Pour débuter cette campagne, faisons d’abord un point sur la situation politique générale. Il y a un mot, et un seul, pour le définir : danger. Que l’on peut assortir, au choix, des expressions : corde raide, sur le fil du rasoir, pente dangereuse, et au bord de l’abîme. Il devrait être clair pour tout un chacun que notre république est menacée. Que notre démocratie est en danger. Mais au fil des discours que l’on entend ici et là, cela ne s’impose pas forcément comme une évidence. Que l’on veuille envoyer la Vème République pour en instituer une 6ème semble éminemment raisonnable. Très clairement, la Vème se meurt. Elle a trop bien vécu, et trop abusé de ses prérogatives. Elle n’est plus en phase avec notre société moderne. Est-elle pour autant, comme le disent certains, plus abîmée, plus corrompue, que ne l’était la précédente ? Pas tant qu’on voudrait bien nous le faire croire. Mais, les réseaux sociaux en soient remerciés, les abus, tricheries, et mensonges en tous genres, sont désormais visibles. Impossibles à ignorer. Et cela devrait permettre de l’assainir. Donné aux politiques, quels qu’ils soient, matière à réfléchir. Mais ce n’est pas le cas. La Vème a-t-elle donné trop de pouvoir au Président de la République ? C’est évident. Et c’est l’une des choses qu’il faudra changer. Le pouvoir, et c’est valable à tous les niveaux, corrompt celui ou celle qui en bénéficie. C’est l’une des raisons qui font que je n’ai jamais voulu m’engager en politique.
Cela étant, je respecte celles et ceux qui ont ce courage, pour ne pas dire cette folie, de monter sur la grande scène des élections. Et de se jeter en pâture à une foule avide de les décortiquer, voire de les déchiqueter. A commencer par Luc Perrin, homme intègre, discret et bosseur, qui tirera la liste Unis Pour Beaucaire. Il est pour l’instant le seul candidat déclaré face à un maire sortant, candidat plausible d’une liste RN auquel les beaucairois.es. ont déjà déroulé le tapis rouge. Je n’ai jamais caché ne pas être en accord avec la manière de procéder d’UPB, dont les élus font figure d’opposants bien trop consensuels. Alors qu’il faudrait à mon sens faire preuve de punch, et taper du poing sur la table, en face d’élus tels que Julien Sanchez, Yoann Gillet et maintenant Nelson Chaudon. Les lenteurs de leur mode de fonctionnement, leur crainte de mal faire, de choquer, de déranger, et leur côté bisounours, ne font pas le poids. Parce qu’en face, on ne craint pas d’imposer ses idées de merde, de fabuler sur le peu qu’on a fait, et de se vanter de ce que l’on n’a pas encore fait. Mais vous pouvez être certain que, comme en 2020, le programme d'UPB sera bien pensé. Équilibré. Et aura sans nul doute l’ambition de faire revivre Beaucaire, sans oublier personne. Dans le climat actuel de notre ville, c’est primordial.
Alors quel est le contexte actuel ? L’extrême droite est normalisée par celles et ceux qui n’ont rien compris au danger qu’elle représente, au point pour certains de l’inclure dans l’arc républicain. La droite n’a plus grand-chose de républicain, tant elle est gangrenée par la première. Et la gauche se tire joyeusement dans les pattes sans proposer de véritable projet, sans aucune vision d’avenir. Les populistes de tous bords ont le vent en poupe. La radicalisation des esprits est en marche. Le citoyen lambda, pour une large majorité, aspire à l’autoritarisme. Frissonne de crainte en regardant sa télévision le soir. Prend fait et cause pour la lie de l’humanité. Et n’a pas encore compris que la mort n’absous pas une ordure, quelle qu’elle soit, de ses fautes. Il faut arrêter avec l’hypocrisie qui a cours dans quasiment toutes les tendances politiques, et dans toutes les couches de notre société. Cesser de vouloir lisser, et lisser encore toutes nos différences, tout ce qui compose nos personnalités, jusqu’à gommer tout ce qui nous sépare. La liberté d’expression, n’en déplaise aux poltrons, c’est d’appeler un chat, un chat. C’est se réjouir de la mort d’un salaud. C’est d’assumer qu’un bon facho est un facho mort. C’est alerter, sans craindre de déplaire, sur les liens qui existent entre certaines personnalités respectées par une gauche aveugle, ou à tout le moins mal renseignée, et l’extrême droite. Le mal existe. En politique, il a plusieurs visages. A Beaucaire, comme dans toutes les municipalités gérées par l’extrême droite, refuser de le voir c’est creuser la tombe de la ville. Et à ce titre, toutes celles et tous ceux qui ont le courage de s’y opposer, méritent qu’on leur accorde toute notre attention. Parce qu’iels montent en première ligne. Quoi que l’on pense de leur manière de faire, ils ont le mérite de le faire.
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