lundi 28 décembre 2015

MERCI POUR CE CADEAU !


Partir toute heureuse et les bras chargés pour réveillonner en famille le 24 décembre au soir, ne pas voir l'un des nombreux trous qui parsèment la rue Barbès faute d'éclairage (voir photo ci-dessous) chuter lourdement et me péter une côtelette ? Check ! Hématomes, bandages, franchement Julien Sanchez je ne suis pas ravie de mon cadeau de Noël... Je peux vous le rendre ? Certes j'apprécie l'attention que vous me portez, mais une boîte de chocolats ou un bouquet de fleurs auraient tout aussi bien fait l'affaire, la prochaine fois songez-y. Et puis vous prenez de gros risques, je ne tombe pas souvent mais comme je ne fais jamais les choses à moitié je ne voudrais pas vous mettre dans l'embarras en répandant mon sang sur le pavé beaucairois... Déjà que vous ne ramassez pas les dépôts d'ordures sauvages et les encombrants, que feriez-vous d'un cadavre sur le bitume ? Au rythme hasardeux et très ralenti des interventions de la Police Municipale (c'est connu, plus ils sont nombreux plus ils cafouillent !) et vu la lourdeur des circuits administratifs que vous avez mis en place, il est certain que je serais assurée de passer de vie à trépas avant que vous n'interveniez pour me porter secours !


Soyez rassuré, je ne porterais pas plainte contre la ville de Beaucaire. Pour tout vous dire je n'en ai ni l'envie ni les moyens, et contrairement à vous je ne peux pas le faire avec l'argent des contribuables ! Mais une 'tite compensation genre week-end au soleil, restaurant gastronomique, intégrale des oeuvres d'Eric Zemmour, Best Of du Journal de Bord de Jean-Marie Le Pen, tête à tête avec Gilbert Collard, adhésion gratuite au Front National, journée avec vous, job à la mairie, logement gratuit... Bref ! La liste des choses qui me feraient plaisir et apaiseraient mes souffrances est interminable, et je sais que vous ne seriez que trop heureux de me contenter !

C'est évident, je blague !!! Mais je vois d'ici la fachosphère se déchaîner et titrer sur ses sites de réinformation : "La présidente du Rassemblement Citoyen de Beaucaire corrompue par Julien Sanchez" "Un poste à la mairie pour une farouche opposante" "La Résistance beaucairoise s'effondre" "Elle vend son âme au FN pour un week-end au soleil" etc... Je sais qu'en me lisant beaucoup le penseront très sérieusement, parce qu'il faut bien se dire que les frontistes ne font pas dans la nuance et encore moins dans l'humour. 

Je vais vous faire un aveu pour le moins surprenant, mais ces derniers jours je ne cesse de penser à vous, et ce bien malgré moi. Chaque fois que je souffre en respirant, en toussant, en éternuant et même en dormant (essayez de dormir avec une côte cassée !) je pense à vous. Vous, notre cher maire Front National qui gérez si bien notre ville en bon père de famille... Nos rues pleines de trous laissent à penser que vous êtes soit très très économe (voire radin ?) soit que vous souhaitez vous débarrasser mine de rien de la population du centre ville en commençant par moi. J'exagère ? Oui, certes. Soyez beau joueur, et la prochaine fois que vous sortirez de votre bureau venez donc explorer nos rues. Mais surtout faites bien attention où vous mettez les pieds hein ? Je ne voudrais pas avoir à vous ramasser devant ma porte et encore moins partager mes souffrances avec vous. Oui, je sais, je ne suis pas gentille. Mais pour être franche vous m'avez quand même bien gâché mes fêtes de Noël. Sans rancune hein ? Pensez à ma liste...

jeudi 26 novembre 2015

NEGATIONNISME A BEAUCAIRE


Le 14 mars 2015 Robert Ménard, maire de Béziers, débaptisait la rue du 19 mars 1962 pour la rebaptiser rue du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc. Un acte qui suivait une commémoration le 5 juillet 2014, dans le cimetière de Béziers, des "Massacres d'Oran"  (5 juillet 1962) devant une stèle en l'honneur de quatre membres de l'OAS condamnés par la Cour Militaire de Justice et derniers fusillés de l'histoire de notre pays. Rappelons ici que l'Organisation Armée Secrète était une organisation militaire et politique française créée le 11 février 1961 pour assurer la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, ce qui incluait de nombreux actes de terrorisme.

N'écoutant que la voix de son maître à penser, en l'occurrence Jean-Marie Le Pen, le maire de Beaucaire a jeté les bases d'une démarche similaire lors de la cérémonie de commémoration du cessez-le-feu officiel de la Guerre d'Algérie. Ses motivations ? Elles sont simples, voire même simplistes, et empreintes d'une nostalgie du colonialisme fondée sur le racisme. Bien entendu Julien Sanchez la dissimule habilement derrière la nécessité de "laver l'affront fait aux anciens" auquel il ajoute fort opportunément les harkis en guise d'écran antiraciste. Mais la teneur de son discours est claire :

"Le 19 mars, dans chaque ville de France, nous sommes tenus d'organiser une cérémonie. Je le fais parce que je suis républicain. Néanmoins, je ne peux que regretter le choix de cette date, qui est un choix polémique. J'ai décidé de laver l'affront que représente cette date pour beaucoup de nos anciens. Je débaptiserai dans les prochaines semaines la rue du 19 mars 1962 et lui donnerai un nom moins polémique. Pourquoi pas celui d'un Beaucairois mort pendant ce conflit ? Je ferai connaître mon choix dans les prochaines semaines. Le fait d'avoir une rue du 19 mars 1962 peut être considéré comme une insulte pour tous ceux qui son morts après. On a eu le massacre de la rue d'Isly à Alger le 26 mars, mais aussi le massacre d'Oran le 5 juillet 1962. Je pense qu'il faut effacer ce choix-là, et donner un nom qui rappellera la vraie histoire et qui ne blessera personne." 

Finalement il expliquera en conseil municipal du 4 novembre avoir trouvé trop difficile de choisir entre les noms des trois beaucairois inscrits au monument aux morts du cimetière de Beaucaire. Il semble que pour le maire Front National de Beaucaire il soit nettement plus aisé et logique de donner à cette rue celui de 5 juillet 1962 Massacres d'Oran... Est-ce un choix moins polémique que celui du 19 mars 1962 ? Certes non ! A moins qu'il ne soit doté d'une mémoire sélective il ne peut occulter le fait que c'est l'OAS qui porte la principale responsabilité du drame qui s'est hélas joué en cette triste journée à Oran en refusant la date du 19 mars 1962 et en menant pendant plusieurs mois une politique de provocation en multipliant les attentats et les actions commandos. Faisons hurler les nostalgiques pendant qu'on y est, et rappelons-leur que s'il faut opposer le nombre de morts causées parmi nos deux populations l'OAS gagne haut la main ! Terrible constat... 

Ne vous laissez pas embarquer dans une dangereuse et improbable réécriture de l'histoire et craignez-en les inévitables retombées. Par ce choix particulièrement ignoble Julien Sanchez ravive les blessures des pieds-noirs, celles des algériens, et il efface purement et simplement un symbole de paix pour y substituer les germes rances d'un douloureux conflit. Il flatte l'électorat des rapatriés d'Algérie et de leurs familles et garde sous la main les harkis et leurs descendants pour les encourager à voter Front National. En brossant les uns et les autres dans le sens du poil il s'assure d'un nombre de votants relativement important et assoit sa carrière politique sur les blessures de notre passé commun avec l'Algérie, mais aussi avec la Tunisie et le Maroc dont cette date signe également la fin des combats. Sans état d'âme, en fin stratège, il signifie aux français issus de l'immigration du Maghreb qu'il leur dénie le droit de se considérer comme des français à part entière, il les oblige à porter le lourd fardeau d'une mémoire collective et ne leur permet pas de vivre en paix avec nous dans ce qui est, ne lui en déplaise, leur propre pays. 

Amis beaucairois je vous mets en garde contre les conséquences de ce changement, car c'est vous qui en paierez le prix. Il n'a rien d'anodin, n'y voyez pas pour ceux qui s'y opposent une énième critique des actions passées de la municipalité purement liée à la gestion de notre ville. Si n'importe quel élu de n'importe quel parti politique l'avait proposé nous aurions réagi avec la même force, la même détermination. Il s'agit là de préserver l'Histoire avec un grand H, celle de notre pays et d'une région du globe à laquelle nous sommes indéfectiblement liés. Il est pour nous primordial de protéger l'ensemble des beaucairois d'une démarche négationniste et raciste, qui est en sus un déni de démocratie. Ce changement de nom est une incitation à la haine, il verse de l'acide sur des plaies qui ne sont toujours pas refermées et qui ne se refermeront probablement jamais ! Mais de cela Julien Sanchez se moque comme de sa première chemise... Lui n'a qu'un but, toujours le même, faire parler de lui pour grandir au sein de son parti et atteindre les sommets. Que ce soit au détriment de Beaucaire ne l'interpelle pas, pour lui notre ville ne représente qu'un échelon, un tremplin pour sa carrière, et malheureusement beaucoup d'entre vous qui ont voté Front National par déception, lassitude, frustration ou simple curiosité se laissent berner et emmener vers des chemins qu'ils n'ont pas forcément choisi de suivre. 


