dimanche 29 décembre 2019

LA GROUPIE FACHO : PETIT LEXIQUE


La groupie facho c'est quelque chose ! Un truc qui se clone de ville en ville et se contente de prendre l'accent du coin pour se fondre dans la masse. Elles sont teigneuses, surtout les femmes, et elles sont partout... Leurs oreilles traînent, leurs yeux furètent et vous passent au laser quand ils tombent sur vous, elles vous poursuivent de leur vindicte sans relâche ! A croire qu'elles ne dorment pas, ne mangent pas, et n'ont pas de vie propre. 

Et c'est un peu çà ! Leur vie entière est dédiée à l'adoration de leur idole, elles épluchent ses moindres faits et gestes, apprennent par cœur son agenda pour multiplier les occasions de le croiser, et bien entendu ont à la moindre critique ou opinion contraire que vous exprimez des réponses toutes prêtes qui tournent en général autour d'un thème récurrent : "si vous n'êtes pas content(e) déménagez !" Combien de fois avons-nous pris les uns et les autres la peine de leur expliquer qu'exprimer une opinion différente ne signifie pas que l'on n'aime pas sa ville ou que l'on critique le maire, juste que l'on pense différemment. Mais là on se rend compte très vite qu'il y a des mots qui leurs sont inaccessibles. Tandis que d'autres n'ont pas la même résonance dans leurs petits cerveaux formatés. Alors pour vous permettre de mieux cerner cette engeance si particulière qu'est la groupie facho, mâle ou femelle, voici un petit lexique qui devrait vous aider. Ne me remerciez pas, c'est cadeau.

ADORATION
La groupie dédie toute sa capacité d'adoration à son idole, et aux idoles de son idole. 

BIENVEILLANCE
Un truc de gauchiste, non ? 

COURAGE
Un mot qui ne saurait en aucun cas désigner la groupie. Elle fuit les face à face, les rencontres, et préfère se planquer bien au chaud derrière son écran d'ordinateur. Le clavier oui, parler non.

CULTURE
Ben la culture çà la connaît la groupie ! Jean Roucas, elle aime bien. Dieudonné aussi. Ils sont tellement marrants, pas vrai ? Meuh non ils ne sont pas racistes. Antisémites ? Mais on s'en fout, on rigole... Selon sa tranche d'âge et ses goûts musicaux, la groupie cible un large éventail culturel. Passée la quarantaine elle sera fan de Johnny Hallyday, Michel Sardou et Claude François, des valeurs sûres de la chanson française bien de chez nous. Plus jeune ou plus branchée, elle se délectera des mélodies des Brigandes ou du rap identitaire de Kroc Blanc, In Memoriam et Insurrection (par exemple). Le théâtre ? Oui, bien sûr qu'elle adooore le théâtre ! De boulevard principalement. Faudrait pas non plus lui demander de réfléchir alors qu'elle fait une sortie culturelle hein ? Et si c'est un ersatz de comédie musicale avec des femmes vêtues de plumes et de paillettes qui lèvent la gambette, la groupie mâle passera à coup sûr une super soirée. 

DÉSINFORMATION
La groupie en prend plusieurs par jour, c'est une prescription de son idole. En comprimés, en sirop, et en intraveineuse dans certains cas.

DROITE
Un truc qui fait bien marrer la groupie. Elle s'y retrouve avec des amis moins idolâtres, ils ont tellement d'idées en commun que c'est vraiment sympa, un peu comme un club de lecture.

ÉCLECTISME
Encore un truc de gauchiste, non ?

ÉGALITÉ
Et puis quoi encore ? L'égalité çà se mérite. Manquerait plus que çà, hein ? La groupie ne peut pas être sur un pied d'égalité avec les autres, et encore moins les étrangers. Ils ne sont pas dignes de l'égaler. Parce que la groupie bosse, elle a une famille, elle est française, elle... Bref ! Elle est forcément supérieure.

FRANCE
La groupie l'aime, mais elle la préférait avant, sans tous ces étrangers et ces gauchistes. Elle idéalise le roman français, se noie dans des traditions obsolètes, et ne se projette pas dans l'avenir. Parce que la France finalement, qu'a-t-elle fait pour les groupies ? Son idole va changer tout çà, vous verrez ! 

FRATERNITÉ
Marre de ces trucs de gauchiste !

GAUCHE
La groupie hait la gauche. Toute la gauche, sans distinction. D'ailleurs elle ne les différencie pas les uns des autres, elle s'en fout. 

HARCÈLEMENT
L'une des activités préférées de la groupie. Elle adore harceler les opposants de son idole, cela la détend.

INFORMATION
Vous n'y pensez pas sérieusement ! On enclenche le processus d'information par la pensée,  cela mène fatalement à la réflexion puis à exprimer une opinion, et pour finir on lutte pour sa liberté. De seulement l'envisager, la groupie enclenche la phase d'auto-destruction.

JOUG
Celui que la groupie subit avec adoration et qui ne lui pèse pas.

KEBAB
La hantise de la groupie ! Comme son idole elle voudrait les voir disparaître de sa ville. Mais bon, elle en mange de temps en temps hein ? En cachette, c'est trop bon !

LAÏCITÉ
Késaco ? La groupie ne comprend rien à ce truc de la loi machin chose, mais son idole affirme que c'est une menace directe pour nos traditions chrétiennes, nos enfants, notre style de vie, et même nos mini-jupes... Alors pas question ! 

LIBERTÉ 
Là on touche au cœur même de l'endoctrinement que subit la groupie. Car elle trouve l'extase dans la privation de liberté que son idole fait passer pour une forme de protection contre les vicissitudes du méchant monde extérieur.

MIXITÉ
La groupie mâle se ferait bien une petite étrangère de temps en temps, elles lui plaisent bien. Le goût du péché, sans doute... Mais bon, après il doit aller se confesser au curé, et si elle l'apprend la groupie femelle avec laquelle il vit lui fera une pendule avant de le mettre dehors. Il sera obligé de pleurer dans sa bière ou son pastis au bistrot, et de là il deviendra alcoolo c'est sûr ! Preuve que la mixité çà craint. Alors non merci. La groupie femelle vit dans la peur de l'étranger. Ce sont des dealers, des voleurs, et ils violent les femmes, tout le monde le sait. Alors quand elle en croise dans sa ville elle serre les lèvres, fronce les sourcils, et presse le pas en serrant bien fort son sac contre elle. Parfois elle marmonne quelque commentaire mal aimable, voire même un peu raciste, mais chut ! N'allez pas le répéter. Ces gens-là se vengent, tout le monde le sait... 

NON
La réponse de principe de la groupie à toutes vos demandes. Elle copie son idole.

OPINION
La groupie mâle ou femelle, mais ces dernières sont bien pires, n'a d'autre opinion que celle de son idole.

PENSER 
La groupie ne pense pas par elle-même, elle régurgite la pensée de son idole.

QUICHE
Définition appropriée de la groupie femelle.

RÉFLÉCHIR
Impossible ! Si la groupie se met à réfléchir elle ne pourra plus idolâtrer l'objet de son adoration, il est à craindre qu'elle ne soit en complète perdition.

RESPECT
Inutile d'en attendre de la groupie, elle ne respecte que son idole et ses congénères. 

SACRIFICE
Celui que la groupie fait de son libre arbitre. Elle l'offre à son idole.

TANGENTE
La groupie la prend dès qu'elle n'a plus d'arguments à vous opposer. A chaque échange donc.

UNIFORMISATION
Qualificatif approprié désignant le formatage des groupies.

VIVRE ENSEMBLE
Hein ? Avec qui ? La groupie ne veut vivre qu'avec les autres groupies et tout près de son idole, le reste du monde lui fait peur. Un p'tit couscous de temps en temps, d'accord, mais c'est tout hein ? Sinon elle craint d'être grand-remplacée fissa !

WAGON
La groupie accroche le sien à celui de son idole pour ne pas se perdre en route.

XÉNOPHOBIE
Sentiment de rejet des étrangers qui guide les choix de vie de la groupie.

YAOURT
Qualifie ce que la groupie a dans la tête à la place du cerveau.

ZIRCON
C'est comme la groupie, du toc.

ZOOM
Celui de la groupie est en permanence braqué sur son idole.

Et je finirai sur un mot que la groupie facho ne saurait agréer, parce que de langue arabe, et qui signifie "On y va ! En avant !" C'était le cri de guerre de sœur Emmanuelle, l'admirable religieuse du Caire qui a consacré sa vie à aider les plus démunis. YALLAH !!! 

jeudi 26 décembre 2019

LES BOULES DE NOËL



Accrocher des boules sur un sapin de Noël fait partie d'une longue tradition et demande un certain savoir-faire. Il ne s'agit pas d'en suspendre ici ou là au hasard, la subtilité de la chose exige un sapin visuellement équilibré entre les boules, les guirlandes lumineuses et autres décorations de Noël dont le choix varie selon les pays, les régions et les familles. Avec bien entendu le petit grain de fantaisie qui vous distinguera de vos congénères... Ou pas. Tradition oblige, chacun a dans la tête et dans le cœur son propre arbre de Noël. L'important étant d'éviter... les boulettes ! Et c'est là que çà coince. 

