jeudi 21 avril 2016

CAPRICE OU MISE EN SCÈNE ?


Quand le prince de la discrimination veut redonner du pep's à son thermomètre politique, quand il veut faire hurler l'audimat à n'importe quel prix et qu'il ne cherche en somme qu'à préparer sa prochaine campagne électorale, que fait-il ? Il tourne et vire au-dessus du Contrat de Ville et le pointe d'un doigt péremptoire en se promettant comme dans la pub : "Je l'aurais un jour ! Je l'aurais..." Et décide ni plus ni moins de porter plainte contre la présidente de la région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées pour "discrimination à raison de l'opinion politique". Tant qu'à faire parler de lui autant frapper fort, et s'il n'a rien d'un champion de boxe l'uppercut est tout à fait recevable. Il sait qu'un coup bien asséné peut lui assurer la victoire, mais en l'occurrence on peut craindre un effet boomerang sur Beaucaire, la présidente de notre région n'étant pas le poids plume qu'elle peut sembler être...

Dans la foulée notre maire met en scène la pseudo ostracisation de Beaucaire par Carole Delga. Ne vous y trompez pas, ce qui semble couler de source à lire les communiqués dont nous bombarde la ville depuis quelques semaines est le résultat d'un travail minutieux dont j'ose dire qu'il est admirable de précision ! Il faut reconnaître à Julien Sanchez le talent de maîtriser parfaitement l'enchaînement des faits qui nous ont conduit à ce fameux dépôt de plainte contre Carole Delga. De déclarations à l'emporte-pièce en conseil communautaire de la Communauté de Communes en communiqués menaçants, de coups d'éclats en conseil municipal en gesticulations à l'Assemblée Plénière de la Région, d'épanchements sur les réseaux sociaux en visuels graphiques d'un goût discutable, le maire de Beaucaire s'est remémoré ses jeunes années et a empilé ses cubes avec méthode jusqu'au point zéro... Tout cela au nez et à la barbe de l'opposition qui a comme d'habitude attendu d'avoir la tête sous la guillotine pour agir. 

On les aime bien nos conseillers municipaux d'opposition, mais il faut reconnaître qu'ils sont dans l'ensemble un peu longs à la détente. A gauche comme à droite certains se démarquent par leur investissements dans les dossiers clés de la ville, d'autres par leur calme à toute épreuve, quelques-uns par leurs questions pertinentes, d'autres encore par des passes d'armes qui ont le mérite de réveiller les spectateurs... Mais toute leur bonne volonté ne suffit pas à contrecarrer les ambitions du maire qui a cadenassé la gestion municipale et n'en laisse filtrer les informations qu'au compte-goutte. Dans ces conditions, comment nos conseillers d'opposition peuvent-ils faire barrage à la majorité municipale ? En fait de barrière celle qu'ils forment est si chancelante qu'un taurillon tétant encore sa mère la renverserait sans peine. Et Julien Sanchez est bien loin d'en être un.  Je l'ai écrit voici deux ans, c'est un jeune loup aux dents longues, un ambitieux qui mènera sa barque à contre courant avec opiniâtreté. Il a un projet pour Beaucaire : en faire une vitrine pour le Front National. Ce n'est certes pas le nôtre, mais il se donne jour après jour les moyens de le réaliser et jusqu'à présent personne ne s'est réellement mis en tête de l'arrêter. Le jeu politique qui se joue dans l'arène de Beaucaire se fait au détriment des beaucairois, chacun des acteurs politiques majeurs de notre ville ne songeant qu'à ourdir sa propre destinée. Ce qui est normal en temps ordinaire ne devrait pas l'être dès lors que le Front National est en lice, cela lui confère le statut d'un parti politique normal, ce qu'il n'est pas. Ce qu'il ne peut pas être. Mais pour obtenir le pouvoir certains sont prêts à toutes les compromissions. L'enfer, nous le savons, est pavé de bonnes intentions... 