Il est facile à Julien Sanchez de dynamiser ses troupes ! Quoiqu'il n'ait pas la prestance d'autres politiques il est doté d'un vrai charisme et c'est un orateur de talent. Ce n'est pas pour rien qu'il est le "Monsieur Loyal" des meetings du Front National, il faut le voir exhorter les frontistes à le suivre jusque dans les urnes, les manipuler avec aisance pour leur faire avaler un discours négationniste et antirépublicain qu'ils applaudissent sans sourciller, et s'en pourlécher ensuite les babines comme un chat devant un bol de crème ! Quelqu'un m'a un jour suggéré qu'il faisait penser à Ka, le serpent sournois du dessin animé Le Livre de la Jungle qui hypnotise ses proies avant de les dévorer, eh bien c'est tout à fait cela ! "Aie confiance... Aie confiance..." susurre-t-il avant de les étouffer dans les cercles concentriques de ses redoutables anneaux... Une métaphore pas si osée qu'elle en a l'air, le processus d'étouffement étant inscrit dans les gènes du Front National.

Il y a des politiques et des gens que l'on peut sans hésiter mettre dans des cases, notamment parce qu'ils ne respectent rien. Julien Sanchez en fait partie. Il entre dans celle sur laquelle est inscrit, entre la flamme tricolore et une tête de mort, "Danger Pour La République".



Rappel :
La date officielle du cessez-le feu est arrêtée le 18 mars 1962 par les accords d'Evian qui réunissaient des représentants du gouvernement français et du Front de Libération National. Le 29 novembre 2012, le Conseil constitutionnel déclarait conforme à la constitution la loi qui instaurait le 19 mars 1962 comme "journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie." Annulant de ce fait la date du 2 juillet 1962 précédemment votée le 1er décembre 1999.

dimanche 15 novembre 2015

LES PATRIOTES



Les patriotes qui hurlent au loup depuis vendredi soir en donnant aux autres des leçons de morale nationaliste, voire même fasciste, bien calés sur leur canapé dans leur petite ville du sud, ont-il déjà vécu ailleurs que là où la vie est douce et ensoleillée mais quelque peu étriquée ? Je vous parle ici de ce que j'entends et de ce que je lis, mais je sais qu'il en va de même partout en France. Mettons les choses au point : ces gens qui prennent fait et cause pour les victimes des attentats parisiens en exsudant la haine ne savent rien de ce que sont et la ville et ses habitants. Ils n'ont aucune idée de ce que représente la mixité culturelle de Paris, ils n'ont pas conscience de la pluralité qui en fait toute l'originalité et la richesse. Ils désignent les banlieues d'un doigt vengeur, mais pour eux cela demeure abstrait, ils ne veulent pas savoir. Connaître l'autre c'est lui donner consistance, c'est lui concéder une existence, une réalité. Et les belles théories s'effondrent lorsqu'elles sont confrontées à la réalité, celles qui propagent la haine comme les autres.

Que connaissent-ils de la dure réalité des banlieues, des interminables temps de transport  dans des RER bondés pour aller gagner le SMIC, en râlant mais en ayant conscience qu'au moins cela paye d'indécents loyers ? Ces gens-là ne vivraient pas dans les appartements qui s'alignent dans d'affreuses barres de HLM qui ressemblent à des clapiers pour lapins, dont les murs mal isolés vous font involontairement vivre chaque minute de la vie de vos voisins ! Ont-ils conscience de la difficulté qu'il y a à vivre sa croyance, quelle qu'elle soit, dans certains quartiers de Paris ou dans certaines banlieues, depuis le début de notre siècle ? Les regards qui s'attardent, les commentaires, les moqueries, l'incompréhension, la crainte aussi parfois... Les pratiquants qui affichent leur croyance le font en toute conscience et savent que le respect de leurs traditions culturelles peuvent déclencher une réaction de violence qui vient grossir le flot de haine qui envahit un peu plus chaque jour  les réseaux sociaux et déborde dans nos rues. Pourtant ils continuent, pas pour provoquer, juste parce qu'ils en ont besoin. Et cela force le respect. Mais il n'y a aucun respect dans l'esprit de ceux qui confondent religion et extrémisme, ceux-là en vérité se frottent simplement les mains de l'aubaine et se voient déjà raccompagner les "étrangers" à nos frontières. Manu militari à les entendre ! Leur courage étant cependant proportionnel au nombre d'amis qui les accompagnent dans cette belle démarche patriotique, on peut raisonnablement douter qu'il leur en resterait s'ils devaient agir seuls. Il est probable qu'ils se pisseraient dessus...

Ceux-là qui se disent patriotes, et d'une certaine détestable manière ils le sont en effet, n'envisagent pas une seconde que d'autres le soient tout autant en vivant différemment d'eux. Combien de fois devra-t-on leur expliquer qu'il n'y a pas qu'une seule manière de vivre ? Que l'amour de son pays se manifeste aussi bien dans le respect de ses couleurs que dans la vie qu'on y mène chaque jour à sa façon, pas après pas, difficulté après difficulté, enfant après enfant ? Eux qui déposent gentiment leurs enfants chéris chaque jour devant leur école, collège ou lycée, qui ont l'esprit tranquille parce qu'ils feront en bus départemental ou réservé aux scolaires un trajet sans histoire, devraient par exemple se mettre à la place des franciliens et des parisiens dont les enfants prennent seuls le bus, le métro ou le RER pour aller en cours dès qu'ils entrent au collège. Ils n'ont pas d'autre choix que de lâcher leurs enfants dans ce réseau de transport complexe qui rayonne sur une cinquantaine de kilomètres autour de Paris, avec tous les risques que cela comporte. Et ils le font, ils donnent à leurs enfants les clés de cette pseudo liberté nécessaire à leur épanouissement, parce que c'est là qu'ils ont choisi de les mettre au monde, là qu'ils les élèvent pour devenir des adultes responsables. Et ce sera là qu'un jour ceux-ci feront de même avec leurs propres enfants, l'angoisse au ventre mais fiers de cette débrouillardise typique d’Île de France. Oui ils grandissent parfois dans des banlieues difficiles, mais ils sont confrontés aux réalités de la vie et ils s'ouvrent à toutes les cultures du monde ! Leurs amis viennent de tous les coins de notre planète, pratiquent toutes les religions, perpétuent toutes les traditions, à leur contact ces enfants, nos enfants, s'épanouissent.

Les patriotes qui déversent leur haine sans aucune censure sur les réseaux sociaux, dans la rue, au bistrot, que savent-ils de la vie des franciliens et plus précisément des parisiens ? Savent-ils qu'ils ne rentrent jamais déjeuner chez eux, qu'ils avalent leur déjeuner en trente à quarante minutes, café et cigarette compris, avant de se remettre au travail ? Que les parisiens font leurs courses le soir avant de rentrer pour garder tout leur temps libre pour leurs activités du week-end ? Mais qu'a contrario les habitants des banlieues prennent d'assaut les grandes surfaces le samedi pour se balader en même temps dans les centres commerciaux parce que près de chez eux il n'y a guère de choix pour habiller les enfants, trouver une paire de chaussures, manger une glace ou acheter des jeux vidéos ? Savent-ils aussi que personne à Paris ou en banlieue ne fait la sieste à moins d'être à la retraite ou privilégié ?

Que connaissent-ils de la diversité des loisirs parisiens ? Ont-ils déjà savouré un café ou une bière en terrasse à Paris, bercés par le bruit de la circulation qu'au bout d'un moment on n'entend même plus ? Fréquenté un bar gay juste pour s'éclater ? Joué à la pétanque aux Halles ou aux Invalides avant de pique-niquer sur les pelouses ? Dansé sur les quais de Seine ? Écouté du slam et de la poésie sur une péniche ? Participé à un café philosophique ou citoyen pour débattre avec de parfaits inconnus qui deviendront des amis ? Discuté comme çà de tout et de rien avec leurs voisins de bistrot de toutes origines et fait des rencontres inoubliables ? Ont-ils jamais expérimenté les plaisirs d'un voisinage joyeusement mélangé qui partage aussi aisément sa cuisine savoureuse que ses engueulades familiales ou les pleurs de ses gamins ? Qui viendra donner un coup de main si besoin et aura toujours un mot gentil dans l'ascenseur ou l'escalier ? Dont les adolescents porteront vos sacs de courses pour vous aider ? Que connaissent-il des gardiens d'immeubles parisiens qui arrosent vos plantes et nourrissent vos bestioles quand vous vous absentez, réparent votre machine à laver, posent vos tringles à rideaux, ouvrent votre porte quand vous oubliez vos clés dans votre appartement, et parfois gardent vos enfants pour vous dépanner ? Eux qui ne supportent pas les commerces "communautaires" et autres kebabs ouverts tard dans la soirée, que savent-ils du plaisir qu'il y a à descendre chez l'épicier arabe de sa rue pour acheter de quoi improviser une petite fiesta pour les amis qui débarquent ou simplement prendre un kebab, une pizza, ou une barquette de riz cantonais et des nems en rentrant chez soi ?