A Beaucaire, comme dans quasiment toutes les villes de France, le sapin de Noël se dresse plus ou moins fièrement sur la place de la mairie. Plus ou moins, pourquoi ? Eh bien chaque année ou presque, et c'est un mystère qu'aucun beaucairois n'a encore résolu, il penche ! Et depuis ces cinq dernières années, comme il se doit pour une ville gérée par le Rassemblement National, il penche à droite. Mais vraiment très très à droite... Tellement à droite que chaque matin en arrivant sur la place je crains de le retrouver jeté à terre par le mistral, des vandales ou la malchance. En l'examinant de près, et en prenant la peine d'en faire le tour pour n'en manquer aucun détail, j'en suis arrivée à la conclusion qu'il penche en raison de la taille des boules. Lesquelles sont de surcroît suspendues au hasard, sans aucune harmonie. Nous passerons sur les guirlandes lumineuses installées avec autant d'imagination qu'un rideau de douche, et sur le choix des couleurs, rouge et argent, auxquelles le maire n'a probablement pas ajouté le bleu si cher à son coeur pour s'épargner les quolibets des beaucairois. Dommage ! J'étais toute prête à en sortir quelques-uns, me voilà déçue... 

Ne me restent que les boules du maire pour étancher ma propension naturelle à l'ironie. N'allez pas y voir un quelconque esprit tordu, mauvaises langues que vous êtes ! Ce sont bien ses boules puisque c'est sa ville. Du moins trois mois encore... Ensuite, avec un peu de chance nous fourrerons le pèlerin frontiste dans la diligence, direction la capitale... Ou pas. Bref ! Donc je constate, preuves photographiques à l'appui, que les boules du maire sont comme sa tête : elles ont dangereusement grossi ces cinq dernières années, au point de mettre notre sapin en péril. Comme notre ville, me direz-vous, et sur ce point je ne saurais vous donner tort. Il reste que l'ornement traditionnel menace les passants, les enfants du conservatoire, et même les voitures qui se garent à quelques mètres. Et nous ne parlerons pas des forains du marché bi hebdomadaire, des chiens et des chats errants, des pigeons... Mais surtout je crains qu'il ne finisse par s'effondrer pour de bon sur notre maire s'il lui prend la fantaisie de passer à proximité, pour venger les pins du canal arrachés peut-être ? Les Ents (1) veillent sur la Terre des Hommes, méfi ! 

Noël devrait être pour tous un moment d'espoir, de bonheur et de paix. Mais il est à craindre que pour Julien Sanchez ce ne soit qu'une période de doute et de sombres présages. C'est clair, il l'affiche sur la place même de la mairie qu'il est censé gérer : il a les boules. Et chacun sait que celles de Noël sont toujours plus difficiles à digérer.

Notes
  • Ents : êtres de fiction de l'univers de la Terre du Milieu créé par l'écrivain britannique J. R. R. Tolkien. Ce sont les esprits de la forêt, des créatures à l'apparence d'arbres.  Ils ne prennent pas de décisions rapides et sont lents de tempérament, mais peuvent être des adversaires redoutables 

jeudi 19 décembre 2019

BOOSTER DE VIE


Une ville peut survivre aux horreurs et aux destructions d'une guerre. Elle peut surmonter une crise économique en réorientant ses choix et la destination de ses commerces. Elle a les moyens de redonner vie à des quartiers laissés à l'abandon et celui d'en créer de nouveaux pour répondre aux besoins d'une population croissante. Elle peut s'adapter à des vagues d'immigrations et intégrer ces nouveaux arrivants dans son propre mode de fonctionnement sans léser quiconque. Mais elle ne se relève pas d'avoir acté l'abandon de sa jeunesse. Fort heureusement nous avons la chance d'avoir à Beaucaire plusieurs structures qui apportent aide et soutien à de nombreux beaucairois. L'Espace de Vie Sociale Booster est la dernière née de ces charpentes sociales qui ouvrent à une population en demande les portes d'une vie meilleure.

Comme ses consoeurs, l'EVS les 4 A et CEFAE, Booster offre au public un éventail d'ateliers qui vont d'une aide aux devoirs à l'apprentissage du numérique en passant par un accompagnement socioprofessionnel et une aide à la création d'entreprise, sans oublier des ateliers d'alphabétisation pour les personnes d'origine étrangère. leurs ateliers se destinent à la jeunesse beaucairoise autant qu'aux seniors ou aux nombreux beaucairois en difficulté sociale. La formidable équipe qui a fondé Booster s'est fondée sur des années d'expérience au contact des jeunes et de leurs familles, leur amour de leur ville et leur volonté d'apporter des solutions aux problématiques de leurs concitoyens, d'être dans le concret. Le concret cela connaît bien Yoann Soum, Sofiane Carleta et Driss Himmes, trois beaucairois engagés dans le monde sportif (Futsal et Football) depuis de nombreuses années. Ils ont acquis au fil du temps les compétences pour encadrer et former les jeunes footballeurs, désormais ils accompagnent également les familles, les personnes en difficulté et les nouveaux arrivants. Ne pas rester spectateurs et agir, là résidera sans aucun doute le succès de leur beau projet !

Nombreux sont les beaucairois bénévoles qui apportent leur aide à l'animation des divers ateliers, et à voir leurs sourires épanouis on devine sans peine qu'ils en retirent de grandes satisfactions sur le plan personnel. Je garde en mémoire d'autres sourires, mais aussi des larmes, ceux des intervenants de la Maison du Vivre Ensemble Ferdinand Buisson dont la municipalité frontiste avait acté la chute en les virant purement et simplement de leurs locaux en janvier 2015. Un très mauvais souvenir que cette fermeture, qui me fait d'autant plus apprécier l'existence et l'engagement social de celles qui ont suivi et qui sont désormais bien ancrées dans la vie beaucairoise. Assister à l'inauguration de la petite dernière était un vraie joie, l'EVS Booster est plus que bienvenue dans le paysage social beaucairois.

En poussant les portes de l'EVS Booster tout beaucairois, quels que soient son âge et sa situation sociale, est assuré de trouver un accueil chaleureux, un bon café, une écoute attentive et de réelles compétences. Et dans notre société actuelle cela n'a pas de prix. Merci Booster !

Ateliers EVS Booster

  • Emploi : documentation, information et orientation, e-space numérique, chantiers d’insertion, commerce solidaire
  • Famille : assistance numérique aux démarches administratives, médiation pour tous, ateliers sociolinguistiques, lutte contre la radicalisation (notamment numérique)
  • Jeunesse : accompagnement à la scolarité, médiation à proximité des collège, création d’une maison des jeunes.

jeudi 12 décembre 2019

SAVOIR OU NE PAS SAVOIR


Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond dans notre monde ? On assiste depuis quelques années à une recrudescence d'actes violents, allant de l'agression au meurtre, en passant par des attentats qui n'émeuvent pas plus que cela l'opinion publique. Car c'est bien connu, juifs, arabes, noirs, asiatiques, homosexuels, transgenres (et j'en oublie !) si quelque chose leur arrive c'est que d'une manière ou d'une autre ils ou elles l'ont cherché. Pour les citoyens lambda qui cèdent à la haine et à leurs peurs, ces personnes que désigne leur vindicte au gré de l'actualité ou de leurs humeurs ne peuvent en aucun cas être totalement innocentes. Il y a forcément chez elles, chez eux, quelque chose qui justifie ce qu'ils subissent. Les idéologies qui sèment la haine fleurissent et s'épanouissent, et si peu est fait pour les stopper... Quand l'exemple ne vient pas du sommet, à quoi peut-on s'attendre ?

Face à cette haine et ces comportements nauséabonds qui se multiplient dans notre pays comme dans tant d'autres, nous, associations antiracistes, nous efforçons d'alerter nos concitoyens sur ces dérives insupportables qui gomment toutes les victoires du vivre ensemble et de l'égalité des dernières décennies. Sans grand succès. Ces derniers temps nous tirons la sonnette d'alarme quasiment chaque jour, et chaque fois nous savons que cela n'arrêtera pas l'horreur de cette pollution de notre société par la haine et la violence. Aujourd'hui les réseaux sociaux révèlent en direct et au grand jour tout ce dont l'humanité est capable. Il n'est plus possible en 2019 de se cacher, tout le monde fouille, tout le monde creuse, tout le monde filme et photographie ses semblables ! Tout est balancé sur le net à une allure à laquelle nous n'aurions jamais cru pouvoir prétendre quelques vingt années en arrière, le pire comme le meilleur. Et malheureusement c'est le pire que nous tentons d'enrayer. En vain.

Mais comment espérer que les français, pour ne parler que d'eux, se reprennent et retrouvent une conscience humaniste autant que citoyenne quand nos propres dirigeant sont incapables de leur donner l'exemple ? Je ne parle pas ici de corruption, d'affaires en tous genres ou de paradis fiscaux. Non. Je vous parle de probité morale, de valeurs citoyennes et républicaines, de respect et d'égalité pour tous. Ce qui signifie, entre autres choses, de nous épargner de pitoyables tentatives de manipulation sur Twitter pour sauver les meubles quand par exemple le Président de la République merde quelque part... Par sa faute ou celle de son entourage, peu importe, le fait est que certains actes sont irrattrapables. Comme le fait de donner une très longue interview à Valeurs Actuelles. Ou celui de poser tout sourire avec Elie Hatem lors de la soirée donnée à l'Elysée à l'occasion de la remise de la Légion d'Honneur à Jean-Paul Belmondo, Robert Hossein et Ralph Lauren. Si les photos avec le Président de la République sont en effet d'usage lors de ces soirées, on ne saurait trop suggérer à ce dernier de réfléchir un tantinet avant de se livrer à l'exercice. Car en l'occurrence il ne s'agit en rien d'un invité ordinaire ! Son pedigree donne envie de vomir bien plus que d'applaudir...