Julien Sanchez n'a pas fait son petit caprice pour le fun ! Non, il l'a pensé et mis en scène avec un but ultime qu'il atteint aujourd'hui. Quant à savoir s'il récoltera les fruits de cette comédie c'est trop tôt pour le dire, et nous craignons surtout que Beaucaire ne pâtisse de ses errements politiciens. Affaire à suivre...

samedi 2 avril 2016

Les enfants ? Ils ne votent pas !


Il y a clairement des priorités dans la liste des nombreuses activités publiques de Julien Sanchez, mais soutenir et encourager les élèves du Conservatoire de Beaucaire et leurs professeurs n'en fait visiblement pas partie. Aucun élu de la majorité municipale n'était présent ce soir au Casino Municipal pour assister à la présentation du travail des enfants et des adolescents ! Ni le maire, ni l'adjointe à la culture Mireille Fougasse n'ont fait le déplacement pour applaudir et féliciter les élèves et leurs professeurs.

Pour les enfants de Beaucaire pas même l'un de ces discours d'auto satisfaction dont le maire est coutumier, pas d'écharpe tricolore, pas de bouquets de fleurs, et bien entendu pas de buffet ! Dans la salle uniquement des parents attentifs, et pour immortaliser ces moments uniques quelques proches passionnés de photographie... Aucun policier municipal ne contrôlait les entrées du Casino Municipal alors que nous sommes toujours en état d'urgence et qu'il semblerait logique de veiller à la sécurité des enfants de Beaucaire. Pas d'agents municipaux pour aider à transporter le piano et le reste du matériel, personne derrière le bar pour servir le verre de l'amitié dont nos élus sont pourtant peu avares lorsqu'il s'agit de racoler quelques voix ! Pour nos enfants pas de jus de fruit et de sodas, pas de gâteaux, pas de bonbons, pas même une petite bouteille d'eau ! Ne méritent-ils pas toute l'attention de nos élus ? Pardon, j'oubliais... Ils ne votent pas encore. Nul besoin de les éblouir, de les embobiner, de les complimenter, et de les brosser dans le sens du poil comme le maire et ses adjoints le font à longueur d'année avec les seniors ! 

A Beaucaire si vous faites partie du troisième âge on vous fera danser, on vous concoctera un spectacle sur mesure, on vous offrira des paillettes et du champagne, on vous sourira et on prendra le temps de s'enquérir de votre santé et de s'apitoyer sur les vicissitudes de votre âge. Pour le reste de l'électorat il y a les divertissements traditionnels de la période estivale, et ceux que propose désormais la municipalité frontiste tout au long de l'année en tapant tous azimuts dans d'autres cultures pour piocher des idées qui animent la vie beaucairoise. De l'American Bike à la Saint-Patrick, en passant par les Chippendales de fort mauvais goût, tout est conçu pour entortiller l'électorat potentiel, celui déjà acquis bavant tellement de bonheur que pour un peu on devrait mettre des distributeurs de serviettes au coin des rues ! 

Rappelons au maire que les quelques animations pour les petits beaucairois organisées par la ville ne le dispensent absolument pas, pas plus que ses élus, d'accorder aux élèves du Conservatoire de Beaucaire toute l'attention qu'ils méritent. Que le rayonnement de la culture ne soit pas le cheval de bataille de la mairie ne surprendra personne, mais ces enfants passionnés par l'apprentissage d'un art sont l'avenir de notre ville, et pourquoi pas du département ou au-delà ? De nombreux beaucairois exportent leur talent hors de nos murs avec succès dans divers domaines artistiques, qui sait ce que ces enfants nous réservent ? A défaut de se projeter dans un avenir culturel qui n'est pas son domaine de prédilection, Julien Sanchez devrait songer que si ces enfants ne votent pas leurs parents, eux, le font. Et il n'y a pas plus rancunier qu'un parent dont on ignore la progéniture.