lundi 20 juillet 2015

RACISME, COUSCOUS & CIE


Julien Sanchez, Gilbert Collard, Jean Roucas, Louis Alliot

"Je ne suis pas raciste, je mange du couscous" 

Qui n'a pas entendu un jour cette phrase culte que le raciste ordinaire brandit comme un blanc-seing pour se protéger du regard des autres ? Assortie de l'inévitable "j'ai des amis arabes" dont les variantes les plus répandues sont "j'ai des amis juifs, noirs, homos"... Un peu comme si le raciste avait conscience tout au fond de lui (très au fond !) de l'absurdité de son comportement quotidien. Ici, dans le sud de la France, le racisme s'épanouit sur les trottoirs, s'étale sur les plages et aux terrasses des cafés, se gargarise dans les bistrots, se réjouit dans les fêtes de village et se pavane à la sortie de la messe ! Un comportement naturel inculqué dès la naissance qui grandit avec l'enfant, s'installe confortablement dans la vie de l'adulte et ne le quitte que dans la tombe. Parfois l'un d'eux déraille et se remet en question, les siens ne le reconnaissent plus et le mettent au ban de leur micro société, il devient le vilain petit canard qu'on n'ose plus trop présenter. Infréquentable car doté d'une conscience et d'humanité... Ajoutez lui une conscience politique et un minimum de culture et vous le coupez définitivement de ses racines pourrissantes. En acquérant un esprit critique il s'élève et quitte le nid bruyamment, non sans faire en général de gros dégâts irréparables. Car ce n'est pas impunément qu'on se rebelle contre l'ordre établi, et dans nos belles régions de France le racisme en est l'un des moteurs incontournables.

Une question se pose : les hommes politiques aisément reconnaissables sur cette photo ont dîné au restaurant Mogador du Port à Beaucaire, le jour de l'Aïd-el-Fitr, avant le spectacle de Jean Roucas. Nous n'extrapolerons guère en imaginant qu'ils ont savouré les délicieux couscous et tajines de ce restaurant que les beaucairois connaissent bien, et nous ne doutons pas qu'ils aient apprécié leur dîner. Mais lorsque l'on se réclame d'une idéologie basée sur le racisme, la discrimination et la xénophobie, que l'on appuie des thèses identitaires et que l'on confie la communication de la municipalité à un ardent défenseur de la Rémigration et du Grand Remplacement,  n'y a-t-il pas là antagonisme latent et hypocrisie flagrante des comportements ? Quand Julien Sanchez nous gratifie pour le 14 juillet d'un discours identitaire sous prétexte de célébration de notre fête nationale il demeure dans la droite ligne de ses déclarations semées ici et là depuis sa prise de fonction. Il s'affirme de fait dans le courant idéologique de Marion Maréchal Le Pen, ce qui n'a rien d'anodin, et au vu des applaudissement nourris et des commentaires des sympathisants présents le racolage populiste fonctionne ! Alors bien sûr notre maire aime le couscous, mais cela l'absout-il de tout le reste ?

Comme de bien entendu la venue de Jean Roucas a attiré un millier de beaucairois sur la place de la mairie, les seniors ont comme d'ordinaire squatté leur siège deux bonnes heures (au moins !) avant le début du spectacle au risque de s'étioler en pleine canicule, les terrasses se sont remplies et comme de coutume les beaucairois ont joyeusement dîné en famille. Une constante des Beaux Quais qui, cette année, a le mérite de les consoler de la pauvreté de ceux-ci ! La moitié des stands ont disparu, l'offre restante est limitée et la promenade du vendredi soir devient peu engageante... Sans poser la question on devine aisément la réponse de notre municipalité Front National : économies ! Julien Sanchez, aidé de son entourage immédiat à la compétence discutable, a compté les sous de notre ville et décidé la mise à mort des Beaux Quais sans prendre la peine d'en avertir la population. Or les beaucairois le savent, cette fois la thèse des forains indésirables ne fonctionne pas, la majorité des stands que tous connaissent bien présentant de l'artisanat local ou étranger sans rapport avec ce "souk à 1 euro" qui déplaît tant à notre maire. De là notre incompréhension et notre surprise ! Nous espérions un relooking des vendredis soirs devenus quelque peu lassants, nous ne nous attendions pas à cette lente agonie estivale... Finalement nous serions presque reconnaissants à la mairie d'avoir mobilisé une certaine partie de la population beaucairoise pour lui offrir une resucée insipide du Jean Roucas d'autrefois assortie pour la forme de sketches dont on ne gardera en mémoire que la nullité persistante. 

Jean Roucas

Tout y est passé : racisme, jeunes de banlieue, rappeurs, télé réalité, nostalgie des pubs d'autrefois, déboires de santé des seniors, confessions douteuses des people, personnages politiques ciblés, homophobie... Et pour finir un mot de ses admirateurs (?) que l'on retiendra : "Quand on voit tous les cons qui passent à la télé on ne comprend pas pourquoi ils ne vous reprennent pas !" On se le demande aussi...

Au sortir de cette pénible soirée on se demande quel est le coût d'un Jean Roucas qui n'amuse plus personne et on se dit que ma foi Beaucaire mérite tout de même mieux ! C'est faire peu de cas de la culture des beaucairois que de leur proposer toujours le dessous du panier... Bien évidemment la mairie se gargarise de sa prétendue réussite et en rajoute une couche en citant 2000 spectateurs ! Nous savions depuis la venue de Marine Le Pen à Beaucaire pour la manifestation/meeting du 11 janvier que la mairie avait des problèmes avec le comptage de ses administrés et/ou sympathisants (l'un n'allant pas forcément avec l'autre) en dénombrant 5000 personnes là où la Police Nationale en comptait un peu plus de 1000 ! Sachant que pour les spectacles du vendredi les beaucairois sont assis devant la scène, que d'autres dînent ou prennent une consommation en terrasse, en y ajoutant ceux qui étaient debout à proximité de la scène on peut affirmer qu'il y avait environ 1000 spectateurs. Ce qui fait moins de spectateurs que pour Miss Beaucaire qui, par contre, était une vraie réussite. 

De l'overdose de revues cabaret dont nous abreuve la programmation de ces estivales on ne retiendra cette fois que la très belle interprétation de Carmen par une chanteuse talentueuse dont malheureusement le présentateur n'a pas cité le nom. Mauvaise organisation ou amateurisme ? On penche pour les deux.

Pour finir nous avouerons demeurer dans l'expectative. Pas vraiment en attente de la prochaine incartade de l'équipe municipale, mais pas non plus en vacances. Est-ce dû à la chaleur excessive de ce mois de juillet ou à une forme de lassitude ? Sans doute une peu des deux. Garder les yeux ouverts est difficile lorsque la municipalité se charge d'alimenter les méditations de nos nuits blanches ! A défaut de nous rassurer, au moins tout cela a-t-il le mérite de nous divertir... Et de nous inspirer pour faire vivre ce blog.