INSALUBRITÉ PUBLIQUE

Bon, toi et moi faut qu’on cause ! Histoire de bien commencer l’année. Non parce que quand je pense que j’ai failli ne pas te reconnaître ce matin, je n’en reviens pas ! Alors que tu vis dans ma tête depuis neuf ans, j’ai trouvé ça fort de café. C’est dire qu’on ne s’était pas vus depuis un bail… Donc on va éliminer d’emblée quelques points qui fâchent, ok ? Genre on se donne rendez-vous autour d’un café et on discute. Ça va jaser, mais on s’en fout pas vrai ? Puis ça mettra un peu d’animation dans Beaucaire. Là je t’avouerais qu’on s’emmerde grave, on veille les morts… 

En fait il y a trois points qui fâchent et qui tiennent en un seul : la salubrité publique. Je devrais plutôt dire l’insalubrité publique vu l’état de nos rues.  

1/ Parlons des rats. 

Va falloir que tu fasses quelque chose, et non j’te propose pas de passer le karcher ! T’es déçu, je le sais, mais pour faire ça faudrait me passer sur le corps et ça m’étonnerait que ça te branche. Sauf si le but ultime est de me filer une crise cardiaque, mais bon ce serait pousser un peu loin le dévouement à ta cause. Non ? On est d’accord. Revenons à nos moutons, ou plutôt à nos rats. Soit tu te la joues joueur de flûte de Hamelin, soit tu dératises. La deuxième solution est moins risquée que la première. J’parierai que tes fans te suivraient jusque dans le Rhône si tu t’avisais de te mettre à la flûte, on voit déjà ce que ça donne depuis huit ans que tu leur joues du pipeau ! Et moi j’te demande juste de nous débarrasser des rats. Pour les autres on verra plus tard. 

2/ Parlons des cafards. 

Ça c’est l’hygiène des rues. Et des immeubles. Et accessoirement de mon appartement. Le centre ancien est clafi de cafards ! Si tu y vivais il y a belle lurette que tu aurais traité les rues. Ce qui, je te le rappelle, relève de ta responsabilité et de ta compétence. Donc tu vois j’suis pas très exigeante, je veux juste vivre dans une ville propre. J’ai deux chats, pas besdautres animaux de compagnie. Beurk ! Nos appartements sont traités, mais si nos rues ne le sont pas c’est de la roupie de sansonnet. Et ça ce sont des trucs qui on tendance à m’énerver. T’as pas envie que je m’énerve, hein ? C’est mauvais pour ma tension. Sauf si le but ultime est de me filer une crise cardiaque, bla-bla-bla… 

3/ Parlons des poubelles. 

Ou plutôt des dépôts d’ordures sauvages. J’vois d’ici tourner les rouages de ton cerveau en mode « c’est la faute de la CCBTA, gna gna gna… » N’y songe même pas ! La communauté de communes fait le job, les poubelles sont ramassées tous les jours y compris le dimanche, et les rues sont nettoyées. Mais t’as pas voulu lui laisser la compétence de la Brigade Verte et t’as créé la tienne. Ok, mais ils sont où tes agents ? On ne les voit jamais dans le quartier, et pourtant ils auraient de quoi s’occuper ! Et les dépôts se font sous le nez de tes chères caméras. Tu sais, celles qui ont coûté un bras et qui ne servent jamais quand on en a besoin. C’est sûr que c’est un sale boulot de traquer les infractions, mais faut bien que quelqu’un le fasse. Non ? Ben oui. Pas besoin de te rappeler que tu t’es engagé plus d’une fois sur ce sujet, hein ? Auprès des médias, dans tes discours et sur le Beaucaire Mag. Maintenant faut concrétiser, ça devrait être à ta portée ? Bon c’est vrai que toi dans tous tes projets t’as du mal à conclure… 

Donc voilà ! Si tu veux du concret je t’invite à venir me voir, suis en rez-de-chaussée avec vue sur les poubelles, les rats et les cafards. Juste derrière la mairie. Sinon j’peux venir te dénicher dans ton bureau avec un attelage de bestioles pas rag et quelques ordures en prime. Pas sûr que ça plaise à Coog. Et à toi encore moins. Moi j’dis ça, j’dis rien… On parlera du reste une autre fois, j’voudrais pas que tu nous fasses un burn out. Bonne année quand même, hein ? Et pour notre rendez-vous c’est quand tu veux, moi j’suis dispo. Les rats et les cafards aussi.