Connaissent-ils l'incomparable plaisir de se balader le nez au vent dans les rues de Paris, d'y croiser des milliers de personnes toutes différentes et pourtant de s'y sentir plus chez soi que nulle part ailleurs ? Non, les patriotes de province préfèrent rester en compagnie de leurs congénères, il vivent en circuit fermé et ne supportent pas de croiser un français d'origine étrangère ! Ils regardent de travers tout ce qui ressemble pour eux à un mécréant, qu'il soit juif ou musulman, oubliant qu'ils prient le même Dieu... Et ces temps-ci ils se focalisent sur les "arabes", tous des terroristes potentiels à leurs yeux ! Même dans leur petite ville ensoleillée ils les surveillent, ils les catégorisent, il les craignent. Oubliant que leur petite vie provinciale de bons franchouillards bornés noyés dans la charcuterie personne n'a envie de la voir voler en éclat, hormis sans doute d'autres français qui ne supportent plus d'entendre leurs discours haineux et péremptoires. Vouloir les faire évoluer ne serait-ce que d'un iota est peine perdue, nos bons patriotes se confortent plus encore dans leur discours de violence et de rejet, n'hésitant pas à manipuler, à mentir, à dénoncer !

Mais après tout qui sommes-nous pour les juger ? Nous, les "bien-pensants" qu'ils haïssent autant que les valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité que nous défendons, mais qu'ils ne peuvent hélas envisager de reconduire aux frontières... Cela les rend malades, mais oui, nous sommes français et patriotes autant, sinon plus que lui. Et nous avons conscience, comme le disait Blaise Pascal dans Les Provinciales, que "L'envie et la haine emploient le mensonge et la calomnie". Eux ne sont pétris que de cela. Avec de la chair à saucisse pour colmater les brèches.

jeudi 3 septembre 2015

PUTAIN DE RACISME


Marre de ce putain de racisme qui grandit chaque jour, comme une vague de fond qui enfle jusqu'à recouvrir la France, puis l'Europe, le reste du monde... Et qui déjà a inondé Beaucaire, noyant notre ville dans une fange immonde dont l'odeur se répand au travers des ruelles ! Nous savons tous que la chaleur accélère le pourrissement, avec la canicule c'est devenu intenable ! Sauf que chez nous ce sont les esprits qui en pâtissent... 

Le soleil a grillé les neurones de certains, surchauffé ceux de quelques autres, provoqué des court-circuits et endommagé des fusibles ! La preuve en est les discussions acharnées qui ont eu lieu sur des forums et qui ont évolué à la vitesse de la lumière (grande absente des cerveaux de certains intervenants) jusqu'à générer des situations virtuellement violentes. Ce cycle infernal beaucoup d'entre nous le connaissent, pour les autres je vous le fais court : remarque, incompréhension, menaces ! Le facho de base (oui il y en a d'autres) ne lit pas ce que vous écrivez, il n'a aucune empathie et traîne une pathétique inculture. Son fragile équilibre repose sur des dogmes, il ne réagit qu'à coups de slogans appris par cœur, il ne pense pas par lui-même. Non qu'il n'en soit pas capable, mais s'il le faisait son univers exploserait ! Le bourrage de crâne qu'il subit le maintient debout, l'anime d'une volonté farouche de vous éradiquer du paysage... Il est en souffrance parce qu'il ne peut comprendre où vous vous voulez l'emmener, il craint d'explorer d'autres mondes, d'autres courants de pensée, de remettre en question l'idéologie qu'on lui sert à chaque repas depuis des années. Pourrait-il évoluer vers plus de tolérance et s'humaniser ? Probablement. Cela demanderait certes une sacrée remise à niveau de ses fonctions, malheureusement la plupart d'entre eux ont condamné la touche "reset"... Pardon, la touche "réinitialisation". Nous sommes en France, écrivons français.

Comment ? Vous ne l'écrivez pas très bien ? Ah... Vous avez des grosses lacunes en orthographe, en grammaire et en syntaxe ? Oui, bien évidemment c'est ennuyeux lorsque l'on veut se réclamer d'une identité française "de souche" mais avec un dictionnaire et une grammaire vous devriez vous en sortir, non ?  Vous ne voyez pas en quoi c'est important ? Ah... Il en va de votre crédibilité, vous ne pouvez décemment vous en prendre aux étrangers qui ne parlent ni n'écrivent notre langue si vous-même ne le faites pas convenablement. Je vous assure que cela améliorerait nettement votre image, vous devriez peut-être y réfléchir ? Non, je vous promets que la culture n'est jamais une perte de temps et que cela commence par l'écriture et la lecture. Mais oui ! Au moins cela vous permettra d'insulter ceux qui ne partagent pas vos idées dans un français correct. Non je n'ai pas envie de savoir ce que vous en pensez, à moins que vous ne l'écriviez décemment.

Alors bien sûr je schématise (pour ceux qui ne savent pas lire il y aura un lexique à la fin de l'article) mais la triste réalité veut qu'en sus de ses idées nauséabondes le facho de base ne sache qu'à moitié lire et écrire. Il suffit de se promener sur les réseaux sociaux et autres blogs ou commentaires de médias en ligne pour le constater. Alors il est certain qu'épingler cela est quelque peu méchant, mais pour ceux qui comme moi subissent au quotidien délires verbaux et insultes à peine déguisées, voire pas déguisées du tout, s'efforcer de décrypter tout cela représente une charge de travail dont je me passerais volontiers. Au fond je me dis qu'il ne sert à rien d'argumenter avec des personnes qui sont incapables d'aligner leurs propres arguments. Oui, j'ai conscience d'être difficile, voire emmerdante, voire plus encore ! Mais je paie assez cher le droit de l'exprimer.

La réalité du climat malsain qui gangrène notre ville va encore plus loin que des agressions virtuelles. Celles-ci ne sont que la partie immergée de l'iceberg, résultant d'une infiltration des groupes de discussion beaucairois soigneusement coordonnée. Je prends pour ma part un plaisir certain à échanger avec des sympathisants du pouvoir en place lorsque ceux-ci sont accessibles au dialogue, je ne pars pas du principe que l'on doive se priver de la richesse que l'autre peut généralement nous apporter sous le prétexte qu'il ne partage pas nos opinions. Bien au contraire j'encourage les récalcitrants à se montrer ouverts et à faire preuve de compréhension, et de fait j'ai hâte de rencontrer certains de mes interlocuteurs de prédilection qui se reconnaîtront sans peine. Mais lorsque l'identitaire en charge du service communication de la mairie Front National de Beaucaire, réputé pour ses positions intransigeantes, islamophobes, ses actions coup de poing et son engagement idéologique, se glisse discrètement parmi nous là je dis non ! Lui n'est pas intéressé par l'échange et sa seule ambition est d'espionner nos conversations pour dresser l'inventaire de nos prises de position... Inventaire méprisable s'il en est dont les élus pourraient faire usage ce qui est contraire à nos lois. Mais si cela était leur préoccupation première cela se saurait. 

Lorsque le maire émet des arrêtés discriminatoires à l'encontre des commerçants d'origine maghrébine de notre ville il donne un coup de pouce au racisme ambiant et favorise l'islamophobie de ses troupes (et des autres). Lorsqu'un beaucairois "de souche" mais d'origine étrangère (il n'y a que cela ici !) oublie d'où il vient pour stigmatiser une communauté en provenance d'Amérique du Sud il ouvre nos rues à la xénophobie qui s'y étale avec jouissance. Quand un ami très cher se fait laminer dans une discussion virtuelle pour avoir dénoncé le partage d'un texte odieux qui nous ramène aux horreurs des expériences pratiquées par les nazis, que les autres laissent faire par incompréhension ou lâcheté, ce sont les belles heures de la collaboration qui reprennent droit de cité. Vous ne voulez pas croire que vos voisins, vos amis se comportent de la sorte ? Pourtant nul besoin de les pointer du doigt, vous les croisez tous les jours et vous ne dites rien... A ceux qui persistent à penser que tout cela n'est pas si grave et qui s'entêtent à minimiser les faits en ratifiant par leurs propos la pseudo normalisation du Front National, ne venez pas pleurer lorsque vous prendrez conscience de la réalité et rappelez-vous la phrase de Max Frisch "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles".