Elie Hatem est un avocat franco-libanais (il a notamment défendu le mercenaire Bob Denard) qui a été membre du comité directeur de l’Action française pendant plusieurs années. C'est un ardent défenseur des théories antisémites de Charles Maurras (1868-1952) et un admirateur de Pétain. C'est également un ami de Jean-Marie Le Pen, un proche de toute la nébuleuse familiale et de la plupart des figures historiques du Rassemblement National. Il a participé à plusieurs rassemblements organisés par les catholiques intégristes de Civitas, et il a des liens avérés avec Alain Soral, Hervé Ryssen, Yvan Benedetti et Jérôme Bourbon, tous quatre connus (et parfois condamnés) pour leurs propos négationnistes (voir notes). Elie Hatem fréquente donc assidûment la lie identitaire, et il ne rechigne pas à exposer et défendre les théories maurrassiennes lors de conférences organisées par ses amis de la fachosphère. Il suffit de taper le nom de ce personnage sulfureux sur un moteur de recherche pour avoir accès à son curriculum vitae. Facile me direz-vous ? Eh bien non ! Pour la Team Progressistes qui prétend sur son compte Twitter "soutenir l'action de ceux qui croient en la démocratie, aux libertés, en France et en Europe, contre les xénophobes et europhobes" en gros l'Elysée ne savait pas qui était Elie Hatem. Sans blagues ! Je vous laisse savourer leur argumentaire bidon digne de la maternelle...


Argumentaire auquel j'ai répondu. Parce qu'il importe que certaines choses soient dites clairement. A savoir que les curriculum vitae des invités de ce type de soirée, qu'elle ait lieu à l'Elysée ou dans un ministère (ou tout autre lieu de la fonction publique), sont soigneusement épluchés. Il faut se conformer à une procédure de recherche menée par les services compétents, lesquels n'auraient pas traité cela à la légère. Il y a donc un aval donné quelque part entre l'invitation et l'autorisation. On n'entre pas si facilement au Palais de l'Elysée, en principe. Mais il semble que se réclamer de l'extrême-droite garantit désormais un blanc seing à quiconque sait tirer les bonnes ficelles...


Les associations antiracistes ont appelé en 2017 à voter contre Marine Le Pen. Faire barrage à l'extrême-droite était tout ce qui nous importait, il ne fallait pas que l'histoire se répète et aucun de nous n'a failli à ce devoir républicain. Mais aujourd'hui nous avons la sensation d'avoir été floués. Il n'est pas certain que nous le referons. La République est sur la mauvaise pente, elle glisse, guettée par de nombreux ennemis impatients de danser sur sa tombe. Alors qui sauvera notre démocratie ? Qui portera haut nos valeurs républicaines ? J'ai beau chercher, je ne vois pas... Tomber de Charybde en Scylla ne sera jamais la solution. Et pendant ce temps-là l'extrême-droite se frotte les mains.

Notes
  • Alain Soral (FN > Egalité & Réconciliation) 25 condamnations pour antisémitisme, négationnisme et incitation à la haine raciale
  • Hervé Ryssen (FN > MNR > Unité Radicale) 10 condamnations pour antisémitisme, négationnisme, homophobie et menaces de mort
  • Yvan Benedetti (L'Oeuvre Française > Jeune Nation > PNF) 1 condamnation pour la non dissolution de l'Oeuvre Française
  • Jérôme Bourbon (FN > l'Oeuvre Française > directeur de Rivarol) 9 condamnations pour incitation à la haine raciale, antisémitisme et négationnisme 

dimanche 24 novembre 2019

POROSITÉ, ALLIANCE ET COMPROMISSIONS


De la porosité à l'alliance il n'y a qu'un pas ! Certains candidats Les Républicains aux municipales le franchissent aujourd'hui allègrement, en s'appliquant à normaliser l'extrême-droite pour servir leurs ambitions politiques. Il est probable que cela leur donne bonne conscience, car à moins d'être devenus idiots ils ne peuvent nier ce que représente le Rassemblement National. Ils choisissent donc de s'allier au pire de l'échiquier politique, tirant sans états d'âmes un trait sur les combats du passé pour enrayer la menace fasciste. Et faisant corps désormais avec cette menace.

Pour conserver son ancrage local la droite en perdition se délite ouvertement, et concrétise par ses prises de position une dangereuse porosité avec l'extrême-droite, faisant siennes les idées liberticides et antirépublicaines du Rassemblement National au risque de mettre notre nation en danger. Clairement, elle entend redresser la barre en s'acoquinant publiquement avec les voyous de la République qui fondent l'extrême-droite la plus radicale. Les ambitions municipales des uns serviront les intérêts territoriaux des autres, jusqu'à ce que l'on ne sache plus très bien qui est qui tant leur gémellité idéologique s'affirmera jour après jour. 

Car s'il est un constat que l'on peut faire, et qui est à la portée de tous ceux qui s'engagent dans la bataille des municipales, c'est qu'il n'y a plus guère de différences entre Les Républicains et le Rassemblement National. Il suffit de mettre certains sujets polémiques sur le tapis pour que les propos dérapent et que s'affichent franchement racisme ordinaire et volonté de mettre bas la laïcité au nom d'un roman national chrétien fantasmé. Et si vous fermez les yeux vous ne saurez plus qui s'est exprimé le plus odieusement des uns ou des autres... Incroyable ? Pas tant que cela. Les militants antiracistes dénoncent cette porosité depuis plusieurs années, cette alliance affichée n'est donc qu'une demi surprise. Si elle provoque un sursaut de dégoût et déçoit, elle était néanmoins attendue d'une échéance électorale à l'autre. 

On ne peut bien entendu faire de bilan sur la droite sans en faire de même pour la gauche. Mais quelle gauche ? Elle est tellement désunie et affairée à sauver les meubles qu'une partie de ses éléments ont foncé tête baissée dans le piège du populisme, de bonne foi et sans vouloir admettre les dérives qu'ils cautionnaient par leur engagement. L'espace politique et sociétal se retrouve ainsi encombré de personnes qui ont porté, et portent encore, des avancées sociales et républicaines au nom de l'égalité des droits, mais qui désormais hurlent avec les loups de cette extrême-droite honnie, aveuglés par la même haine du système et résolument accrochées aux œillères généreusement fournies par leurs leaders et autres maîtres à penser. Là aussi, tout comme à l'extrême-droite, la liberté d'expression n'est qu'illusion démagogique que l'on vous sert en hors d'oeuvre pour mieux vous faire avaler le plat de résistance qui n'était pas inscrit au menu lorsque vous vous êtes assis à la table. La tentation est si grande d'oppresser, de diriger, de trancher des têtes, de se noyer avec les autres en se persuadant que l'on ne risque rien... Trop peu nombreux sont ceux qui refusent de plonger et défendent farouchement leur libre arbitre quand tant d'autres prétendent garder le leur, convaincus par leurs propres mensonges. 

On remarquera d'ailleurs qu'à droite comme à gauche les mêmes arguments et les mêmes ressorts sont brandis pour vous faire taire si vous osez affirmer qu'ils sont dans l'erreur ou pointer du doigt leurs dérives. Coïncidence ? Non. Il n'y a pas de hasard. Quand vous allez trop loin, d'un côté comme de l'autre, vous dérapez forcément un jour ou l'autre, c'est inéluctable et l'histoire l'a maintes fois prouvé. Les meilleures intentions du monde ont accouché des pires dictatures, et selon que vous vous trouviez d'un côté ou de l'autre de la barrière, vous serez agresseur ou victime. Mais foin d'illusions ! Les agresseurs demeureront toujours ce qu'ils sont, et vous asseoir à leur table n'en fera pas moins de vous des victimes.

Quid de nos jolies villes de province dans cette configuration cauchemardesque ? Malgré les sursauts républicains des uns et des autres l'extrême-droite renforce son ancrage local, elle se donne les moyens de ses ambitions et continue d'avancer, inexorablement. Ne pensez pas que ce qui se passe ailleurs n'aura pas de répercussions dans nos villes. Dès lors que l'on normalise ce qui ne devrait jamais l'être, on ouvre la porte à toutes les compromissions. Comme en amour, le plus douloureux c'est la première fois, après çà passe tout seul et l'on atteint la jouissance... Les Républicains ont ouvert la voie, certes, mais nul doute que nous verrons d'autres partis ou mouvements pactiser avec le diable pour s'accrocher au pouvoir ou le reconquérir. Les compromissions des uns et des autres donnent déjà de sérieux coups de canif dans le contrat républicain ici ou là, et les municipales s'annoncent compliquées pour les électeurs qui ne sauront plus très bien pour qui voter. Quand vous défigurez le paysage politique c'est un risque à prendre.

