... Au lendemain des élections Européennes Julien Sanchez prenait la décision de virer l'oriflamme étoilée du fronton de la mairie et du canal, embarquant dans un même train sans retour les drapeaux italiens, de notre région et de notre ville ! Oui, même le blason de Beaucaire ne trouve pas grâce à ses yeux. Certes nous aimons tous notre drapeau bleu blanc rouge et nous en sommes fiers, mais nous l'imposer à chaque coin de rue le rend sacrément indigeste... Etre patriote oui, être obsessionnel non !
Songez aux commerces. Tous les beaucairois connaissent la situation plus que problématique des commerces situés en centre ville. Certains survivent, d'autres se meurent les uns après les autres, le nombre de locaux commerciaux vides s'accroît avec une régularité impressionnante. Quelques-uns tirent leur épingle du jeu grâce à la qualité de leurs produits, d'autres nagent au milieu des requins en toute impunité et se compromettent avec le régime en place avec une ardeur qui serait presque touchante ! Entre colliers de fleurs et compromissions de toutes sortes nous assistons ainsi à la magistrale progression de l’Épicerie de Cécile au sein du nouveau pouvoir en place, photos largement souriantes et rayonnantes de fierté à l'appui ! Alors qu'un commerçant demeure neutre en politique pour avant tout travailler est tout à fait naturel et même recommandé, mais que l'on applaudisse aux errements répétitifs de l'une pendant que l'on tacle les réussites éclatantes d'un autre me paraît peu judicieux.
Les beaucairois reprochent au Gambetta Kfé toutes sortes de faits plus ou moins vérifiables, les rumeurs vont bon train et d'aucuns qui l'assurent de leur amitié l'ont brossé dans le sens du poil pendant toute la durée des élections municipales avec une insistance quelque peu dérangeante. Pour lui reprocher tout de suite après ses amitiés politiques, son réseau de connaissances et ses initiatives qui ont pourtant le mérite de tirer Beaucaire de son sommeil avec régularité. Ce commerçant fait rayonner la bonne humeur et l'esprit de la fête, nous offre chaque saison la surprise d'un nouvel agencement des lieux, d'une décoration sobre et tendance, diffuse une musique qui suit l'air du temps et noue des liens amicaux avec ses clients qu'ils soient là pour un café ou pour un dîner.
De son côté son alter ego féminin de la Place Vieille s'essouffle
dans des dîners à thèmes récurrents qui regroupent toujours les mêmes personnes
et n'ont même pas l'attrait de la nouveauté, se permettant de ne jamais saluer
ceux qui ne laissent pas de monnaie dans son escarcelle avec une inconcevable
arrogance. Point de jeunesse à ses grandes tablées, point de musique branchée
pour accompagner ses dîners, point de décoration originale sur ses tables... Il
serait temps que quelqu'un explique à cette personne qu'elle devrait se
renouveler si elle veut garder la place au soleil qui semble tellement lui
tenir à cœur. Bien entendu elle s'est assurée du soutien de la nouvelle
municipalité, Julien Sanchez et ses adjoints ne manquent quasiment aucun des
"événements" qu'elle organise main dans la main avec la mairie. Tout
comme elle le faisait avec l'ancienne municipalité et Jacques Bourbousson. Tout
comme elle le fera très certainement avec la suivante dans six ans. Finalement
elle est maligne autant qu'opportuniste et nous lui décernons sans hésiter la
médaille de l'opportunisme.
Parlons un peu de l'insécurité. Le grand dossier du Front National. Julien Sanchez a promis aux beaucairois de "nettoyer" le centre ville et de le débarrasser des "voyous" qui le gangrène. Mettant dans le même panier les dealers, les merdeux spécialisés dans les incivilités et les as de la cambriole. Hors de ce côté justement il y a depuis le 31 mars une très nette recrudescence des cambriolages commis dans le centre ancien. Les responsables sont connus des services de police, certains entrent et sortent de prison comme d'autres d'un centre commercial, ils guettent la moindre réaction négative à leur égard et se permettent de commenter avec insolence les faits qui leur sont imputés. La petite bande incriminée s'est permise de me dire "Avec tous ces cambriolages on va voir si Sanchez fait quelque chose ! C'est un défi m'dame ! D'abord qu'est-ce qu'il peut faire ? Nous on s'en fout de Sanchez et du Front National, on fait c'qu'on veut ! On a pas peur de lui !" sic. Et ils nous le prouvent chaque jour. La Police Nationale qui intervient chaque jour dans Beaucaire pour des cambriolages, toujours dans le même quartier, confirme les faits. Ces jeunes n'ont pas peur, ils sont audacieux, rapides et arrogants, n'ont pas le moindre respect pour leurs voisins et sont allés jusqu'à cambrioler leurs propres familles ! Récemment ils ont caillassé un véhicule de la Police Nationale. Maintenant les policiers laissent leur voiture sur le quai et viennent à pied, ce qui ralentit considérablement leurs interventions.
Alors quid de la sécurité promise pendant toute la campagne et en Conseil Municipal ? La municipalité embauche trois policiers municipaux de plus, et ils seront armés. C'est bien mais c'est insuffisant et n'aura pas la réactivité escomptée. Encore faudrait-il qu'ils soient présents dans les rues pour être dissuasifs ! Nous ne nous faisons guère d'illusions, il y a bien longtemps que la Police Municipale de Beaucaire n'est plus crédible...
Qu'en est-il du marché ? La municipalité avait assuré aux commerçants installés sur la place de la mairie que le jeudi matin les travaux de rénovation des Halles seraient peu bruyants, voire pas du tout, pour ne pas décourager les beaucairois d'y venir comme auparavant. Il n'en est rien. La promesse n'est pas tenue, le jeudi il est devenu parfois insupportable de flâner sur le marché et les commerçants n'en peuvent plus, surtout ceux qui sont placés à proximité immédiate des Halles. D'autant que le prix des emplacement lui n'a pas varié ! A la mairie personne ne s'en soucie ni ne tient compte de leurs demandes réitérées. Pourtant ces commerçants exercent un travail pénible en toute saison et méritent qu'on leur prête une oreille attentive.
Mais Julien Sanchez n'en a cure et vante sur Twitter le marché bi-hebdomaire de notre ville en étalant sur son bureau les produits de sa pause déjeuner qui, curieusement, ne proviennent d'aucun étalage maghrébin. Ce qui nous permet d'envisager qu'un jour prochain ceux-ci se voient déplacés bien loin de la place de la mairie pour ne pas gêner le chauvinisme affirmé de notre municipalité. Bientôt à Beaucaire il ne sera autorisé que les produits de nos terroirs qui, même si nous les apprécions à leur juste valeur, ne sont pas les seuls à flatter nos papilles. Notons qu'en dépit de sa position anti-européenne maintes fois revendiquée le maire a fait l'emplette de charcuterie espagnole ! Un petit clin d'oeil à ses origines peut-être...
Alors bien sûr nous n'irons pas jusqu'à dire que la ville est mal gérée. Pour l'instant Julien Sanchez reprend les dossiers et les traite nous l'imaginons avec une grande attention, il a à cœur de faire de Beaucaire la vitrine du Front National, il l'a clairement affirmé et nous ne doutons pas qu'il y parvienne. Mais ces deux mois et demi de mandat nous orientent tout doucement sur des chemins pavés des pires intentions qui ne nous disent rien qui vaille.