A Beaucaire depuis avril 2014 la parole raciste s'est libérée, les fachos se croient autorisés à dire le pire en toute impunité, les indécis mécontents et frustrés leur trouvent des excuses... La ville meurt de déliquescence, elle pourrit de l'intérieur et nourrit les fleurs que Julien Sanchez installe pour la vitrine. Pourtant demeure une vérité, une seule : nous sommes tous nés quelque part.

Lexique :
crédibilité > ne vous concerne pas
culture > danger
dogme > manipulation
empathie > un truc que vous ne connaissez pas
idéologie > crédulité
neurones > absents
nauséabond > votre parfum 
réinitialiser > remettre à niveau zéro ceux qui n'y sont pas encore 
syntaxe > trop compliqué

samedi 22 août 2015

TUER LE PÈRE


Cette manie des frontistes de nous asséner notre histoire en toute occasion sous prétexte de ne pas l'oublier me laisse à penser qu'eux ont sans doute des problèmes de mémoire. J'en prends pour preuve la manipulation dont ils font l'objet au sein de leur propre parti au fil des affrontements qui opposent Jean-Marie Le Pen et sa fille. Laquelle en réalité ne se soucie guère des propos tenus par son père et ne cherche qu'à donner à son parti une nouvelle impulsion qui fera oublier son histoire. D'une certaine manière j'en viendrais presque à plaindre l'ex président d'honneur du Front National que sa fille dépossède de sa légitimité avec impudence. Il est vrai qu'elle ne fonctionne qu'en choix d'opportunité et nous a maintes fois prouvé qu'elle n'était pas à une bassesse près pour se rapprocher du pouvoir suprême tant convoité ! Fallait-il pour cela tuer le père ? Oui, mille fois oui. 

Le poids du fondateur du Front National pèse sur son électorat, qu'on l'aime ou qu'on le haïsse il ne laisse jamais indifférent et peut encore, malgré son âge (ou peut-être grâce à lui) mobiliser les foules. Comment exister dans l'ombre d'un homme qui a écrit sa part de l'histoire à grands renforts de coups de gueule et de coups d'éclat ? Une méthode certes discutable mais qui lui vaut l'admiration et le respect de ces français qui trouvent en lui une réponse à leurs frustrations. Jean-Marie Le Pen a donné de l'espoir à une frange de la population que les autres partis ignoraient, il l'a fait en utilisant habilement leurs espoirs déçus, leurs peurs les plus abjectes et leurs jalousies intrinsèques, jouant de leur sentiment d'abandon avec brio pour les attirer dans son miroir aux alouettes. 

A contrario Marine Le Pen raisonne en femme d'affaires, elle dirige le parti comme elle le ferait d'une entreprise et multiplie les OPA sans états d'âmes. Son fonds de commerce s'est étendu au gré de l'actualité de ces dernières années, elle ratisse large et sans s'émouvoir de faire figure de girouette ! Ainsi s'entoure-t-elle d'homosexuels au mépris de l'homophobie affichée de son parti depuis sa création, ce qui en soit pourrait convaincre si tous faisaient leur coming out ce qui est très loin d'être le cas. Crainte de déplaire et de ne plus grimper la grisante échelle de l'ascension politique au sein du Front National ? Ah non, pardon ! Ils sont déjà presque tous au sommet... Ce qui ne devrait pas être un signe distinctif, chacun ayant droit aux orientations sexuelles de son choix, le devient dans le parti de la discrimination. Une manière pour Marine Le Pen et consorts de se dédouaner en montrant qu'au fond ils peuvent faire preuve de tolérance. Curieusement les autres partis politiques n'en font pas un fromage, tout se passe avec naturel et l'homosexualité ne devient pas cette arme menaçante qui absout de tous les péchés du monde. Une spécialité du Front National qui s'empresse de la brandir à tous propos sans jamais la reconnaître... Amis de la vérité et de l'outing passez votre chemin, ici vous ne serez accueillis qu'à la condition expresse de vous taire.

Parlons un peu d'antisémitisme et d'identité nationale ! Le discours du Front National visant à s'inscrire dans une normalité socialement acceptable en condamnant les propos de Jean-Marie Le Pen et en affichant un soudain intérêt pour la communauté juive de France n'est que la vision émergente de l'iceberg. Celle blanche et propre qui pourrait prétendre illustrer une mauvaise publicité pour une lessive discount ! La récente mobilisation des cadres du parti, dont Julien Sanchez maire de Beaucaire, autour de l'animateur du site FdeSouche qui affiche clairement ses liens idéologiques avec le Bloc Identitaire et la sphère antisémite la plus radicale dément l'apparente normalisation du Front National. Dans cette continuité l'intégration de la mouvance identitaire à la liste que conduira Marion Maréchal Le Pen en PACA pour les élections régionales confirme leur patiente politique d'infiltration du parti déjà annoncée lors des départementales de cette année. La fachosphère s'affiche dans toute sa diversité avec un naturel confondant, n'hésitant pas à affirmer son appartenance identitaire, manifester son islamophobie, balancer la théorie du grand remplacement dans une conversation ou parler de rémigration ! Un mot inventé de toutes pièces par et pour des personnes qui ne sont que les piètres rapporteurs de la haine de l'autre, les vecteurs du rejet et des peurs ancestrales, des êtres fermés sur un monde blindé et sans saveurs...

Dans un autre registre l'accélération des décisions polémiques prises par les maires des villes Front National affiche clairement un mépris des lois en vigueur sous couvert de patriotisme, d'économie et de sécurité. Passée la première année de gestion ils s'estiment en droit d'instaurer des mesures ouvertement discriminatoires qui s'inscrivent dans la droite ligne des débordements que nous a offert le défilé mené par Marine Le Pen ce 1er mai. Chassez le naturel, il revient au galop ! Violences physiques et verbales, menaces, intimidations, violations de propriété, carnaval de propagande se font l'écho du climat des villes occupées par le Front National qui désespèrent de retrouver le plaisir simple de vivre en harmonie. Dans chacune de ces villes la communication est aux mains des identitaires qui forcent le trait sans aucune subtilité, ne s'embarrassant pas de considérations que d'aucuns jugeraient essentielles comme la véracité des faits... 

Mais dans tout cela ce qui est au fond reproché à Jean-Marie Le Pen c'est d'assumer un discours offensif qui ne s'embarrasse pas de fioritures. Sa mise à pied puis son éjection rondement menées sont les claps de fin du vieux film du Front National et sont censés laisser place au nouveau cinéma dont on compte nous gratifier ! Le parti met un point final à sa mue et remise au placard les vieilles badernes qui ne savent pas s'autocensurer pour donner la préséance au discours violemment policé de la nouvelle garde qui, au fond, s'avère plus dangereux parce qu'insidieux et noyé dans une hypocrisie ouvertement populiste. Les alliances conclues avec des partis de l'extrême-droite européenne sont le point d'orgue de la mise en place de ce nouveau Front National et atteste de la latence de l'antisémitisme, substrat incontournable des fondements du parti.

Alors nouveau Front National ? Non. La recette a changé mais la marmite demeure la même. Vieillie, cabossée mais toujours prompte à proposer son immonde ragoût... 



mardi 11 août 2015

TAÏAUT !!!


Ouvrir son Facebook et son Twitter pour avaler de bon matin un communiqué de la ville de Beaucaire n'est pas forcément la meilleure façon de démarrer la journée. Faut-il que nos élus aient bien peu à faire pour poster sur les réseaux sociaux à 6h00 du matin ! Délai nécessaire pour alerter leur fan club qui avait déjà dûment commenté et encensé Julien Sanchez, à croire qu'ils l'avaient vu passer lui-même les menottes aux trois cambrioleurs !

Cette arrestation est une très bonne chose en effet, mais rappelons tout de même qu'en l'occurrence la Police Municipale ne fait que son travail et qu'il n'y a pas de quoi pavoiser. Les beaucairois victimes de la vague de cambriolages de l'été dernier dans le centre ancien apprécieront qu'à l'époque cela n'ait abouti à rien, les cambrioleurs sont toujours présents dans nos rues et ont récidivé maintes fois sans être pris... Bizarrement point de communiqué en 2014 !

Mais réjouissons-nous, Julien Sanchez est content. Bêtes sauvages, racailles, parents pleutres et irresponsables... Tout cela sert ses intérêts et lui donne les outils pour aveugler un peu plus ses administrés. Lesquels bien entendu sautent à pieds joints sur l'occasion qui leur est donnée de se jeter dans la mêlée ! Taïaut ! La chasse est ouverte, lâchez-vous braves gens, ne retenez ni vos paroles ni vos gestes, le Front National vous en sera reconnaissant. Et le beaucairois de foncer de bon matin en haletant d'impatience, tout heureux de participer à l'immonde curée... La récompense ? Se faire bien voir du maire, entrer dans ses bonnes grâces et, qui sait ? obtenir quelque faveur. Tsst ! Tsst ! Pas de favoritisme hein ? Le Front National est une grande famille dans laquelle le copinage ne fonctionne pas. Mais puisqu'on vous le dit... C'est certain que démolir les autres sans rien obtenir en échange c'est attristant, mais la satisfaction du triste devoir accompli devrait vous consoler ! Non ?

