mercredi 6 août 2025

LA VAGUE ÉLECTORALE

Vous le sentez, ce frémissement sous-jacent qui vibre sous la torpeur de l'été beaucairois ? Vous les voyez, ces petits signes infimes qui annoncent un regain d'énergie ? Cette vaguelette qui se nourrit de la chaleur pour grandir. Doucement. Inexorablement. Qui va enfler jusqu'à ce jour que certains attendent avec impatience, d'autres avec angoisse, et qui marquera le début de la campagne électorale des municipales. Le 1er septembre 2025.

Bon soyez rassurés ! On ne risque pas à Beaucaire d'être balayés par un tsunami. Cela jurerait avec la paresse ambiante. Mais une vague de proportion intéressante se profile à l'horizon de la Terre d'Argence. Un de ces rouleaux typiquement méditerranéens qui survivent sans prévenir, vous soulève et vous emporte avec une force inédite, et vous rejette sur la grève. Vivant, mais salement amoché.

Alors, à votre avis ? A quelle sauce allons-nous être mangés dans ce coin de terre du Gard ? Serons-nous disséqués, dévorés, engloutis par le candidat du RN, fort de son appartenance beaucairoise, et des soutiens politiques de son parti ? Ou risquons-nous d'être câlinés, embarqués vers un monde meilleur, et noyés dans les rêves d'une opposition éclatée, qui ne s'est toujours pas mise en ordre de bataille ? Les uns nous abusant de promesses qu'à leur habitude ils ne tiendront pas, et les autres nous tenant en haleine, nous faisant espérer qu'ils vont enfin se réveiller. Pour être honnête, cela commence à bouger du côté d'une partie de l'opposition. Et non, je ne vous dirais pas laquelle ! Faites comme moi, informez-vous. 

Mais sinon, vous, amis lecteurs, je me demande ce que vous pensez de tout ça. Je ne sais pas de quel côté vous vous rangerez. Ni même d'ailleurs si vous en choisirez un. Si vous voterez pour les uns ou les autres. Ou si vous voterez blanc, pour marquer votre lassitude d'être pris pour des abrutis. Et peut-être d'ailleurs, que vous ne voterez pas ! Décision déplorable s'il en est, qui donnerait automatiquement des voix au RN... A ce stade d'une campagne qui s'annonce sans surprise, il ne me reste qu'à espérer que dans la meule de foin du bordel électoral, vous trouverez votre aiguille. Et saurez la subtiliser pour la piquer au bon endroit. Lequel, bien évidemment, ne regarde que vous. Et un peu les autres, si votre choix influe sur nos vies. 

Moi, mon choix est fait. Je vais me faire du popcorn, et me divertir en regardant la campagne. Parce qu'on vous le dit, et on vous le répète, à Beaucaire il se passe toujours quelque chose ! Ou pas.

lundi 21 juillet 2025

DES MÉDAILLES A LA PELLE


L’ambiance était lourde à la désormais traditionnelle remise des médailles de la ville en ce 14 juillet. La chaleur y était pour beaucoup, mais pas uniquement. Il flottait un vent mauvais. Qui puait bien plus que les émanations de merde qui parfument la ville par temps de pluie. Cette odeur, c’était celle de la normalisation de l’extrême droite. Je devrais dire celle de sa banalisation ! Je suis patriote. J’aime mon pays. Mais l’amour du drapeau poussé à ce point était d’un ridicule achevé. Dress code tricolore pour ces dames, qui affichaient boucles d’oreilles, éventails, cocardes, et vernis à ongles bleu, blanc, rouge. Chemises blanches et pantalon bleu marine de rigueur pour les jeunes pseudos patriotes, qui se ressemblaient tous. On se serait cru au milieu d’une bande de scouts déviants… Beaucoup moins de monde que les années précédentes. Et ce n’était pas faute que la mairie communique à outrance sur les festivités de ce week-end de liesse nationale. Liesse qui demeurait l’apanage d’un entre soi assumé. Tout ce petit monde, à tu et à toi avec les élus de la majorité municipale, se bisouillait avec de grandes démonstrations d’affection. De là à en déduire que pour être bien vu dans cette ville il faut rouler des pelles aux fachos… Bref ! Saluer, serrer des louches à la Chirac, taper la discute, okay ! Mais le bisou, comment dire… Faudrait voir à pas pousser, hein ?

