Dans les périodes troublées de notre histoire il y a toujours eu des listes sur lesquelles s'appuyer pour étayer de tristes vérités. La dernière en date, et de triste mémoire, est la liste de Schindler. Bien entendu cela n'a rien de comparable avec cette longue année qui nous a vu partager la couche du Front National contraints et forcés. Mais tout de même ! Nous savions que les décisions iraient crescendo et Julien Sanchez ne nous a pas déçus, enchaînant les effets d'annonce pour marquer l'action de sa municipalité. Pour ceux qui persistent à prétendre qu'à Beaucaire rien n'a changé j'ai pris la peine de lister les décisions marquées du sceau Front National de la nouvelle municipalité. C'est édifiant...
Nous avons eu dans l'ordre chronologique :
- le retrait de la municipalité du projet de centre socio-culturel
- la disparition du drapeau européen et de l'oriflamme régionale au fronton de la mairie et sur le canal
- la disparition du blason de Beaucaire
- la disparition des drapeaux symboles des deux jumelages de Beaucaire avec Farciennes (Belgique) et Montelupo (Italie) sur le canal
- l'embauche en mai de Holly Harvey Turchet dont les propos racistes et islamophobes ont défrayé la chronique au poste de chef de cabinet du maire (en maladie à dater de juillet et licenciée en novembre)
- l'audit confié à la Financière des Territoires, société créée par Clément Brieda (Front National) pour la somme de 13900 euros (idem qu'à Fréjus > 80000 habitants)
- l'interdiction de jouer de la musique folklorique dans l'enceinte mais aussi sur la place de la mairie lors des mariages
- l'armement des effectifs de la police municipale
- la fermeture du Relais Jeunes
- la tribune sur les élèves allophones
- l'affectation d'agents municipaux non sympathisants à des postes sans rapport avec leurs compétences réelles ou supposées
- l'augmentation des tarifs de cantine
- le recrutement de 5 membres du Front National (Jérémie Boulet, Jean Raphaël Sandri, Peter Sterligov, Elias Attalah, Damien Rieu) pour la communication, le cabinet du maire et la gestion des ateliers techniques
- les contrôles répétés sur les forains du marché bi-hebdomadaire
- les illuminations bleu blanc rouge de la ville pour Noël
- l'installation d'une crèche dans la mairie au mépris de la loi sur la séparation des églises et de l'état
- la diffamation publique de Midi Libre et de sa rédactrice dans le Beaucaire Mag et en conseil municipal
- l'augmentation du prix d'occupation des terrasses des bars et restaurants de la ville
- la transformation du rassemblement national de soutien aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo en meeting de Marine Le Pen
- la suppression de la prime de fin d'année pour sanctionner l'absentéisme des employés municipaux
- la reprise des locaux attribués au centre socio-culturel par l'ancienne municipalité
- le refus de recevoir plusieurs journalistes en reportage à Beaucaire
- la croisade contre les impayés des cantines scolaires
- le refus d'accorder au DASEN un transport scolaire aux élèves de Beaucaire pour le Festival de Cinéma Scolaire organisé par Les Têtes à Clap au cinéma Le Rex à Tarascon (pas de cinéma à Beaucaire)
- l'augmentation du temps de travail des agents municipaux sans compensation
- la tentative avortée d'interdire les bals musettes dominicaux du Gambetta Kfé
- la transformation du logo de la ville : il vire "Beaucaire En Terre d'Argence" pour "Beaucaire Provence-Camargue" au mépris du fait que notre ville se situe en région Languedoc Roussillon
- la discrimination envers 170 forains qui ne participeront pas à la Foire de l'Ascension
- la décision de débaptiser la rue du 19 mars 1962
- la baisse des subventions d'une vingtaine d'associations
Et maintenant Julien Sanchez s'attaque aux paraboles du centre ancien de Beaucaire ! Il en aurait listé une centaine, c'est à se demander si ses adjoints et lui se baladent la nuit sur les toits et dans les rues pour tout comptabiliser... Ah non pas la nuit ! Suis-je bête de l'oublier, il ne vit pas à Beaucaire. Lui son "home sweet home" est à Nîmes. Et justement un maire qui ne vit pas dans sa ville c'est assez curieux, non ? Et on peut raisonnablement se demander à quoi sert de vanter Beaucaire si le maire lui-même ne trouve pas la ville assez agréable pour y vivre. C'est tout le problème des élus parachutés, fussent-ils les meilleurs ils ne peuvent comprendre notre ville s'ils n'y vivent pas. Ceci explique peut-être cela.
En continuité de cette longue liste d'actions et de décisions toutes plus critiquables et dommageables les unes que les autres Julien Sanchez prévoirait également de faire disparaître le linge qui sèche aux fenêtres pour ôter toute "pollution visuelle" au cœur de notre ville... Je vous accorde que cela n'ajoute rien, mais quelle ville du sud ou du bassin méditerranéen n'offre pas le linge de ses fenêtres aux regards des touristes ? Beaucoup s'en extasient et les photographient, ravis de cette pointe de vie typique qui anime les rues. Que serait le quartier du "Panier" à Marseille sans le linge de ses fenêtres ? Naples ne perdrait-elle pas toute son authenticité ? Les gosses dans les rues, le linge aux balcons, les rires et les débordements, les douleurs pleurées au grand jour, les longs bavardages entre voisins, les nouveaux arrivants qui bousculent les habitudes, les grandes joies partagées et les longues tablées... Et toujours cette vie qui jaillit partout et surtout là où on ne l'attend pas ! Cela c'est la Méditerranée, la vraie, celle qui baigne notre région et qui a façonné les populations qui l'habitent. Julien Sanchez et ses élus prônent une Provence et une Camargue de carte postale qui n'ont pas grand-chose à voir avec la réalité et dont toute vitalité méditerranéenne est exclue. Une cadre vide de toute photographie de famille.
Alors ensuite ce sera quoi ? Peut-être envisage-t-il de faire disparaître tout ce qui n'est pas typiquement provençal, auquel cas nombre d'entre nous risquent fort de faire tâche sur l'idyllique tableau qu'il veut peindre sur nos murs...
Si Julien Sanchez est à court d'idées pour la suite nous lui suggérons cette petite liste sans prétention qui aura le mérite de le détendre et, nous l'espérons, de le mettre de bonne humeur ;-)