Le point d'orgue de ce communiqué ? Le lynchage en règle d'une "certaine presse" que d'aucuns n'hésitent pas à nommer dans les commentaires, enjoignant même le Midi Libre à "publier ce rectificatif" dans ses pages. Un communiqué d'information (?) de la mairie n'est pas un rectificatif, et il serait bon de ne pas à tous propos confondre journalisme et communication. Il est vrai qu'en cela ils s'alignent sur Julien Sanchez qui ne fait pas non plus la distinction entre les deux ! Pour en revenir aux rues Charlier et Voltaire qui ont fait l'objet d'un article donnant la parole à chaque partie concernée, les habitants auront noté que l'état lamentable de saleté et les incivilités ont considérablement augmenté depuis un an et que la municipalité n'a absolument rien fait pour répondre à leurs plaintes et pétitions. Rejeter la faute sur la CCBTA (qui fait nettoyer les rues chaque jour et procède au ramassage quotidien des poubelles) c'est au mieux de l'inconséquence, au pire de l'amateurisme. La ville ne fait rien pour améliorer la vie des riverains de ces rues, qu'elle assume donc son incompétence !

Va-t-on dresser la guillotine sur la place de la mairie de Beaucaire ? En affirmant que les cambrioleurs méritent "moins de considération qu'une bête sauvage" Julien Sanchez établit un rapport douteux entre nos monte-en-l'air beaucairois et l'abattage du lion Cecil au Zimbabwe. Mais l'élégance de la paraphrase ne faisant pas partie de ses talents nous n'afficherons pas de fausse surprise ! Nous imaginons aisément la réaction des parents traités de pleutres et d'irresponsables, qualificatifs venant d'un homme qui n'a pas élevé d'enfant et qui ne connaît rien de la parentalité. Ces gens-là sont toujours les premiers à donner des leçons à ceux qui sacrifient leur vie à leurs enfants... Il n'est pas temps de discuter des méthodes d'éducation des uns et des autres, pas plus des résultats obtenus, non monsieur Sanchez il est temps de descendre dans l'arène et de vous humaniser au contact d'une partie de vos administrés que vous fustigez, blâmez, punissez sans rien en connaître. Ensuite vous parviendrez peut-être à gérer correctement notre ville.

Peter Paul Rubens - La Chasse au tigre

mercredi 5 août 2015

BIG FLOP !!!


Et le show privé de Quentin Mosimann dans les Arènes de Beaucaire qui a fait vibrer les murs du centre ancien jusqu'à 2h00 du matin on en parle ? Pendant ce temps la police municipale passait comme chaque soir vérifier si les commerçants de la rue Nationale respectaient les arrêtés municipaux exigeant leur fermeture à 23h00 pour préserver "la tranquillité des riverains"... 

Mais qui parle de discrimination ? La municipalité ne souhaite que le bien du bon peuple beaucairois et celui-ci doit être conscient de la difficulté qu'il y a à gérer tous ces commerces bruyants qui génèrent ivresse sur la voie publique (ils ne vendent pas d'alcool) rixes et dérapages en tout genre (il doit y avoir un truc spécial dans les kebabs, les sodas et le café) insalubrité publique (c'est vrai çà ! les clients pourraient avaler aussi les emballages provenant des commerces excentrés) et... Non, arrêtons-là vous risquez de déprimer ! Le quart de ces tâches écrasantes qui assomment quotidiennement Julien Sanchez et son équipe justifierait à lui seul qu'ils aient ressenti le besoin de se lâcher sur la piste des Arènes ! Évacuer les tensions est primordial lorsque l'on assume de lourdes responsabilités, et puis avec cette canicule qui nous oppresse imaginez un peu ce que l'on ressent lorsqu'on s'accroche à sa veste et sa cravate désespérément comme aux seuls insignes de sa fonction...

Donc la fine équipe, cette chère Mireille Fougasse en tête (ben oui l'inculture c'est elle) s'est dit qu'un petit concert privé dans les Arènes leur remonterait le moral et ferait plaisir à tous ces jeunes beaucairois dont ils ne savent pas trop quoi faire pendant l'été. Evidemment si les horaires d'ouverture de la piscine étaient plus... Heu... Moins... Bref ! Si les jeunes pouvaient barboter ils ne traîneraient pas dans nos rues à guetter notre maire et ses collaborateurs pour leur nuire. Mais non ce n'est pas de leur faute ils n'ont pas l'habitude de gérer ce type de problèmes. Je parle de l'équipe municipale bien sûr, les jeunes eux ils gèrent ! Dans un éclair de génie ils se sont dit "Tiens ! Si nous plongions dans l'histoire pour y trouver l'inspiration qui nous fait défaut ?" Et là miracle, le choix d'un vélodrome, pardon des Arènes, s'est imposé comme une évidence. Cela avait été un gros succès par le passé en termes de remplissage, pourquoi ne pas récidiver mais cette fois-ci en musique ? Avec un p'tit jeune pas cher de préférence. Hardwell, Dimitri Vega & Like Mike, Armin Van Buren, Martin Garrix, Avicii, David Guetta, Calvin Harris et consorts n'étaient plus libres. C'est vrai çà, avec les fiestas d'Ibiza, Marbella et autres délicieuses destinations estivales ils auraient bien voulu venir à Beaucaire, ils nous ont confié qu'ils en rêvaient ! Quentin Mosimann lui était disponible, se produire dans une ville dont le maire est "de confession Front National" (non cela ne s'invente pas !) ne lui posait pas de problème, le brave garçon aspire si fort à grimper l'échelle semée d'embûches du classement mondial des DJ's qu'il est prêt à faire son show n'importe où. Mais pas n'importe comment ! Concédons-lui un certain talent pour embraser les foules, il mixe plutôt bien et cette soirée s'annonçait des plus profitable à tous points de vue. D'autant qu'il n'est pas trop gourmand : 40000 euros la prestation, dont 10000 pour sa pomme (comment çà c'est cher ?) cela permettait à la ville de fonder sur son bref passage de grands espoirs. L'ennui c'est qu'on ne s'improvise pas organisateur d'événements de ce type, c'est un métier, c'est même un talent. Si vous parvenez à imaginer nos élus dans ce rôle donnez-moi la recette !

Oups ! Ai-je écrit le mot qui fâche ? Entre gens de bonne volonté est-il céans de parler d'argent ? Certes non, mais il va de soi qu'en produire n'a rien de condamnable. Dans ce cas précis notons qu'avec les 300 misérables spectateurs répertoriés  par la police nationale, même en condescendant à augmenter ce chiffre de... Allez ! Soyons bons princes, disons 200 de plus ? Nous sommes très très loin d'un véritable succès. Habitués comme nous le sommes à l'exagération toute méridionale de nos élus (même les petits nouveaux se sont adaptés) dès lors qu'il est question de comptes (nos sous) et de décomptes des personnes présentes nous nous attendions ce matin aux chiffres faramineux de 1000 à 1500 personnes, à une envolée lyrique du type "Arènes noires de monde" ou "Spectacle à guichets fermés" voire même un prometteur "Les beaucairois qui n'ont pas pu entrer se sont massés aux abords des Arènes pour entendre leur idole"... Eh bien non ! Silence radio sur la ville. Le service communication et les réseaux sociaux gérés par notre identitaire maison se sont contentés de balancer une trentaine de photos, mais aucune de la "foule" en transe... Avec un  commentaire bateau "Excellente prestation de @quentinmosimann accompagné de @dimchris et @johnrevox hier soir aux Arènes de #Beaucaire !" En termes de communication cela s'appelle faire profil bas.