Bon, sinon c’était le show habituel. Discours de Nelson Chaudon, quasiment copié collé de celui de Julien Sanchez l’année précédente. Des médailles en veux-tu en voilà ! Certaines méritées, notamment pour des engagements associatifs, des performances sportives, et des actes de courage. D’autres pas franchement justifiées. Voire même surprenantes ! Comme celle remise au curé de Beaucaire, qui ne brille ni par ses prêches, ni par son engagement social, encore moins par son esprit d’ouverture. Mais bon ! Faut croire que se Po manger une baffe par un jeune équatorien bourré (catholique pratiquant par ailleurs) le place au rang des martyrs de la chrétienté… De là à penser que le maire cautionne la ridicule manifestation du mouvement identitaire Le Maquis, qui a investi le parvis de ND des Pommiers le 2 mai, porte voix, banderole, et fumigènes à l’appui, pour prôner « la défense de nos traditions chrétiennes », il n’y a qu’un pas. Que je franchis sans hésiter tant la connivence de leurs modes de pensée saute aux yeux.

En point d’orgue, la médaille remise à Julien Sanchez. Qui l’a acceptée avec une fausse modestie réjouissante ! Omniprésent dans nos murs depuis qu’il a quitté ses fonctions, le député européen ne boude ni ses anciens administrés, ni nos manifestations. Peur qu’on l’oublie ? Cela ne risque pas. Quoiqu’il s’en défende, et même s’il a réellement bossé pendant dix ans, il ne l’a pas fait pour la gloire. Enfin, pas uniquement ! Ses années de fonction à Beaucaire, en tant que maire et vice-président de la CCBTA, cumulées à tout le reste, lui assureront une retraite confortable. Donc la médaille…

Pour conclure, 22 médailles pour le cru 2025. Ce n’est pas le plus impressionnant. Ni en quantité, encore moins en qualité. On se demande tout de même, à force d’en distribuer à tout le monde et n’importe qui, où le maire trouvera des récipiendaires dans les années à venir. Mais pour obtenir approbation et soutien, visibles ou implicites, on lui fait confiance pour racler les fonds de tiroir de la population beaucairoise. Avis aux amateurs, y’en aura pour tout le monde !

mardi 8 juillet 2025

CLIMATISER L’ÉLU

Donc toi, en fait, tu as laissé les petits écoliers de Beaucaire, les personnels de service, et les enseignants, suffoquer dans des locaux à 36/38 degrés ! Sans rien faire pour améliorer leur situation. Sans même leur fournir des ventilateurs. Ou des rafraîchisseurs d’air. Voire des climatiseurs portatifs. Pendant que tu bossais au frais dans ton bureau climatisé. Sans aucune culpabilité. Ben oui, hein ? Pauvre chéri ! Faudrait pas que tu nous fasses un malaise à cause de la canicule, hein ? Parce que toi tu as des ambitions électorales. Pas les gosses. Et des gosses t’en as pas, alors bichonner ceux des autres, faudrait voir à pas pousser !

Alors que tu restes au frais pour préserver ton pois chiche, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais les autres ? Tu sais, les employés de mairie qui étouffent dans leurs bureaux mal isolés, les gars des ateliers qui bossent en plein cagnard, toutes celles et tous ceux qui font tourner Beaucaire. Tu y penses ? Okay, l’école est finie. Mais je m’interroge : qu’en sera-t-il du centre aéré ? Tu vas les cuire à l’étouffée tout l’été ? Et la piscine ? Tu ne crois pas que tu pourrais rendre l’accès gratuit quand le thermomètre s’emballe ? Bon, tu as ouvert le Casino Municipal et la bibliothèque. Deux jours pour le premier… Waouh ! Quelle générosité ! Quelle empathie avec tes administrés qui souffrent de la chaleur. Sincèrement, je pense à te proposer pour la médaille de la ville ! 