Alors d'aucuns vous diront que ce n'est pas si grave, qu'il vaut mieux cela que des affrontements qu'ils considèrent comme une perte de temps (ils entendent par là une perte de voix) qu'au nom de la démocratie on doit laisser toute sa place au Rassemblement National et consorts. Je leur répondrais qu'au nom de la démocratie justement, on ne peut pas, on ne doit pas, accorder un droit d'existence et de parole à des partis notoirement antirépublicains. Quels qu'ils soient, et quelle que soit leur tendance politique. En France notre vieux système c'est un peu les écuries d'Augias, la bouse s'est étendue dans les moindres recoins du territoire, et pour le nettoyer il faudrait qu'y débordent tous nos grands fleuves. En priant pour que tous les antirépublicains soient ainsi emportés par les eaux. Les survivants, s'il y en a, pourraient ainsi redémarrer en partant de zéro et en portant la République à bout de bras. Pour l'heure c'est tout le contraire. Certains partis politiques ne se conduisent pas mieux que des proxénètes, la République est pour eux une pute de luxe sur le labeur de laquelle ils enrichissent leurs magots. Quand elle sera usée par les scandales, les compromissions, les détournements d'argent, les atteintes à la laïcité et les attentats perpétrés par ses propres enfants, ils la jetteront et en adouberont une autre, plus jeune et plus résistante. Avec laquelle ils pourront cette fois faire bombance sans craindre d'être remisés au placard.

Voilà très exactement où nous en sommes. Vous je ne sais pas, mais moi cela me donne la nausée.


Note
Cette configuration ne concerne pas Beaucaire

dimanche 10 novembre 2019

Poppy Day : La Mémoire Vive


La mémoire des hommes est ainsi faite qu'elle laisse s'échapper des souvenirs trop encombrants, trop lourds à porter, ou simplement trop douloureux à commémorer. On constate ainsi que celle des français devient incroyablement sélective dès lors qu'il s'agit de certains pans de notre histoire. Relégués quelque part au tréfonds de leur mémoire, ils ne voient pas l'utilité de les sauvegarder et plutôt que de les transmettre aux nouvelles générations pour leur en faire toucher l'importance, ils choisissent de s'en débarrasser. En France les commémorations du 11 novembre ne mobilisent pas grand-monde. Des anciens combattants français de la Grande Guerre recensés et enregistrés, il n'en reste plus un seul pour raviver notre intérêt défaillant. Bien sûr quelques-uns parmi nous se rendent aux commémorations officielles dans leurs villes et villages, d'autres regardent à la télévision le Président de la République fleurir la tombe du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe, mais pour la très grande majorité des français le 11 novembre est un jour férié qui ne se distingue en rien de tous les autres. Les nouvelles générations ne s'attardent pas sur cet épisode sanglant pourtant étudié en cours d'histoire, très peu abordent le sujet avec leurs parents qui ne sont d'ailleurs guère plus intéressés. Et c'est dommage. Notre histoire nous construit, elle fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui et apporte de nombreuses réponses aux problématiques de notre société moderne si encline à s'indigner de tout et très souvent de rien. Remettre les faits en perspective par le biais de l'histoire permet pourtant de les recentrer sur ce qui importe : faire société et tirer du passé les leçons qui s'imposent.

Rencontrant un couple d'amis anglais dont le bateaux est amarré quai de l'écluse, à Beaucaire, depuis de nombreuses années, je remarquai pour la première fois que lui portait épinglé sur sa veste, côté cœur, une fleur de laine rouge. A y regarder de plus près je vis qu'il s'agissait d'un coquelicot, et ils m'expliquèrent sa signification. En Grande-Bretagne on ne se contente pas de commémorer le jour de l'armistice, un appel est lancé pour récolter des fonds destinés aux familles de tous les soldats et civils morts en servant leur pays pendant la Première Guerre Mondiale, mais aussi aux blessés qui en sont revenus. Et le temps écoulé n'y change rien, la solidarité continue et s'étend à tous ceux qui sont victimes des conflits qui ont suivi. Comme en France, certes, mais l'esprit est différent. Le port du coquelicot (poppy en anglais) trouve son origine dans un très beau poème rédigé par le lieutenant-colonel canadien John McCrae pour les funérailles d'un ami tombé à la terrible bataille d'Ypres, en Belgique. Or il se trouve que le coquelicot fleurissait sur le bord des tranchées et sur les tombes des soldats, un phénomène rapporté dès les guerres napoléoniennes. Si remuer la terre en la creusant accélère la levée des graines en dormance, nul doute que l'abondance du sang versé y contribue également. Fleur fragile et délicate mais néanmoins obstinée, le coquelicot s'ancre dans les sols de souffrance pour honorer la mémoire des soldats qui y reposent... Le port du coquelicot est chaque année un appel aux dons lancé par la Royal British Legion en Grande-Bretagne et dans les pays du Commonwealth, pour soutenir les familles des soldats morts ou blessés au combat. 

Mais il est pour les anglais bien plus que cela. Hommes et femmes portent le "poppy" au revers de leurs vestes avec fierté, reconnaissance et tristesse. Ils honorent tous ces hommes partis pour la Grande Guerre dont tant ne sont jamais revenus. Fierté pour leur courage, reconnaissance pour le don de leurs vies, tristesse quand ils évoquent toutes ces vies abîmées, brisées, et ces villages entiers demeurés sans hommes à la fin de la guerre. Ce couple d'amis était ce matin au marché, avec un autre couple anglais dont le bateau est également amarré depuis quelques mois dans le port de Beaucaire. Elle, ne pouvant les trouver en France, avait réalisé au crochet les poppies qu'ils arboraient tous les quatre. L'émotion faisait vibrer leurs voix tandis qu'ils me parlaient du Poppy's Appeal et de l'importance que revêt pour eux et leurs concitoyens cette période de commémoration qui s'étire chaque année de fin octobre au second dimanche de novembre. Des larmes ont brillé dans leurs yeux comme ils évoquaient tous ces morts dont quasiment chaque famille porte le souvenir... 

Et là je me suis interrogée : pourquoi les français sont-ils si peu intéressés par la commémoration de notre histoire commune ? En France aussi des hommes et des femmes sont morts pendant cette guerre, pour tant d'entre eux fauchés en pleine jeunesse. Si rares sont ceux qui ont regagné leurs domiciles sans en porter les blessures ou les stigmates, cela ne se peut, ne se doit pas oublier. A cet égard il convient de signaler le remarquable travail de recherche de Cyrille Vivarelli, archiviste de notre intercommunalité qui a redonné vie dans son ouvrage, "Ceux de Beaucaire, morts pour la France 1914-1918", aux 231 Beaucairois victimes de la Grande Guerre. D'autres certainement ont comme lui de par la France fait oeuvre de mémoire, laissant ainsi une trace de ces existences brisées pour les générations futures, on ne saurait trop les en remercier. Si l'emblème choisi par la Grande-Bretagne pour les honorer est le coquelicot, il existe en France le bleuet, cette fleur sauvage qui fleurit elle aussi sur les bords des tranchées et sur les tombes. En 1972 je venais d'arriver en France, en Normandie, je me souviens parfaitement combien j'étais intriguée de voir tous ces hommes qui portaient le bleuet avec fierté. J'avais interrogé mon oncle, ancien combattant de la guerre d'Indochine, sur son origine, son histoire, et je n'ai jamais oublié... Mais vous, depuis quand ne l'avez-vous pas revu dans vos villes et villages ? Qui porte encore le bleuet, symbole aujourd'hui des deux guerres qui ont détruit tant de vies ? A contrario du Poppy bien vivace qui rapportait par exemple 49,8 millions d'euros en 2013, le Bleuet n'en rapportait que 1,1 million la même année ! Ces chiffres le confirment, perpétuer la mémoire de celles et ceux qui ont donné leurs vies pour la France n'éveille pas l'intérêt des français. Le bleuet est hélas tombé en désuétude, pendant que la mémoire de leurs descendants sombrait dans l'oubli et l'indifférence.


"In Flanders Fields" - John McCrae
Texte original
In Flanders fields the poppies grow
Between the crosses row on row,
That mark our place ; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.

We are the dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields.

Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields.

Traduction littérale
Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix qui, une rangée après l'autre,
Marquent notre place ; et dans le ciel,
Les alouettes, chantant valeureusement encore, sillonnent,
À peine audibles parmi les canons qui tonnent.

Nous, les morts, il y a quelques jours encore,
Nous vivions, goûtions l'aurore, contemplions les couchers de soleil,
Nous aimions et étions aimés ; aujourd'hui, nous voici gisant
Dans les champs de Flandre.

Reprenez notre combat contre l'ennemi :
À vous, de nos mains tremblantes, nous tendons
le flambeau ; faites-le vôtre et portez-le bien haut.
Si vous nous laissez tomber, nous qui mourons,
Nous ne trouverons pas le repos, bien que les coquelicots fleurissent
Dans les champs de Flandre.