Un show privé donc, et très coûteux, qui ne rapporte rien à la ville en termes d'image ou de bénéfices, avec en prime nos élus qui se sont collés à la buvette pour faire le service. Pôvres de nous ! Pour organiser des loupés magistraux nous savons maintenant pouvoir leur faire confiance.


lundi 20 juillet 2015

RACISME, COUSCOUS & CIE


Julien Sanchez, Gilbert Collard, Jean Roucas, Louis Alliot

"Je ne suis pas raciste, je mange du couscous" 

Qui n'a pas entendu un jour cette phrase culte que le raciste ordinaire brandit comme un blanc-seing pour se protéger du regard des autres ? Assortie de l'inévitable "j'ai des amis arabes" dont les variantes les plus répandues sont "j'ai des amis juifs, noirs, homos"... Un peu comme si le raciste avait conscience tout au fond de lui (très au fond !) de l'absurdité de son comportement quotidien. Ici, dans le sud de la France, le racisme s'épanouit sur les trottoirs, s'étale sur les plages et aux terrasses des cafés, se gargarise dans les bistrots, se réjouit dans les fêtes de village et se pavane à la sortie de la messe ! Un comportement naturel inculqué dès la naissance qui grandit avec l'enfant, s'installe confortablement dans la vie de l'adulte et ne le quitte que dans la tombe. Parfois l'un d'eux déraille et se remet en question, les siens ne le reconnaissent plus et le mettent au ban de leur micro société, il devient le vilain petit canard qu'on n'ose plus trop présenter. Infréquentable car doté d'une conscience et d'humanité... Ajoutez lui une conscience politique et un minimum de culture et vous le coupez définitivement de ses racines pourrissantes. En acquérant un esprit critique il s'élève et quitte le nid bruyamment, non sans faire en général de gros dégâts irréparables. Car ce n'est pas impunément qu'on se rebelle contre l'ordre établi, et dans nos belles régions de France le racisme en est l'un des moteurs incontournables.

Une question se pose : les hommes politiques aisément reconnaissables sur cette photo ont dîné au restaurant Mogador du Port à Beaucaire, le jour de l'Aïd-el-Fitr, avant le spectacle de Jean Roucas. Nous n'extrapolerons guère en imaginant qu'ils ont savouré les délicieux couscous et tajines de ce restaurant que les beaucairois connaissent bien, et nous ne doutons pas qu'ils aient apprécié leur dîner. Mais lorsque l'on se réclame d'une idéologie basée sur le racisme, la discrimination et la xénophobie, que l'on appuie des thèses identitaires et que l'on confie la communication de la municipalité à un ardent défenseur de la Rémigration et du Grand Remplacement,  n'y a-t-il pas là antagonisme latent et hypocrisie flagrante des comportements ? Quand Julien Sanchez nous gratifie pour le 14 juillet d'un discours identitaire sous prétexte de célébration de notre fête nationale il demeure dans la droite ligne de ses déclarations semées ici et là depuis sa prise de fonction. Il s'affirme de fait dans le courant idéologique de Marion Maréchal Le Pen, ce qui n'a rien d'anodin, et au vu des applaudissement nourris et des commentaires des sympathisants présents le racolage populiste fonctionne ! Alors bien sûr notre maire aime le couscous, mais cela l'absout-il de tout le reste ?

Comme de bien entendu la venue de Jean Roucas a attiré un millier de beaucairois sur la place de la mairie, les seniors ont comme d'ordinaire squatté leur siège deux bonnes heures (au moins !) avant le début du spectacle au risque de s'étioler en pleine canicule, les terrasses se sont remplies et comme de coutume les beaucairois ont joyeusement dîné en famille. Une constante des Beaux Quais qui, cette année, a le mérite de les consoler de la pauvreté de ceux-ci ! La moitié des stands ont disparu, l'offre restante est limitée et la promenade du vendredi soir devient peu engageante... Sans poser la question on devine aisément la réponse de notre municipalité Front National : économies ! Julien Sanchez, aidé de son entourage immédiat à la compétence discutable, a compté les sous de notre ville et décidé la mise à mort des Beaux Quais sans prendre la peine d'en avertir la population. Or les beaucairois le savent, cette fois la thèse des forains indésirables ne fonctionne pas, la majorité des stands que tous connaissent bien présentant de l'artisanat local ou étranger sans rapport avec ce "souk à 1 euro" qui déplaît tant à notre maire. De là notre incompréhension et notre surprise ! Nous espérions un relooking des vendredis soirs devenus quelque peu lassants, nous ne nous attendions pas à cette lente agonie estivale... Finalement nous serions presque reconnaissants à la mairie d'avoir mobilisé une certaine partie de la population beaucairoise pour lui offrir une resucée insipide du Jean Roucas d'autrefois assortie pour la forme de sketches dont on ne gardera en mémoire que la nullité persistante. 

Jean Roucas

Tout y est passé : racisme, jeunes de banlieue, rappeurs, télé réalité, nostalgie des pubs d'autrefois, déboires de santé des seniors, confessions douteuses des people, personnages politiques ciblés, homophobie... Et pour finir un mot de ses admirateurs (?) que l'on retiendra : "Quand on voit tous les cons qui passent à la télé on ne comprend pas pourquoi ils ne vous reprennent pas !" On se le demande aussi...

Au sortir de cette pénible soirée on se demande quel est le coût d'un Jean Roucas qui n'amuse plus personne et on se dit que ma foi Beaucaire mérite tout de même mieux ! C'est faire peu de cas de la culture des beaucairois que de leur proposer toujours le dessous du panier... Bien évidemment la mairie se gargarise de sa prétendue réussite et en rajoute une couche en citant 2000 spectateurs ! Nous savions depuis la venue de Marine Le Pen à Beaucaire pour la manifestation/meeting du 11 janvier que la mairie avait des problèmes avec le comptage de ses administrés et/ou sympathisants (l'un n'allant pas forcément avec l'autre) en dénombrant 5000 personnes là où la Police Nationale en comptait un peu plus de 1000 ! Sachant que pour les spectacles du vendredi les beaucairois sont assis devant la scène, que d'autres dînent ou prennent une consommation en terrasse, en y ajoutant ceux qui étaient debout à proximité de la scène on peut affirmer qu'il y avait environ 1000 spectateurs. Ce qui fait moins de spectateurs que pour Miss Beaucaire qui, par contre, était une vraie réussite. 

De l'overdose de revues cabaret dont nous abreuve la programmation de ces estivales on ne retiendra cette fois que la très belle interprétation de Carmen par une chanteuse talentueuse dont malheureusement le présentateur n'a pas cité le nom. Mauvaise organisation ou amateurisme ? On penche pour les deux.

Pour finir nous avouerons demeurer dans l'expectative. Pas vraiment en attente de la prochaine incartade de l'équipe municipale, mais pas non plus en vacances. Est-ce dû à la chaleur excessive de ce mois de juillet ou à une forme de lassitude ? Sans doute une peu des deux. Garder les yeux ouverts est difficile lorsque la municipalité se charge d'alimenter les méditations de nos nuits blanches ! A défaut de nous rassurer, au moins tout cela a-t-il le mérite de nous divertir... Et de nous inspirer pour faire vivre ce blog.


samedi 30 mai 2015

VIEILLES GLOIRES, TRADITIONS ET NAPHTALINE !


Nous l'attendions avec impatience, nous l'avons eu ce matin ! Le programme des Estivales 2015 de Beaucaire version Front National colle à nos prédictions : l'été sera provençal et ringard ou ne sera pas ! Nous allons baigner dans les traditions, et cerise sur le gâteau des festivités nous aurons un défilé sur le thème de la Coupo Santo. Les non initiés auront ainsi appris de la bouche de Mireille Fougasse,  l'histoire de cette coupe d'argent remise par la Catalogne à la Provence en remerciement de l'accueil fait à Victor Balaguer, poète catalan exilé dans notre belle région pour raisons politiques. Notre adjointe à la culture et aux festivités, dont nous avons à maintes reprises signalé l'incompétence et la versatilité politique, nous a gratifié d'un récit hésitant et mal construit que nous mettrons sur le compte du trac pour ne pas alourdir sa besace. Nous noterons au passage qu'elle n'est pas la seule à ne pas savoir s'exprimer en public, nos élus frontistes beaucairois font très souvent preuve de maladresse, de difficultés d'élocutions et de lecture, et d'une raideur peu engageante. Hormis Julien Sanchez dont l'élocution et l'aisance maîtrisées captivent à chaque fois les auditeurs !

Si le déroulement habituel des Estivales demeure inchangé, le moins que l'on puisse dire est que la qualité n'est pas au rendez-vous ! Julien Sanchez nous avait promis pendant sa campagne d'améliorer la programmation, en fait il ne fait qu'un copié collé des années précédentes. Ainsi nous n'aurons d'autre alternative que celle de nous farcir de vieilles gloires à peine dépoussiérées pour les Beaux Quais et le Salon Taurin. A commencer par l'humoriste de triste renommée Jean Roucas qui ne cache pas son adhésion aux thèses identitaires et dont le spectacle ne manquera de nous donner la nausée...