Mais je vais te dire, si tu as l’intention de t’incruster à la mairie, et que tu veux être un maire digne de respect, tu dois avant tout te soucier du bien-être des enfants de la commune. Et prendre les mesures nécessaires pour adapter les écoles de Beaucaire aux changements climatiques. Faire les travaux d’isolation et de climatisation qui s’imposent. Bref, utiliser les sommes budgetées par ton prédécesseur pour ce à quoi elles étaient destinées, et votées. Un financement de 7 millions d’euros, dont on n’a pas vu la couleur depuis les annonces fracassantes de Julien Sanchez sur la rénovation de l’école Nationale le… 15 octobre 2020 ! Beaucaire compte onze écoles maternelles et primaires. Une seule est climatisée. C’est un chouïa léger, non ? Juste un chouïa… Sans blagues, on est dans le Sud ! Il a toujours fait très chaud à Beaucaire. Mais les températures estivales explosent depuis quelques années. La canicule nous frappe de plus en plus tôt. Alors je veux bien que ton parti politique soit climato-sceptique, mais il y va de la santé de tes administrés, et de leurs enfants. Tu sais, celles et ceux qui votent. Les adultes, hein ? Si les gosses votaient, il y a belle lurette que ton prédécesseur et toi vous leur auriez installé la climatisation vous-mêmes…

Je te préviens gentiment, si tu ne fais rien avant la prochaine canicule, je serais fortement tentée de monter une opération commando pour te débrancher ta clim ! Voire même te la piquer pour l’installer là où elle sera la plus utile. Cela s’appelle agir dans l’intérêt général, mon gars, une notion qui te passe loin au-dessus de la tête. Et on verra combien de temps tu tiendras avec 38 degrés dans ton bureau… J’espère seulement que le lapin n’y séjourne plus. Ça me ferait chier que Coog fasse un malaise. Toi, sincèrement, on s’en fout !

dimanche 22 juin 2025

LES FEUX DE LA CRÈCHE

Il y a des feuilletons dont on attend avec impatience le dernier épisode, qui mettra un terme heureux à l'histoire. Et d'autres qui s'étalent sur des années, et n'ont pas de fin. Les démêlés judiciaires de la crèche de Noël, installée chaque année dans notre mairie, c'est un peu Les Feux de l'Amour de Beaucaire. Des personnages increvables, des nouvelles têtes qui viennent doper les épisodes, et de multiples rebondissements. Toute l'année, la crèche nous met dans une ambiance style mauvais film de Noël américain, où chacun joue des coups fourrés à l'autre pour briller, et rivalise de bêtise, voire de méchanceté. Très loin de l'esprit de Noël, donc. Mais il est vrai que celui-ci, fait de partage, d'abnégation et de générosité, ne cadre pas avec l'idée que les élus du Front/Rassemblement National s'en font. Au prix de dépenses judiciaires qui suivent le cours exponentiel du blé, et à coup de pourvois auprès du Conseil d'Etat, à chaque fois rejetés, on entretient le suspens d'année en année. En fait, ce serait presque émouvant. On rit, on pleure, on s'émeut devant la détresse des santons malmenés, tiraillés à hue et à dia par leurs ardents défenseurs. Et bien sûr, on s'engueule ! Un peu comme pendant les périodes d'élections municipales. A chaque épisode, la polémique repart. Et enfle à la vitesse grand V. Bref ! On ne s'ennuie pas.

Seulement voilà ! Nous, à Beaucaire, on a des santons en or. De vrais trésors locaux. Précieux. Qui nous coûtent un bras chaque année. Ce qui fait de la crèche de la Nativité installée en mairie, au mépris de la loi de 1905, la tradition religieuse la plus chère de France. On a les médailles qu'on mérite, pas vrai ? Les beaucairois qui sont en faveur de la crèche pourraient faire preuve d'ambition. Viser plus haut. Plus valorisant pour notre ville. Mais bon, faut pas trop leur en demander... Aveuglés par une surenchère de déterminants possessifs, vous savez "mon, nos, notre..." ils limitent leurs possibilités, et s'enferment dans un tout petit cercle infernal. C'est un peu l'histoire du chien qui se mord la queue. Ou si vous préférez, du catho qui veut expérimenter l'enfer.

Donc voilà ! Nous avons une crèche dispendieuse, illégale, et dont les péripéties judiciaires resucées chaque année s'éternisent. Un peu comme les épisodes de Derrick, d'une effroyable lenteur, et dont on ne voyait jamais la fin. Et cela devient aussi banal qu'un mauvais feuilleton. La crèche de Noël, finalement, est du même ordre que les défilés d'ouverture des Fêtes de la Madeleine, qui brillent depuis 2015 par leur manque d'innovation et d'imagination. Tout cela est sans surprise, et parfaitement indigeste. Au pays des délicieuses saveurs méridionales, c'est un comble !

vendredi 30 mai 2025

PAS TOUCHE AUX PATRIOTES DE PACOTILLE

Si l'on voulait approcher Jordan Bardella et les pieds nickelés, sur le parcours de la Foire de l'Ascension de Beaucaire, il fallait respecter plusieurs conditions en ce jeudi matin très ensoleillé. Voyez un peu :

  1. Le dress code

Pantalon bleu marine et chemise bleue pour les élus, jean ou pantalon sombre avec chemise blanche pour le bon peuple. Etre un identitaire local, ça passe crème !