Merci à Kevin et Barbara Hancock, ainsi qu'à leurs amis "I love you my dear friends"

mardi 29 octobre 2019

ADN DU RN : CONSTAT



L'ADN du Rassemblement National n'a pas évolué d'un iota ! La stratégie de normalisation du parti menée par Marine Le Pen depuis son élection à la présidence en 2012 a sans aucun doute abusé une partie des français, encouragés dans leurs choix électoraux par une situation de crise qui génère des peurs sociales légitimes. La démission de nombreux politiques et l'avidité de certains médias qui cherchent à faire grimper l'audimat plutôt que de privilégier l'information y ont grandement contribué. Les sites de réinformation de la fachosphère ont fait leur job à grands renforts de fake news, de buzz fondés sur des intox et de communication identitaire assurée par des militants d'extrême-droite radicalisés qui se sont autoproclamés "journalistes" ou "lanceurs d'alerte". Et cela a fonctionné. 

Les polémistes ont envahi les tribunes médiatiques pendant que de pseudos spécialistes de pacotille appuyaient leurs discours racistes, discriminatoires et négationnistes par des analyses censées démontrer qu'ils détenaient LA vérité. Repris en boucle par une certaine presse qu'on ne prendra plus la peine de nommer, par une partie de la classe politique toutes tendances confondues, et par des mouvements tendancieux comme le Printemps Républicain dont on se demande encore comment quiconque de sensé peut leur accorder un peu de crédit. Ce mouvement a de la laïcité une vision curieusement très concordante avec l'extrême-droite, au point de partager le même hashtag #pasd'amalgames suite à l'attentat de Bayonne, et d'attiser les mêmes peurs dans l'affaire du voile qui alimente la polémique du moment initiée par Julien Odoul. Gauche, droite, extrême-droite ? En ce moment les murailles qui les séparent explosent. 

Je suis pour un juste équilibre politique dans lequel tous les courants de pensée peuvent s'exprimer dès lors qu'ils sont en accord avec les lois de la République. Ce qui n'est en rien le cas du Rassemblement National qui n'en respecte aucune dès lors que cela dessert ses intérêts. Preuve en est l'embauche de Damien Lefèvre/Rieu au poste d'assistant parlementaire du député européen du Rassemblement National Philippe Olivier, le monsieur stratégie du parti. Pendant que Nicolas Bay embauchait de son côté Bastien Rondeau-Frimas, militant identitaire pro-Trump, pour remplacer Guillaume Pradoura qui ne manquera à personne. Non pas que ces deux-là puissent manquer à qui que ce soit ! Penser que le Parlement Européen va ouvrir ses portes à des identitaires, dont l'un est sous le coup de deux condamnations (voir notes) donne envie de se taper la tête contre un mur tellement cela semble aberrant. Et cela nous confirme, s'il en était besoin, que l'ADN du Rassemblement National n'a pas changé et ne changera jamais. Ils ont beau fleurir la vitrine pour faire illusion, les racines sont pourries...

Une pensée pour ce cher Damien qui paie de sa personne en toute circonstance avec obstination et un brin d'obsession, toujours là pour booster la communication redondante du parti qu'il a rejoint avec le même enthousiasme rafraîchissant que ses congénères identitaires, emboîtant le pas à Philippe Vardon qui roule des mécaniques en s'imaginant que son passé de néo nazi est tombé dans les oubliettes. Mais rien, jamais, ne sera oublié de vos actions déshonorantes pour la République. Rien ne vous sera concédé ou pardonné. Et pour ce qui Damien Lefèvre/Rieu qui a sévi trop longtemps à Beaucaire, nous fondons sur les deux décisions de justice qui planent au-dessus de votre tête tous nos espoirs de vous voir payer un jour prochain vos choix racistes et discriminatoires assumés avec tant d'arrogance. C'est promis, je me fendrai même d'un panier d'oranges et d'une petite carte ce jour-là !

Notes
1- 07 décembre 2017
Damien Rieu est reconnu coupable de "provocation à la discrimination nationale, raciale, religieuse par paroles, écrits, images ou moyens de communication au public par voie électronique et de dégradations de biens d’autrui, commises en réunion". Il est condamné à :
- un an d’emprisonnement délictuel, assorti du sursis total et d'une mise à l’épreuve pendant 2 ans
- obligation de réparer les dommages causés
- cinq ans de privation de ses droits civiques, civils et de famille

2- 29 août 2019
Damien Rieu est reconnu coupable "d'exercice d’activités dans des conditions de nature à créer une confusion avec une fonction publique". Il est condamné à :
- six mois de prison ferme
- 2 000 euros d’amende
- cinq ans d’interdiction de ses droits civiques, civils et de famille





dimanche 27 octobre 2019

COMMUNAUTÉ VS COMMUNAUTARISME



J'entends et je lis de plus en plus fréquemment, ici et là, des sursauts d'indignation dès lors que l'on emploie le terme "communauté". Que cela vienne d'une droite désertée par l'esprit républicain qui en fait des caisses pour qu'on ne lui reproche pas de stigmatiser l'autre, ou que cela se produise au sein d'une certaine gauche qui elle, à force de forcer le trait républicain, obtient l'effet inverse et pave le chemin de l'anti républicanisme le plus crasse de ses trop bonnes intentions, le terme fait frémir d'angoisse les plus braves. Un subtil mélange d'ignorance couplée à la peur primale d'être à son tour montré du doigt qui fait sursauter le citoyen lambda... Mais qu'en est-il exactement du terme en question ?


Il me paraît aberrant d'avoir à rappeler que le terme "communauté" n'est ni un gros mot ni un adjectif qualificatif stigmatisant. Il s'agit là uniquement d'un mot qui désigne des personnes qui ont en commun des us et coutumes, une religion, une origine, une ville de naissance, un métier, la pratique d'un sport, un talent artistique, voire même des pratiques sexuelles. Pas un gros mot donc, uniquement un mot qui rassemble tout ce petit monde dans une seule escarcelle.

Pourquoi cette réaction gênée, ces dénégations outrées ? Probablement parce que de nombreuses personnes assimilent "communauté" à "communautarisme". Or le communautarisme désigne une tendance socio politique englobant une ou des communautés, ce qui est très différent. Né aux Etats-Unis, ce terme définit en premier lieu la fonction sociale des organismes communautaires, mais cette définition varie d'un pays à l'autre. Ainsi en France le communautarisme désigne le fait de revendiquer des droits différents justifiés par l'appartenance à une communauté, qu'elle soit culturelle, ethnique ou religieuse. C'est donc un projet sociopolitique qui vise à soumettre les membres d'un groupe aux normes propres à ce groupe, et donc à encadrer les opinions, les croyances, les comportements de ceux qui sont supposés appartenir à cette communauté. Selon Gil Delannoi (1) "Si le nationalisme est une obsession de la Nation, le communautarisme est une obsession de la communauté."

Mais qu'en est-il de l'emploi récurrent de ce terme ces dernières années ? On remarquera qu'il n'est utilisé que pour désigner des minorités ethniques, religieuses ou socio culturelles, jamais par exemple pour ce milieu bourgeois, presque exclusivement blanc et masculin, qui forme le monde très fermé des décideurs économiques et politiques. Je cite ici Sylvie Tissot (2) "La communauté se voit parée de toutes les vertus quand elle est nationale, et elle appelle une allégeance, un amour, un dévouement impérieux et exclusifs, donc un "bon communautarisme". Elle devient suspecte dès qu’elle est régionale, sociale, sexuelle, religieuse, ou plus précisément dès que, sous ces différentes modalités, elle est minoritaire." Très clairement, l'emploi du terme "communautarisme" légitime un discours raciste et tendancieux. Or si ce mot rencontre des réalités sociales et sociétales avérées, il n'est pas employé dans ce sens mais dans celui de ceux qui le dénoncent comme une forfaiture envers notre modèle de société qu'il faut par tous les moyens rejeter. 

Dans leur livre "L'illusion Nationale, deux ans d'enquêtes dans les villes FN", Vincent Jarousseau et Valérie Igounet ont employé le terme "communautaire" dans leur présentation de Beaucaire : "Quelques cafés et commerces, principalement communautaires, subsistent dans les rues principales." (p. 52). Des beaucairois de tous bords ont sauté au plafond et violemment critiqué cette phrase sur les réseaux sociaux, lui attribuant d'emblée une connotation tendancieuse. Pourtant "communautaire" signifie simplement "qui relève d'une communauté" et n'a absolument rien de stigmatisant. Cet exemple démontre combien l'usage de la langue française est un exercice difficile pour certains qui se piquent de défendre les valeurs républicaines et qui, en voulant trop en faire, le font bien mal.

A tous ceux qui pointent du doigt les diverses communautés de notre pays, et elles sont légions, en les accusant de porter des revendications communautaristes et de menacer l'équilibre républicain, je rappellerai que seule une complète égalité des droits favorisera une égalité des devoirs et l'atténuation des communautarismes. Et nous en sommes très loin. Les communautés qui subissent harcèlement, violences, racisme, haine et discriminations se replient sur elles-mêmes pour se protéger de la vindicte de leurs agresseurs. C'est un réflexe naturel que l'humanité porte en elle depuis la nuit des temps. Commencez par accorder à tous le droit de vivre et d'exprimer leurs choix de vie en accord avec les lois de la République, et cessez de les désigner comme les boucs émissaires de toutes vos frustrations.

A la réplique majeure censée vous couper le sifflet et vous remettre la tête à l'endroit, que d'aucuns vous balancent de manière comminatoire et sans aucune subtilité "Il n'y a pas de communautés, il n'y a que des citoyens et des citoyennes." je répondrai oui, certes. Mais certain(e)s le sont plus que d'autres. Et tant que cela existera les communautés continueront à favoriser à ce communautarisme que tout le monde regarde, souvent à juste titre, avec défiance. 