Pour le reste jugez un peu :
  • Ouverture des Beaux Quais avec l'élection de Miss Beaucaire
  • Sébastien Lorca, issu de la comédie musicale "Les Mille et Une Vies d'Ali Baba" dont on se souvient qu'elle fût en 2000 un flop magistral au contraire de ses contemporaines "Les Dix Commandements" et "Roméo et Juliette"
  • Un Tribute to Michaël Jackson dont on ne sait pas qui s'en chargera (rien n'est précisé)
  • Olympe, révélation The Voice 2013 plébiscité par les ados 
  • François Valéry, les Forbans et Francky Vincent au Salon Taurin avec en conclusion l'Orchestre marseillais Almeras Music Live dont les prestations et la notoriété sont aussi discutables que très confidentielles
Mais bien évidemment en ces temps d'économies de bouts de chandelle que nous fait vivre la nouvelle municipalité on ne peut s'attendre à mieux ! Il est vrai qu'avec Mireille Fougasse aux commandes de la programmation la modernité ne saurait être au rendez-vous, reconnaissons à Julien Sanchez qu'au moins il fait l'effort méritoire de rajeunir un peu tout cela. Malheureusement son obsession d'un retour aux traditions provençales ne contribue pas vraiment à ancrer Beaucaire dans le 21ème siècle et c'est fort regrettable. 

Bonnes nouvelles cependant dans tout ce fatras : une soirée Rock avec le Nicky Stone Group qui s'annonce plutôt sympathique, Quentin Mosimann dans les Arènes, les fêtes de la Base Nautique et bien entendu les désormais réputées Rencontres Équestres. Lesquelles rehausseront indiscutablement le niveau de ce cru 2015 des Estivales qui sont majoritairement à l'image de la couverture du magazine qui les présente, tape à l’œil et à côté de la plaque. Si vous découvrez des champs de lavande autour de Beaucaire surtout notez bien l'emplacement et prévenez-nous !

mardi 26 mai 2015

SAUVEZ BEAUCAIRE !




En réponse à un article de l'Humanité qui tacle avec virulence l'édition 2015 de la Foire de l'Ascension, rejoignant dans son analyse le constat indigné de très nombreux beaucairois, Julien Sanchez publie un communiqué sur Twitter. Nous avions eu droit sur Facebook au traditionnel reportage photographique de la mairie mettant l'accent sur les cochonnailles et la "foule" de visiteurs, le tout assorti d'un bref communiqué de 82 mots. Oui je les ai comptés, de temps à autre cela me prend comme çà et je m'amuse avec des détails idiots ! Pas si idiots que cela d'ailleurs à bien y regarder...

J'ai cherché en vain sur le site de la mairie la nouvelle mouture du communiqué, non daté et non signé, partagé par notre maire sur Twitter. Je ne l'ai pas trouvée. D'ailleurs il est à noter que ledit site fait figure de baraque abandonnée depuis sa soi-disant refonte par notre identitaire maison aux multiples identités, Damien Lefèvre/Rieu himself ! Il semble que ses compétences en matière de communication soient finalement assez limitées, tout du moins lorsqu'il s'agit de prendre en main et de toiletter le site officiel de la ville.

Mais revenons à nos moutons... Pardon, à nos cochons ! Au premier coup d’œil le texte semble banal, mais il est bien loin de l'être. Nous avions déjà noté des perles islamophobes et ouvertement discriminatoires au fil des articles du Beaucaire Magazine dont le fil conducteur est un éclatant "je m'aime, je m'aime, je suis partout, je fais tout, je suis l'avenir, je vous protège malgré vous, je vous sauverais". Magazine qui pourrait aisément s'intituler "Retour vers le Passé" ou "Un Taxi pour Beaucaire" si nos élus étaient dotés d'un minimum d'humour. Mais c'est un ingrédient incompatible avec la naphtaline et qui n'est pas livré avec les traditions dans lesquelles ils aiment tant barboter. Et puis franchement ce ne serait pas sympa pour McFly et Audiard... Bref ! Considérant que chaque municipalité est d'office dotée d'un ego surdimensionné nous nous disions que ma foi c'était à lire au troisième, voire au dixième degré. Bien sûr nous épluchions chaque numéro avec attention et pointions les dérives, les poncifs, les mensonges et les aberrations semées dans les pages glacées, notant que tous les deux mois tout ce verbiage montait d'un cran.

Cette fois-ci le communiqué émis par le cabinet de Julien Sanchez est clairement le support d'un message identitaire à peine dissimulé au gré des lignes. Un mot par-ci, une phrase par là, voire tout un paragraphe pour semer les germes de la peur, de la haine et du rejet de l'autre, mine de rien. L'évolution est nette, indiscutable, et présage d'un durcissement des décisions à venir.  Il annonce la couleur, Beaucaire a pris un tournant irrévocable. Et si vous ne comprenez pas le scénario laissez-moi vous éclairer sur ce qui vous attend désormais :

  • La ville vivra au rythme des traditions et sera fermée à la culture contemporaine 
  • La mairie piétinera la laïcité et la liberté d'expression
  • La mairie stigmatisera les associations qui œuvrent pour le vivre ensemble
  • La mairie refusera toute communication avec les médias qui n'approuvent pas sa politique
  • Le beaucairois fréquentable sera chrétien ou ne sera pas
  • Les autres habitants devront faire profil bas sous peine de poursuites et de tracasseries administratives 
  • La délation sera remise au goût du jour, elle sera même encouragée et récompensée 
  • Le personnel municipal sera déplacé au gré du bon vouloir de la mairie et non des compétences
  • Le personnel municipal sera surveillé et menacé de représailles s'il déroge à la politique de la mairie
  • Les enfants d'origine étrangère seront listés et classifiés en fonction de leurs prénoms 
  • Les enfants seront privés de cantine si leurs parents ne paient pas à l'avance les tickets repas
  • Les primo arrivants seront regroupés dans des classes ghettos dès la maternelle
  • Le regroupement familial sera systématiquement refusé aux étrangers

Et si les beaucairois ne sont pas contents de ce programme, ma foi... Comme l'a dit Julien Sanchez avec arrogance "Beaucaire tu l'aimes ou tu la quittes, je ne retiens personne." Cela ferait un bon film, qu'en pensez-vous ? Imaginez : "Sauvez Beaucaire !" une réalisation de Julien Sanchez coproduite par le Front National, Bloc Identitaire et Génération Identitaire avec l'aimable participation des beaucairois. Dommage ! Nous n'avons pas de cinéma et la mairie a supprimé les cars qui nous amenaient à celui de Tarascon.

Pas si drôle que cela en a l'air vu du petit bout de ma lorgnette ! Ce qui nous attend pendant les cinq ans à venir nous sommes plusieurs à l'avoir prédit et nous le voyons s'installer chaque jour un peu plus confortablement. Le repli identitaire incognito version mairie de Beaucaire. Décomplexé. Ouvertement assumé. Notre ville s'est mise dans de beaux draps, et pour ceux qui en douteraient encore rien ne sert de se voiler la face. D'autant qu'à Beaucaire c'est plutôt mal vu ces temps-ci... Pour ceux qui ne se sentent pas vraiment concernés sachez que plonger la tête dans un bénitier ne vous aidera pas non plus. Pardonnez cette image, c'est la seule qui vienne à ma plume ! Mais soyez conscients que l'impunité dont s'imaginent jouir les élus du Front National n'est que temporaire, tout a une fin. Le jour où ils ne joueront plus, vous ne pourrez plus jouer non plus. Ce jour-là il faudra assumer vos choix.



vendredi 15 mai 2015

FOIRER LA FOIRE ? CHECK !


De mémoire de beaucairois on n'avait jamais vu cela ! Imaginez une belle journée de mai, les restaurants du canal agrandissent comme de coutume leurs terrasses et installent les bars extérieurs pour ces apéros festifs dont la ville a le secret, les paëllas mijotent, la ville bruisse de sons inhabituels et les dj's se renvoient la balle à coups de musiques qui vous mettent irrésistiblement le rythme en jambes. Il fait chaud, il fait même lourd, chacun se souvient des pluies qui ont gâché d'autres foires par le passé alors on s'empresse de se pomponner, on sort de chez soi pour aller "foirer" comme ils disent ici... Arrivé sur le canal c'est la surprise ! Du restaurant Vintage à la banquette c'est vide, aucun stand ne vient animer le bas du pont et les barrières sont en place au niveau de la rue Legendre. Un peu étonné on remonte le canal qui fait la part belle aux produits du terroir et à l'artisanat, ma foi on n'a rien contre alors on jette un oeil en se demandant comment diable les jambons et saucissons d'Auvergne, les fromages de Savoie et les crêpes de Bretagne sont liés au terroir de notre région ! On goûte ici et là, oui tout cela est délicieux et ouvre l'appétit, mais tout cela est surtout trop cher pour notre bourse beaucairoise. On craque quand même sur le magnifique stand d'olives, tapenades, dents d'ail et autres spécialités méditerranéennes, on croque dans de la papaye séchée et on reconnaît que là vraiment c'est un délice gustatif autant que visuel. Malgré notre envie cela effraie également notre bourse beaucairoise... Alors on continue en jetant un œil aux savons de Marseille colorés et parfumés, on ne s'attarde pas devant les habituels bijoux et bibelots sans grande originalité ni devant les nappes provençales, on a une petite envie de miel doré mais le prix encore une fois ne plaît pas à notre bourse beaucairoise, et bien sûr on est content de voir la bière de Beaucaire en bonne place. Un peu plus loin on s'avise que le cours Gambetta est vide, cela nous fait un choc et pour se consoler on craque pour une glace artisanale du stand Chao Benji, une tuerie ! Un concept à base de fruits frais sur une base yaourt ou vanille, préparé à la main en quelques minutes, qui commence à se faire une jolie réputation entièrement méritée.