  1. Le physique

Avoir toutes les caractéristiques françaises requises selon l'extrême droite, c'est-à-dire être jeune et jolie pour les filles. Bien propre sur soi pour les garçons. Blondes peroxydées pour les femmes, être mères de famille. Ou avoir toutes les caractéristiques d'une vieille facho, regards énamourés en prime. Avoir l'air d'un vieux con, ça marche aussi !

  1. Le lien

Etre intime avec le maire, les députés, les adjoints municipaux présents, ou Bardella himself. Faire au moins partie de la bande des suiveurs adoubés par la municipalité.

  1. La couleur

Etre blanc, et chrétien de préférence. Ne pas être coloré, d'origine maghrébine, ou africaine. Bref ! Ne pas avoir l'air d'un étranger, et surtout pas d'un musulman.

  1. La position socio-politique

Ne surtout pas faire partie des "cassos", des opposants répertoriés par la ville, encore moins des antifascistes qui sont sur la liste noire du parti. Lesquels sont immédiatement catalogués "persona non grata" et renvoyés dans les cordes.

Ne respectant aucune de ces conditions, hormis l'âge sans doute, je n'ai donc pas pu approcher la petite bande des héros du jour. Pour la première fois depuis onze ans que je m'oppose à la municipalité d'extrême droite, j'ai été empêchée de leur parler. Désignée à la vindicte du service d'ordre par le collaborateur du maire, Cédric Rodriguez, j'ai été bousculée par ce dernier, qui a précisé à la police nationale que je ne devais pas passer. Les flics m'ont donc refoulée sans ménagement, comme si j'étais une dangereuse activiste. Que le service d'ordre fasse son travail de protection, okay ! Mais ils n'étaient pas obligés de me traiter avec si peu d'égards, me repoussant si violemment que j'ai failli tomber. Ce sont des personnes qui se tenaient derrière moi qui m'ont rattrapée. Depuis, je m'interroge. Ai-je vraiment l'air d'une terroriste, fomentant quelque attentat juteux contre le président du Rassemblement National ? Je suis non violente, toujours courtoise avec les élus et personnalités que je rencontre, quelles qu'elles soient. Ma seule arme, c'est ma plume. A ce que je sache, elle n'a encore jamais causé de dégâts physiques. Aurait-elle à ce point traumatisé la pseudo team patriote de ce jour de fête beaucairoise ?

Le constat est simple. Jordan Bardella, qui se prétend proche du peuple, tient celui-ci à distance. Il ne veut pas que le peuple en question l'approche de trop près. Pas dans sa globalité et sa réalité. Alors son entourage effectue un tri préalable, très sévère, qui en dit long sur le sens qu'il donne au mot proximité. C'est vrai que le mal être du peuple, sa réalité populaire, ses difficultés sociales, sa mixité culturelle, ce pourrait être contagieux, et pervertir l'univers lisse et doré dans lequel évolue le jeune président du parti. Il n'a pas fait un seul selfie avec une personne qui ne soit pas de type européen. Ce qui en dit long... Tu veux le brosser dans le sens du poil, et faire des selfies en te jetant dans ses bras ? Tu passes le cordon de sécurité. Tu n'as pas la gueule de l'emploi et la brosse à reluire ? Tu ne passes pas. Pas de dialogues au programme de cette déambulation sur le canal, et dans des lieux stratégiques de Beaucaire. Uniquement de l'autosatisfaction. De l'autocongratulation. Et cela, c'est typiquement le comportement des élites qu'ils prétendent dénoncer. On a eu droit bien sûr aux bobards habituels, déversés aux médias qui ont couvert l'événement. Ainsi a-t-il vanté la gestion de Beaucaire, et encouragé les beaucairois à "réélire" Nelson Chaudon. Lequel n'a jamais été élu, mais mis en place par Julien Sanchez pour le remplacer. Précisant que lorsque l'on a un bon maire, on le garde. Mais que connaît-il à la gestion d'une ville, lui qui n'a jamais travaillé de sa vie ? Comment peut-il juger de ce qui est bon ou pas pour notre ville, dont il ne sait rien ? Beaucaire, vitrine du Rassemblement National, se meurt. La ville agonise lentement depuis dix ans. Et même si Nelson Chaudon souhaitait se présenter en 2026 - ce qui est probable mais qu'il n'a pas confirmé - et agir pour la ville qui l'a vu naître et grandir, le mal est fait et difficilement rattrapable. Surtout s'il met ses pas dans ceux de Julien Sanchez, ce qu'il a hélas déjà commencé à faire.