Petite précision. Si l'on admet que le communautarisme se définit majoritairement par des valeurs de référence qui sont essentiellement traditionnelles et construites sur un passé mythique ou idéalisé, on notera que les groupes identitaires liés à l'extrême-droite sautent à pieds joints dans cette description. On peut ainsi remarquer qu'ils sont les premiers à désigner "le communautarisme" comme une menace pour la République, et que de trop nombreux politiques de droite comme de gauche leur emboîtent le pas en occultant volontairement le fait qu'ils relaient des communautaristes d'extrême-droite tout aussi menaçants. Quid de l'équité ? Encore une fois, dès lors qu'il s'agit d'une communauté blanche, chrétienne et bien propre sur elle, les plus virulents adversaires du communautarisme n'y voient que du feu, y compris lorsque la menace est au cœur de leur propre communauté. 

Notes 
1- Gil Delannoi est un  politologue et sociologue français, spécialiste du nationalisme, du libéralisme et de la pensée politique française contemporaine
2- Sylvie Tissot est une sociologue, professeure au département de sciences politiques de l’université de Vincennes-Saint Denis-Paris VIII. Elle milite pour les droits des femmes et les droits des étrangers

mercredi 18 septembre 2019

DÉLITEMENT


Nous assistons, les bras tranquillement croisés pour la plupart, au délitement de notre société moderne. Nous laissons s'installer de graves dérives idéologiques sans vraiment réagir, ou si peu. Nous encourageons l'ancrage des nationalismes et des populismes les plus crasses dans nos villes. Ils gangrènent notre pays, essaiment en Europe et se lient avec leurs homologues sur toute la surface du globe. En silence. Un silence assourdissant, pire que tous les tintamarres que nous pourrions inventer, plus dangereux que n'importe quelle révolution. Un silence qui étend sur notre société un brouillard épais, opaque, malsain, de ceux qui précèdent les grands bouleversements d'un siècle.

Et l'histoire de l'humanité est ainsi faite que chaque siècle a rassemblé les conditions de terribles périodes d'affrontements dont le seul mérite est d'avoir, à chaque fois, enfanté une société plus évoluée, plus ouverte, plus humaine. Laquelle s'empresse de régresser sur le plan des libertés à mesure qu'elle progresse sur celui des technologies. Paradoxe ? L'humain en est un à lui seul, alors l'humanité toute entière... A croire qu'il plaît à beaucoup de regarder notre monde s'écrouler, voire même de l'y aider, alors que nous disposons de toutes les clés pour lui permettre d'évoluer vers le meilleur. Notre 21ème siècle ne fera pas exception à la règle. Le pseudo patriotisme qui préside à la fermeture des frontières et aux persécutions des minorités s'assied aujourd'hui comme hier, mieux qu'hier ! autour des tables rondes de nos gouvernements avec leur bénédiction, et a désormais droit de cité dans nos institutions régionales, départementales et locales. Cette vieille lune de l'extrême-droite qui ne meure jamais, incroyablement tenace et capable d'une aberrante résilience sociale, resurgit à point nommé pour souffler les mots de nos dirigeants et inspirer les discours et la rédaction des textes officiels qui dicteront nos actes et en limiteront la portée.

A cet égard chacun a pu constater que pour sa rentrée politique, et dans l'objectif affirmé d'un ancrage territorial, la présidente du Rassemblement National a étoffé la monotonie de son discours habituel pour racoler le plus largement possible. "La mode est à la transition écologique, or nous n'avons aucun programme ni compétences dans ce domaine" s'est-elle probablement dit "nous devons parer au plus pressé et parler au cœur de tous en liant l'écologie à nos préoccupations fondatrices." Ainsi voit-on poindre le nez du "localisme" qui permet à Marine Le Pen et sa cour de légaliser en quelque sorte, et à tout le moins de justifier, l'impensable. Offrant à ses partisans peu regardants sur le sujet l'excuse parfaite qui validera la plus minable des démarches pseudo-écologiques et inscrira son parti au rang de sauveur tout à la fois de notre civilisation et de notre planète. Satisfaisant ainsi les plus radicaux de ses sympathisants et/ou adhérents et donnant aux plus jeunes l'illusion de faire quelque chose de bien pour leur avenir et celui de leurs progénitures présentes ou futures. 

La plus grosse arnaque de l'extrême-droite c'est celle-là. Car qu'est-ce que le localisme, sinon un repli sur soi prôné à tous les stades de la production et de la consommation, qui justifie aux yeux du Rassemblement National, de ses alliés et de ses satellites, de fermer les frontières et de faire peser sur l'immigration, encore et toujours tenue responsable de tous les maux, la menace d'une exclusion définitive de la société française ? Quels que puissent être la teneur de ses discours et de son programme, qu'ils s'adressent à nos villes et villages, à notre pays ou à l'Europe dans sa globalité, le Rassemblement National surjoue ses prétendus atouts et n'apporte aucune solution miracle, dans aucun domaine. Parce que jamais rien de ce qu'il propose n'est au bout du compte humainement acceptable. Pourquoi ? Parce que ce n'est en aucun cas l'humain qui intéresse ce parti, uniquement ce qu'il peut en retirer pour asseoir sa propre puissance. Et pour ce faire tous les moyens sont bons, à commencer par les plus éhontés des mensonges que Marine Le Pen et les cadres de son parti, y compris et surtout les maires de nos villes, débitent  comme de bons petits perroquets à longueur de temps et d'antenne. On ne remerciera pas certains médias de leur donner une aussi indécente visibilité, au mépris de toute solidarité avec ceux sur lesquels le Rassemblement National crache en toute occasion. Comme toute l'extrême-droite, et hélas une partie de la gauche. C'est à la mode cela aussi, comme l'écologie. Et certains chaussent avec délectation leurs bottes de sept lieues...

Malgré, ou peut-être en raison de tout cela, ce parti s'ancre durablement dans nos localités, et par là-même dans notre quotidien. Sans doute est-il possible de changer cette dynamique, en effectuant non pas un retour en arrière mais un fabuleux bond en avant ! Toutes les alliances et bonnes volontés du monde n'y suffiront probablement pas, et ce n'est certes pas avec une cuillère de miel dans une main et un bol de soupe dans l'autre qu'il sera donné de se débarrasser de ces gens-là. Pour ce faire il n'existe qu'une solution : interdire toute constitution de partis ou mouvements politiques dont l'ADN serait en contradiction flagrante et assumée avec les résolutions inscrites dans les articles 1, 2, 4, 6, et 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Et dissoudre ceux déjà existants, le Rassemblement National en tête. Pour les sélectionner il suffit de lire leurs statuts, c'est hautement instructif ! Notre Constitution nous en donne l'opportunité, pourquoi cela n'a-t-il jamais été fait ? Pourquoi les plus hautes instances renâclent-elles à agir lorsque d'aucuns les saisissent ? Par pur calcul électoraliste. Il est certain que pour franchir le pas il faudrait faire preuve d'un courage et d'un sens éthique que beaucoup ont perdu, s'ils les ont jamais possédés. 

Cela vous semble radical ? Cela l'est en effet. Mais le danger de voir sombrer notre société l'est plus encore, plus réel que ne le sera jamais tout argumentaire qui viserait à prouver le contraire. On ne défend pas l'indéfendable.


Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen - Préambule de la Constitution

Art.1 - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Art.2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.
Art.4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.
Art.6 - La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. 
Art.7 - Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance. 
Art.10 - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.





dimanche 23 juin 2019

LA BOUE ET LE RIRE


Partir du postulat que l'on ne fait pas forcément ce que l'on devrait faire, remettre en question non pas son combat mais la forme qu'il prend, écouter les avis des uns et des autres, pour finalement en revenir aux fondamentaux de la lutte antiraciste et antifasciste qui ne saurait être que frontale pour être réellement efficace. C'est l'exercice auquel je me suis livrée, et voici le fruit de ma réflexion. 

L'essentiel de la lutte antiraciste passe par l'information. Nous la récoltons, nous la disséquons, nous la vérifions, puis seulement nous la diffusons. Mais force est de constater que quelle que soit l'importance de ladite information ou les actions mises en oeuvre, nous pesons de moins en moins dans la balance. On nous renvoie dans les cordes avec l'expression au minimum d'un agacement teinté de lassitude. Pourquoi ?

Nous, associations et militants antiracistes, œuvrons pour le bien de tous en rappelant l'importance du respect de la devise républicaines et des lois afférentes. La liberté, l'égalité et la fraternité, ne sont pas juste des mots gravés sur les frontons des édifices publics de notre pays, ils sont les fondements de notre engagement et motivent toutes nos actions. Il nous est impensable de passer outre lorsque nous assistons à la violation de ce qu'ils représentent, parce que tout simplement nous entendons préserver l'humanité dans ce qu'elle a de meilleur. Il est vrai que notre communication peut parfois sembler brutale, et nous reconnaissons volontiers que c'est parfois le cas, mais il est nécessaire de livrer l'information sans fards pour que le message soit entendu.

