La saison bat son plein à Beaucaire, enfin elle bat ce qu'elle peut en ces temps compliqués pour tous. Et surtout pour quelques-uns qui font le choix de ne pas se conformer aux diktats gouvernementaux, ce qui est leur droit. Certains discours me filent des boutons, voire carrément des envies de vomir, mais preuve que nous ne sommes pas en dictature chacun peut s'exprimer librement. Pour le meilleur comme pour le pire. Et le pire vire au négationnisme, à la récupération de la Shoah, aux comparaisons malsaines et malséantes, voire même aux injures et autres violences de tout ordre. Mais bon, nous sommes encore en république et le péquin mécontent a le droit de beugler tout son content. Même si lui-même ne comprend rien à ce qu'il dit tellement c'est confus.
Donc toi tu te dis que tu vas tout de même pointer le bout de ton nez sur la place de la mairie histoire de prendre la température avant de filer en terrasse sur le canal pour ne pas te farcir du Cabrel pendant deux heures. Tu te fais une beauté, enfin tu essaies ! tu prends ton sac et ton portable, et tu lances l'appli Tous Anti Covid pour présenter ton pass sanitaire. Oui parce que toi t'es vaccinée et bien contente de l'être ! Bon tu ne captes pas encore la 5G et tu ne sens pas les nano particules circuler dans tes veines, t'es même HS avec la chaleur mais tu as survécu au vilain méchant complot vaccinal et tu entends bien en profiter pour t'amuser jusqu'au bout de la nuit. Enfin le bout de la nuit à Beaucaire çà ne dépasse pas une heure du mat, et encore en traînant au max sur le canal, mais c'est mieux que rien... D'ailleurs qu'est-ce que çà manque l'ambiance réellement festive des Estivales passées ! Bref. Tu fonces sur le gars de la sécurité, et là tu n'en crois pas tes oreilles lorsqu'il te dit qu'il n'y a pas de pass sanitaire pour le concert ! Tu contrôles les quatre accès de la place, et rien. Oualou ! Que dalle ! Des clous ! Le néant.
Là j'vous avoue que je n'ai pas fait dans la dentelle, j'ai carrément enregistré l'un des gars de la sécurité, et sa réponse est claire, écoutez-la ci-dessous : la mairie n'a pas jugé bon de donner des directives pour contrôler le pass sanitaire le vendredi soir. Le maire et ses acolytes semblent persuadés que le Covid ne ciblera que les arènes et ne s'attaquera pas au reste de la ville. Oui, oui, t'as bien lu ! De toute évidence les élus Rassemblement National de Beaucaire ne voient pas l'utilité de se conformer aux directives gouvernementales. Bon vous me direz que ce n'est pas la première loi qu'ils piétinent allègrement une loi et que ce ne sera sûrement pas la dernière, mais pour une question de santé publique c'est un peu fort de café. Non ? Ben si. Le maire lui-même, loin de donner l'exemple, se la joue gars du sud en goguette, noyé dans une foule hilare et sans masques, porté par des mains qui ont touché tout et n'importe quoi, toujours entouré, collé, serré par des jeunes beaucairois (et des moins jeunes)... A lui les abrivados, les encierros et les apéros qui s'en suivent, sans aucun contrôle sanitaire alors que la jauge pour tous ces événements culturels est de 50 personnes. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais le rôle d'un maire est-il de festoyer sans se protéger, au mépris de sa santé et de celle des autres ? N'est-il pas plutôt de montrer la voie à suivre pour protéger ses administrés ?
On peut comprendre la joie des beaucairois et des touristes qui retrouvent l'ambiance si particulière des Estivales, moi-même je suis ravie de participer à certains événements. Mais je me protège. Et je suis effarée par l'inconscience des gens qui se foutent du lendemain et ne pensent qu'à leur petite personne. Continuez ainsi, festoyez mes braves, roulez-vous des pelles, distrayez votre petit nombril en manque de fête... En septembre nous serons tous sous clé et masqués. Ouais, ouais ! Même les vaccinés qui paieront pour l'inconséquences des autres. Moi je m'en fous, j'ai pas de gosses qui me pourriront la vie et qu'il faudra coacher et occuper H24 et 7/7 jours en se substituant à leurs professeurs et animateurs de centre aéré. Et ma conception de la liberté n'est certainement pas de me retrouver deux fois par an confinée dans mon appartement sans voir mes proches. Heureusement que ma copine a un chien, hein ? On le sortira à deux, comme d'habitude. Ou peut être bien que j'attellerais mes chats à mon vélo. On fera notre abrivado de quartier.