Alors soyons réalistes. La venue de Jordan Bardella n'a mis que ses fans en ébullition, pas la ville elle-même. Nombreux sont ceux qui sont restés éloignés de la team en bleu, et qui n'étaient pas forcément ravis de les voir déambuler dans nos rues. Les oppositions, qui auraient pu saisir ce moment unique cher au cœur des beaucairois pour les rencontrer, ont brillé par leur absence. Jordan Bardella n'avait pas besoin de tapis rouge, le pavé lui a été laissé entièrement libre d'accès. Sans opposition d'aucune sorte. Cette ville bougera peut-être un jour, mais le moment n'est clairement pas venu. En attendant, je vais digérer l'affront qui m'a été fait. Comme tant d'autres avant celui-là ! Parce que tout ce qui importe, c'est le combat contre l'extrême droite. Et qu'être antifasciste, c'est avoir le cuir épais, encaisser, et avancer. Et regarder vers l'avenir #siamotuttiantifascisti


mardi 27 mai 2025

LE GRAND DÉPENDEUR D'ANDOUILLES




Les gars comme toi, ma mère les appelait "les grands dépendeurs d'andouilles" (cf note 1). Une expression surannée, qui signifiait que c'étaient de grands benêts qui ne servaient à rien. Je sais, ce n'est pas valorisant. Mais cela colle à la réalité. Car si l'on examine bien tes occupations en tant que président du Rassemblement National, elles se résument à arpenter des lieux dont tu ne sais, et ne veux rien savoir. A sourire benoîtement à tes groupies énamourées en leur balançant des énormités, toutes dents dehors. A prendre des selfies et à te mettre en scène sur Tik Tok et autres réseaux sociaux. Et à invoquer Dieu, la patrie, et le drapeau tricolore. Pas forcément dans cet ordre. Ah oui ! J'allais oublier... Tu mens aussi. Et ça, tu le fais très bien, avec une aisance redoutable.

Tu mens sur tout. Ta présumée jeunesse difficile dans une banlieue aux périls fantasmés. Ton engagement patriotique qui n'est que la résultante d'une ambition dévorante. Tes réformes économiques balancées avec assurance, alors qu'en la matière, n'ayons pas peur de le dire, tu es d'une nullité qui frise le génie. Ce qui t'a d'ailleurs permis d'être absorbé sans sourciller par ton parti. Tu n'as aucune compétence, aucune culture générale et politique, aucune expérience professionnelle. Tu ne fais que recracher ce que tu as docilement avalé. N'oublions pas ta revendication d'honnêteté, alliée à une soi-disant démarche de transparence. Alors que dès le début de ton parcours, on plonge dans l'obscurité, et les manoeuvres douteuses pour te hisser au sommet. Cerise sur le gâteau, ta prétendue modestie. Si fausse qu'elle en deviendrait risible si l'on avait le cœur à rire. Un modèle du genre, bâtie sur de la poudre de perlimpinpin, et alimentée par un opportunisme forcené. J'ai lu ton pensum indigeste, j'ai hésité entre la nausée et le rire ! Mais, il faut bien le reconnaître, pour un type aussi jeune, tu maîtrises comme personne les roueries qui sont l'apanage des vieux routiers de la politique. Avec quelques couacs, bien sûr, quand tu penses pouvoir penser par toi-même. Et que tu te lâches, toujours à contre-courant de la pensée référente de ton parti. Mais rien qui puisse entraver ta formidable ascension vers le pouvoir.
A propos d'Ascension justement, je me demande ce que tu viens faire à Beaucaire. A part prétendre laver plus blanc que blanc le linge sale de la municipalité (oui, oui, il y en a !) et donner un bon coup de fouet aux élus RN qui tiennent la ville, et le département, entre leurs griffes. En tout bien tout honneur, cela va sans dire ! Mais je te le dis, au cas où tu aurais des velléités de prolonger ton séjour en Terre d'Argence, ici tu n'es pas chez toi. Pour reprendre une formule que tu connais bien, on est chez nous ! Et tu n'es pas le bienvenu. Alors je te le précise, parce que je sais que tu es du genre têtu, "ce que tu cherches" (cf note 2) tu ne le trouveras pas à Beaucaire. Le mieux que tu puisses faire, c'est te barrer vite fait de notre ville. Allez ouste, du balai ! Casse-toi !