Un ami me disait très récemment que notre mode d'expression devrait être la dérision, ou tout au moins une sorte d'humour qui aurait pour avantage de ne brusquer personne. Donner l'information brute, puis échanger avec nos contradicteurs sous une forme d'humour qui mettrait de côté toute agressivité. J'avoue y avoir longuement réfléchi, m'être donné la peine de fouiller dans mes archives sur les réseaux sociaux et mes captures d'écran de quelques échanges mémorables pour faire un état des lieux de cinq années de lutte acharnée contre le racisme et l'extrême-droite. Et je suis à présent en mesure de lui répondre, ainsi qu'à tous ceux qui au fil des années m'ont fait des remarques du même ordre, que cela est impossible. 

Pour deux raisons. La première étant que les militants et sympathisants d'extrême-droite avec lesquels je suis amenée à échanger le plus souvent n'ont pas d'humour. Que vous pratiquiez l'ironie avec légèreté ou causticité, ils réagissent par la négative, en prenant tout au premier degré. Le nœud du problème ? Ils ne pratiquent justement pas la dérision qui est l'art de se moquer de soi-même. Cela je l'ai fait plus d'une fois dans mes échanges avec eux, et je le ferais encore sans hésiter. Mais que vous riiez de vous-même ou de l'information que vous leur livrez ne les adoucit pas pour autant, et souvent cela aggrave d'autant leurs réactions qui deviennent extrêmement agressives et insultantes. Sans qu'ils aient d'ailleurs saisi le sens de votre propos, ce qui amène parfois à douter de leurs capacités de raisonnement à défaut de leurs aptitudes à l'écoute. 

La deuxième c'est qu'il est très compliqué de traiter avec dérision de sujets graves tels que les actes et propos antiracistes et antisémites menant par exemple à des violences, à l'intégrité des lieux ou des personnes visées, voire à des meurtres ou des tueries de masse. Il n'est pas plus aisé de le faire au sujet des réfugiés, de l'immigration dans son ensemble, des violences homophobes qui se multiplient ces dernières années, ou de toutes les formes de discrimination. Dont par exemple la pauvrophobie qui donne lieu à des épanchements ad nauseam sur les réseaux sociaux de la part de bons patriotes qui pointent volontiers du doigt ces salauds de pauvres censés vivre mieux qu'eux grâce aux aides sociales. Un mythe qui a la vie dure... 

Pour être franche, tout cela ne m'amuse pas. Et je sais pertinemment qu'il en va de même pour tous mes camarades engagés dans la lutte antiraciste et antifasciste, que ce soit dans nos villes gérées par l'extrême-droite ou sur l'ensemble du territoire. Mais également en Europe où les nationalistes, les populistes et les mouvances identitaires se sont fortement enracinés ces dix dernières années. Quand vous vous battez quotidiennement contre le spectre du fascisme qui étend ses ramifications dans toutes les couches de notre société, vous ne pouvez pas le faire en riant. Vous tentez la dérision sur des points de moindre importance, ou tout simplement pour vous offrir un bol d'air ! Mais sur le cœur des informations que vous dénichez cela est tout bonnement inenvisageable. C'est une question d'éthique, de respect de notre engagement pour les autres mais aussi pour nous mêmes. Parce que l'on ne peut pas dissocier combat antiraciste et/ou antifasciste, et moralité. Il n'est bien sûr pas question ici de morale chrétienne, encore qu'elle ait sa place dans nos engagements comme toutes les valeurs morales de toutes les religions. Non, il s'agit d'une ligne de conduite personnelle. Ce que nous préconisons nous l'appliquons en premier lieu à nous-mêmes. La base de tout engagement étant de ne jamais rien exiger des autres que ne puisse exiger de soi-même. Et c'est en cela que nous différons profondément des militants nationalistes et identitaires. 

Alors bien sûr on peut choisir de tout prendre avec légèreté, voire même avec dérision, mais ce n'est qu'une attitude qui ne correspond en rien à ce que nous sommes. Et trop en faire dans ce sens serait nier la profondeur de notre engagement. On ne plonge pas les deux mains dans la boue en riant ! Parce que l'on sait que même si l'on fait son possible pour évacuer toute cette boue il en restera toujours quelques traces indélébiles. Et la plus petite tâche contamine ce que vous êtes, corrompt votre esprit et peut vous faire votre âme... D'aucuns diront que cette approche a un petit côté dramatique et même quelque peu théâtral. Et ils auront raison. Mais l'extrême-droite et ses satellites sont un drame en soi. A ce constat fondé sur des années d'expérience de terrain il n'y a rien à ajouter. Dont acte.

jeudi 25 avril 2019

RIP BASTION SOCIAL ? PAS VRAIMENT...


Certains jours sont de bons jours. Nous savons dès que nous ouvrons les yeux qu'au fil de la journée se succéderont bons moments et bonnes nouvelles. Ce matin il y avait comme un flottement dans l'atmosphère, quelque chose de serein malgré la pluie qui donnait immédiatement  la certitude qu'un peu de merde serait enlevée du trottoir sur lequel nous marchons tous les jours pour tendre vers l'un des objectifs majeurs des militants antiracistes et antifascistes : éradiquer les groupuscules identitaires. 

Hier, en début d'après-midi, tombait l'heureuse nouvelle ! Le conseil des ministres a prononcé la dissolution du Bastion Social et des six autres associations qui le composent, à savoir :
  • Association Les Petits Reblochons
  • Association Lugdunum
  • Cercle Frédéric Mistral
  • Cercle Honoré d'Estienne d'Orves
  • Association Arvenis
  • Association Argentoratum
Ces associations ont permis au Bastion Social d'ouvrir des antennes dans les villes de Lyon, Clermont-Ferrand, Strasbourg, Aix-en-Provence, Marseille et Chambéry. Les divers groupes antifascistes locaux n'ont cessé de dénoncer l'émergence de ce groupuscule implanté au cœur de nos villes qui, sous couvert d'une aide humanitaire faisant jouer la préférence nationale, menait des actions violentes et racistes. Il aura fallu que des membres du Bastion Social soient condamnés pour leur participation aux violences lors de l'Acte III des Gilets jaunes, le 1er décembre place de l'Etoile à Paris, pour que le Président de la République demande sa dissolution. Ils auront donc proliféré et agit en toute impunité pendant plus de deux ans sans être inquiétés plus que çà ! On ne remerciera donc personne hein ? Pas vraiment... 

Ces mouvements identitaires sont comme l'Hydre de Lerne, vous coupez une tête et plusieurs autres repoussent ! Les membres du Bastion Social sont des anciens du GUD et du groupe Edelweiss-Savoie de Chambéry, entre eux ou avec d'autres nous ne doutons pas qu'ils fonderont très rapidement un autre de ces mouvements nauséabonds dont ils accouchent avec une exemplaire régularité depuis les années cinquante. En attendant nous savons pertinemment qu'ils vont se réfugier au sein de groupuscules de la même mouvance, tels que Génération Identitaire, Civitas ou l'Action Française, avec lesquels la porosité est permanente. Cette jeunesse en quête de rédemption par la violence sous prétexte d'un patriotisme de pacotille, est une portée de coucous qui volent sans sourciller d'un nid à un autre tant qu'ils y trouvent un cadre, un chef, et des actions racistes à mener en groupe. Ainsi passent-ils de l'occupation de toits à la communication des mairies gérées par le Rassemblement National, des bas fonds de Marseille à la campagne des municipales menée par le Front National pour Stéphane Ravier à Marseille, des ratonnades de l'Action Française à celles du Bastion Social, toujours à Marseille, jusqu'à finir par être rattrapés par leurs actes pour certains d'entre eux. Trop peu... 

S'il nous est une petite consolation que d'aucuns soient jugés, condamnés et parfois purgent des peines de prison, nous ne cessons depuis des années de dénoncer la complaisance des autorités vis à vis de personnes et d'organismes qui enfreignent la loi impunément et au grand jour. Nous qui militons en face de ces gens-là quotidiennement et sommes peu ou prou obligés de cohabiter avec eux, attendons mieux de nos institutions qu'une pusillanimité de très mauvais aloi ! Peur de provoquer une tempête les gars ? Pendant ce temps-là les identitaires font du surf sur les vagues. Et en attendant que vous vous décidiez à les éradiquer en bonne et due forme, nous festoierons en nous réjouissant de leur disparition, fût-elle momentanée #Champagne

Nous n'avons pas de "Patriot Act" en France, Dieu merci ! Ce qui signifie, entre autres choses, que dans notre pays une association qui se construit sur des actes racistes, des violences, et des incitations à la loi est totalement, complètement, irrémédiablement hors du cadre légal. Le gouvernement ne peut pas l'ignorer, et pourtant il ne réagit pas. Informé par des services compétents il laisse proliférer cette vermine en connaissance de cause, comme une sorte de contre pouvoir sous cloche qu'il prétend contrôler. Or il ne contrôle rien, n'encadre rien, et contribue par son silence à la croissance de cette nébuleuse sans queue ni tête que d'aucuns passent au crible depuis des années. On peut remercier les antifascistes et leur formidable travail de fouille sur les groupuscules les plus violents de la fachosphère, mais également sur tous les autres y compris les partis politiques prépondérants de l'extrême-droite. Quiconque aurait des doutes sur les connexions entre tous ces tas de boue peut prendre le temps d'étudier la cartographie ci-dessous, c'est très instructif !