Note 1
Être un grand dépendeur d’andouilles n’a en effet jamais été la garantie d’être le plus fort et va même muter avec le temps en indice d’une certaine naïveté pouvant confiner à la bêtise. Être un grand dépendeur d’andouilles souligne tout autant des dimensions exceptionnelles, que certaines insuffisances cognitives.

Note 2

Titre du livre de Jordan Bardella "Ce que je cherche" 




mercredi 21 mai 2025

INSÉCURITÉ ET TENTATION

Parlons peu, mais parlons bien ! Je vais te poser la question directement, parce que ça me tracasse. Et s'il-te-plaît, réponds-moi franchement. Est-ce que tu te sens menacé dans ta ville ? Je veux dire, crains-tu de circuler à pied dans Beaucaire, ou d'affronter les récriminations d'administrés mécontents, comme certain.e.s autres maires du Gard dans les leurs ? Non, parce que moi, vraiment, ça m'ennuierait que tu subisses un stress supplémentaire. Déjà que tu ploies sous le poids des responsabilités que Julien Sanchez et Yoann Gillet t'ont fait endosser... J'voudrais pas que tu nous fasses un burn-out. Ou que tu claques des dents et des genoux chaque fois que tu sors de la mairie. Pour un grand garçon comme toi, ça ne ferait pas très viril, pas vrai ? Et tu casserais net ton image bien lisse et proprette de gendre beaucairois idéal. Ce serait dommage.

Mais par les temps qui courent, finalement, cette insécurité que ressentent de plus en plus de maires, ça arrange bien votre affaire au RN, non ? Ben si ! L'insécurité, c'est votre fonds de commerce. Avec le racisme, et la prétendue submersion migratoire qui serait sur le point de nous éradiquer du territoire. Si on y réfléchit, vous en fait, les fachos, vous avez peur de tout ! Et même de votre ombre, j'parie. Forcément, elle est noire... Si on suit vos logiques de raisonnement, elle vous menace dangereusement. J'exagère ? A peine. Mais j'vois bien que t'as les chocottes. T'as carrément signé avec madame Cécile Gensac, Procureure de Nîmes, une convention de rappel à l'ordre (cf Note). Un truc bateau, qui te donne droit de vie et de mort sur tes sujets... Pardon, tes administrés. Parce que, si on s'en réfère à ton communiqué, "A Beaucaire la paix sociale ne s'achète pas, elle s'impose." Entendons par là, qu'elle s'impose par la force. Parce que dans ton parti à la flamme, le dialogue n'est pas franchement votre tasse de thé.

Sinon moi, tu sais, je condamne fermement les violences commises envers les élus, même si, comme les vôtres, ils ne sont pas respectables. Ni républicains. Ni respectueux des lois qu'ils prétendent vouloir imposer. C'est pour ça que tu ne risques pas de me voir débarquer pour t'agresser. Pas même verbalement. Je dis, et j'écris, ce que j'ai à dire et ce que je pense. Mais je te rassure, si je suis une farouche opposante à ta gestion merdique, et à l'idéologie pourrie de ton parti, avec moi tu ne risques absolument rien. A part peut-être de te ridiculiser. Mais ça on s'en fout, pas vrai ? Ce n'est pas l'envie qui me manque parfois de passer à l'acte, mais je suis résolument non violente. Et comme le disait ma chère maman, qui prenait le contrepied d'Oscar Wilde, "Ce n'est pas parce que la tentation existe, qu'il faille y céder." Dont acte.

Note
Mesure qui permet au maire de rappeler à l'ordre des personnes majeures ou mineures ayant commis des faits susceptibles de porter atteinte à la tranquillité publique, et qui concerne les atteintes aux personnes et aux biens, les atteintes contre la Nation, l'Etat ou la paix publique, les dégradations sur le domaine public, et les contraventions aux arrêtés municipaux