Maintenant nous voulons la dissolution de Génération Identitaire. Et de tous les autres. Que l'on coupe des têtes, des bras, des jambes, et que l'on fasse promptement respecter nos lois comme notre devise républicaine. Nous n'arrêterons pas de réclamer la dissolution de la pieuvre identitaire jusqu'à ce qu'elle s'effondre et disparaisse. Le Bastion Social, pour nous, n'est qu'un avant goût du festin des morts.


Notes

1- Merci à La Horde et Reflexes pour leur minutieux travail d'enquête sur la fachosphère
2- Le Bastion Social, émanation du GUD qui s'est mis en sommeil pour se réincarner dans une nouvelle dynamique identitaire, est un mouvement inspiré du parti néo nazi grec Aube Dorée et de Casa Pound, groupe politique néofasciste italien. Leur devise, "autonomie, identité, justice sociale" pose le cadre de leur vecteur de propagande, un ancrage local à portée sociale et une préférence nationale affichée et revendiquée.


samedi 30 mars 2019

L'ARGENT DES IDENTITAIRES PUE LA MORT


Ainsi donc on assiste en direct live aux chassés croisés prisés par une extrême-droite tentaculaire qui mêle tellement bien les pattes des uns à celles des autres qu'une chatte n'y retrouverait pas ses petits ! Mais voilà ! Il y a des organisations qui s'attellent quotidiennement à la tâche ardue du démêlage, et des journalistes d'investigation qui savent creuser au plus profond pour mettre en lumière des accointances des plus embarrassantes. A ces personnes je dis merci, elles fournissent à la militante antiraciste et antifasciste que je suis matière à étoffer les articles de ce blog et tous ceux que je poste ici et là sur la toile. 

Mettre les deux mains dans la merde brune je sais le faire, mais je ne dispose pas d'un réseau suffisamment étendu pour me faire entendre seule. Alors je pioche chez mes camarades de combat et je déniche des perles que bien souvent je ne vous partage pas. Pluralité d'informations nuit à l'information hélas, et la plupart des personnes n'ont aucune envie d'en apprendre plus qu'on ne leur en sert déjà... S'informer sur la fachosphère oui, ils sont d'accord, mais pas trop quand même hein ? Il ne faudrait pas leur gâcher leur vision quelque peu idéalisée du monde dans lequel ils évoluent. C'est fort dommage, mais comme il nous faut à nous autres nous répéter encore et encore sur les dangers de ces mouvances dont certaines n'apparaissent qu'en pointillés, nous en profitons pour glisser de temps à autre une petite bombe supplémentaire qui sera commentée quelques temps avant de tomber comme tout le reste dans les oubliettes. Non, parce que tout de même soyons sérieux ! La vie est dure, elle ne nous fait pas de cadeaux, alors s'il faut en plus suivre les parcours chaotiques et enchevêtrés des groupuscules identitaires on ne s'en sortira jamais. Et puis ce n'est pas un sujet qui fait le buzz, l'actualité ce ne sont pas les identitaires, ni même les nombreuses parts d'ombres des partis d'extrême-droite qui ont pignon sur rue. Alors on ne va quand même pas se prendre la tête pour rien... Hein ?!

Certes ! Mais lorsque l'actualité m'interpelle, et sachant que je focalise la majeure partie du temps sur celle incluant les divers courants populistes, fascistes, nationalistes, xénophobes, racistes, antisémites, islamophobes, souverainistes, négationnistes... Bref tout ce qui rassemble les gentils patriotes identitaires ! devrais-je me boucher les yeux et les oreilles et passer mon chemin ? Impossible ! On peut bien me condamner, m'excommunier, me menacer, m'insulter et j'en passe, je ne résiste jamais à l'appel de cette marée brune qui se répand en France, mais aussi en Europe et au-delà des mers. Moi qui souffre déjà d'un mal chronique des transports, ces voyages au fond des égouts contribuent à m'achever et je me sens nauséeuse ad vitam eternam. Lorsque l'on fouille dans ce merdier on met à jour des connexions qui étayent un constat, celui des ingérences de figures des plus détestables de ce milieu qui prêtent main forte à ces crétins boutonneux en les encourageant à enfreindre nos lois.

Prenons l'exemple de Génération Identitaire. On sait déjà que leur croisière en Méditerranée de l'été 2017 a été financée par deux cagnottes en ligne successives, dont l'une fondée par Charles C. Johnson qui est un contributeur du site d'extrême-droite Breitbart. Parmi les généreux donateurs on retrouve le PNOS (parti nationaliste suisse) ou encore Jack Posobiec et David Duke, respectivement figure de l'Alt-Right américaine et ex-leader du Ku Klux Klan. Le rafiot affrété leur avait été loué par Sven Tomas Egerstrom, un entrepreneur suédois à la réputation sulfureuse dont l'une des sociétés, Sea Marshals Risk Management Ltd, effectue des prestations de sécurité le long des côtes est-africaines depuis 2012 en fournissant aux navires des équipes de gardes fortement armés (principalement d'origine ukrainienne). En sus d'un équipage, aurait-il également fourni des vigiles armés au C-Star pour leur chasse aux migrants ? La question est posée... Idem pour leur classe de neige dans les Alpes pour laquelle de généreux contributeurs se sont à nouveau fendus de sommes confortables qui leur ont permis de louer un avion de tourisme, deux hélicoptères, plusieurs 4x4 et pickups, d'acheter le matériel de camping et celui pour concrétiser une frontière, et de relooker les p'tits jeunes avec des doudounes bleues du plus bel effet sur la neige. On vous épargnera la liste de leurs exactions, toutes remarquablement islamophobes, la dernière datant d'hier les ayant vus à nouveau perchés, cette fois-ci sur le toit de la CAF de Bobigny, bloquant l'accès au public et le travail de la fonction publique.


Mais il y a mieux ! Les voilà rattrapés par leurs liens avec Martin Sellner, leader de l'IBÖ, émanation autrichienne de Génération Identitaire dont une partie des quelques 300 membres est issue de la nébuleuse néonazie autrichienne. Brenton Tarrant, le terroriste australien qui a revendiqué l'attentat de Christchurch (Nouvelle-Zélande) affirme avoir financé de nombreux groupuscules nationalistes et identitaires (dont Génération Identitaire ?) et il a notamment fait en 2017 à Martin Sellner un don de 1500 euros. Hors ce dernier a participé aux actions de Defend Europe menées en Méditerrannée et dans les Alpes, et il a largement contribué à leur organisation avec... Damien Rieu ! La pieuvre identitaire est ainsi faite que ce qui est donné aux uns profite aux autres. Du coup, forcément, on ne s'étonne plus du peu d'empressement des groupes identitaires à condamner la tuerie de Christchurch. On ne mord pas la main qui vous nourrit, encore moins celle qui vous flatte. Cette excessive discrétion s'est d'ailleurs retrouvée dans les rares messages des leaders de l'extrême-droite française, à commencer par Marine Le Pen, qui n'ont pas condamné l'attentat en employant le verbiage agressif qui font leur ordinaire. 

Ce qui m'interpelle dans ces financements c'est qu'ils ont contribué à encourager et à faciliter les exactions d'un Damien Rieu qui se pavanait dans le même temps à la direction du service communication de Beaucaire. Il en est heureusement parti depuis, mais on peut raisonnablement se demander comment Julien Sanchez, si pointilleux dans tout ce qu'il entreprend, pouvait ne pas savoir de quoi il retournait. Les diverses enquêtes menées sur ces financements européens par un terroriste notoire pourraient rejaillir sur notre ville de la plus déplaisante des manières. Les liens avérés entre le terrorisme d'extrême-droite et l'un des activistes les plus médiatisés de Génération Identitaire ne manqueront pas d'éclabousser celui qui est actuellement collaborateur parlementaire de Gilbert Collard. Voire avec un peu de chance de le mettre en très fâcheuse posture. Et là je dis gare ! A toutes les groupies qui s'empressent de soutenir tout ce qui a de près ou de loin un lien avec Julien Sanchez et la majorité municipale, toutes celles et ceux qui vomissent leur haine sans jamais réfléchir aux conséquences de leurs propos, un conseil : fermez-la pour une fois. Cela nous fera des vacances et vous évitera de gros ennuis. Ou pas.

Pour finir je dirais que Génération Identitaire c'est un peu comme un groupe d'ados en crise, ils trouvent toujours une nouvelle manière de faire parler d'eux et de dégringoler la tête la première dans le purin en brandissant bannières abjectes et fumigènes tricolores. Et comme notre coq national qui aime tant se percher sur un tas de fumier (eux ce sont les toits !) c'est lorsqu'ils ont les deux pieds dans la merde qu'ils chantent à gorge déployée. Faux de préférence.


04.04.2019
Génération Identitaire a reconnu avoir reçu des dons de Brenton Tarrant : « Nous avons retrouvé deux traces de dons pour un montant total de 1000 euros » versés en septembre 2017, a affirmé Romain Espino, confirmant ainsi en partie une information du quotidien autrichien Der Standard, qui faisait état de quatre virements d'un montant total de 2200 euros


05.04.2019
Romain Espino (Génération Identitaire) et Fabrice Robert (Les Identitaires) seront auditionnés le jeudi 11 avril par la commission d'enquête parlementaire sur la lutte contre les groupuscules d'extrême droite