Devant la terrasse du Gambetta Kfé en effervescence se pressent des enfants, là on découvre la mini ferme installée par Momo Bougrini, une chèvre et ses deux chevreaux voisinent avec deux porcelets apeurés... Humour et tradition, un clin d’œil que chaque beaucairois appréciera à se façon, l'une de ces idées dont Momo a le secret et qui, une fois de plus, remporte un franc succès. On ne s'arrête pas pour se désaltérer, pas tout de suite, la foire est longue et on n'en a fait que le quart, du moins c'est ce que l'on croit ! S'ensuivent quelques stands de fringues et de babioles, de maquillage bas de gamme qu'on imagine aisément liquéfié par la chaleur, on cherche en vain les habituels forains chez qui l'on trouve tous ces petits trucs qu'on aime bien : henné, ghassoul, eau de rose du Maroc, khôl, savon noir, huile d'argan, huiles essentielles, bougies, pierres, encens... Oualou ! Rien ! Que dalle ! Bon là autant vous l'avouer on a envie de pleurer. Mais on se secoue, on sait qu'on a encore du chemin à parcourir alors on attaque les Fontêtes avec le coeur plein d'espoir. Là aussi cela a changé. Bien sûr on trouve toujours quelques stands de fringues, mais elles n'ont rien d'abordable et notre bourse beaucairoise manque se pâmer devant les prix affichés ! C'est dit on n'achètera rien à nos enfants cette année, dommage... Heureusement qu'on retrouve nos churros sans lesquels une foire ne serait pas une foire, mais ils manquent nous rester en travers de la gorge lorsque nous arrivons en haut et qu'ont voit ce pauvre Goya trôner dans un vide sidéral ! Lui qui adorait jeter un œil sur les stands qui s'étendaient à droite vers le château et à gauche jusqu'à Total il n'y comprend plus rien. Ne riez pas, il nous l'a dit. Pour un peu le désespoir nous le ferait mourir une seconde fois... Le cœur chagrin on redescend vers les jeux, bon ils sont toujours là et les enfants sont heureux, au moins cela n'a pas changé et le spectacle nous réconforte un peu. On envoie un texto à Goya pour le rassurer, on ne voudrait pas qu'il nous fasse une dépression.

En regardant nos montres on remarque que faire la Foire aller retour ne nous pris qu'une heure alors que les années précédentes il nous en fallait trois ! Et cela en nous arrêtant pour saluer quelques amis, en nous attardant à certains stands et en prenant le temps de photographier ici et là. Avec effarement on s'aperçoit que cette année personne ne nous a bousculé, que nous avons marché d'un pas tranquille et régulier sans piétiner et sans être coincé dans la foule. Et pour cause, foule il n'y avait pas. Certes les Fontêtes attiraient un peu de monde, mais on était très très loin de la foule compacte et joyeuse des années précédentes ! Nous remarquons également que les terrasses supplémentaires des restaurants du canal d'ordinaire prises d'assaut sont désespérément vides. Cela on ne l'avait encore jamais vu. Une chose est sûre, à Beaucaire on ne boude pas la table les jours de fête alors on n'y comprend rien ! Renseignements pris ici et là on apprend que les commerçants beaucairois du canal n'ont pas fait un bon chiffre d'affaires, pas plus que les forains dont les produits artisanaux ne correspondaient pas à ce que les habitants recherchaient. La qualité était là, c'est indéniable, mais elle aurait pu être un plus et non un moins. Mais cela Julien Sanchez ne l'a pas voulu et ne s'est pas soucié de satisfaire l'ensemble de ses administrés. Lesquels sont fort mécontents, hormis une poignée d'irréductibles mal embouchés passéistes férus de traditions "bien de chez nous" qui étalent sur les réseaux sociaux leurs remerciements à notre maire dans un lèche-bottes blues proprement indigeste ! Nous imaginons aisément que Julien Sanchez ne se tient plus de joie et lisse son plumage tel un corbeau qui vient d'avaler sa proie. 

Nous on est déçu. On nous avait promis des produits raffinés, on a eu beau chercher on n'a rien vu de tel... Et on n'a pas trouvé nos Louboutin. Pourtant c'est français. Et notre bourse beaucairoise aurait explosé de bonheur.

samedi 9 mai 2015

PAS D'EUROPE POUR BEAUCAIRE !

"Si l’Europe s’unissait un jour pour partager son héritage commun, il n’y aurait pas de limite au bonheur, à la prospérité et à la gloire dont pourrait jouir sa population de trois ou quatre cents millions d’âmes. Nous devons créer un genre d’États-Unis d’Europe. De cette façon des centaines de milliers de travailleurs pourront recouvrer les simples joies et espoirs qui rendent la vie digne d’être vécue." Winston Churchill (1874-1965)


Nous célébrons aujourd'hui la Journée de l'Europe dont la date fait référence à la déclaration prononcée par Robert Schuman, ministre des affaires étrangères français, le 9 mai 1950.

Malheureusement ce jour sera des plus banals pour Beaucaire dont la municipalité Front National ne hisse plus le drapeau européen depuis maintenant un an. Or cet étendard symbolise notre histoire actuelle bâtie sur les ruines de la Seconde Guerre Mondiale. Que l'on soit ou non un européen convaincu, l'Europe existe et on ne peut pas l'ignorer. Cet héritage que nous léguerons à nos enfants est probablement leur seule barrière contre le communautarisme et les discriminations qui prennent chaque jour plus d'importance. De toute évidence le protectionnisme affiché du programme du Front National se moque d'encourager un contexte sociétal difficile qui, nous le savons, servira leurs visées populistes. Est-il décent en ces temps de crise de n'avoir pour seule solution que la fermeture de nos frontières, le rejet de l'autre et le retour vers un passé révolu ? Non. Ce serait un peu l'histoire du chien qui tourne en rond pour se mordre la queue... Et notre jeunesse veut mordre la vie !

Les plus grands politiques, les plus fins stratèges, ont souhaité et bâti cette Europe que nos élus locaux foulent aux pieds ! Elle est imparfaite, mais elle apprend et elle évolue depuis 65 ans. A peine une vie... A l'échelle de l'humanité tout juste un nourrisson auquel on ne peut décemment pas refuser le droit de grandir.

Adopté le 8 décembre 1955 par le Conseil de l'Europe l'étendard étoilé devient officiellement celui de l'Union Européenne le 1er janvier 1986. Le Traité de Rome de 2004 le définit comme l’un des cinq symboles de l’Union, à égalité avec l’hymne européen, la Journée du 9 mai, l’euro et la devise « Unis dans la diversité ».

Chaque élément de la composition du drapeau européen a été choisi pour sa symbolique :
  • Le fond bleu, souvent azur, représente le ciel du monde occidental
  • Les étoiles dorées à cinq branches représentent les peuples de l’Union
  • Le nombre d’étoiles, à savoir douze, n’a jamais été lié aux nombre initial d’États membres, mais incarne traditionnellement la complétude et la perfection (12 heures du jour et de la nuit, 12 mois de l’année)
  • Le cercle, ouvert car les branches des étoiles ne se rejoignent pas, représente à la fois l’unité et l’ouverture sur le monde
Traditionnellement le drapeau européen est hissé le 9 mai au fronton des édifices publics des états membres. A Beaucaire ce droit nous est refusé.

mercredi 29 avril 2015

LA LISTE DE SANCHEZ


Dans les périodes troublées de notre histoire il y a toujours eu des listes sur lesquelles s'appuyer pour étayer de tristes vérités. La dernière en date, et de triste mémoire, est la liste de Schindler. Bien entendu cela n'a rien de comparable avec cette longue année qui nous a vu partager la couche du Front National contraints et forcés. Mais tout de même ! Nous savions que les décisions iraient crescendo et Julien Sanchez ne nous a pas déçus, enchaînant les effets d'annonce pour marquer l'action de sa municipalité. Pour ceux qui persistent à prétendre qu'à Beaucaire rien n'a changé j'ai pris la peine de lister les décisions marquées du sceau Front National de la nouvelle municipalité. C'est édifiant...

Nous avons eu dans l'ordre chronologique :
  • le retrait de la municipalité du projet de centre socio-culturel
  • la disparition du drapeau européen et de l'oriflamme régionale au fronton de la mairie et sur le canal
  • la disparition du blason de Beaucaire 
  • la disparition des drapeaux symboles des deux jumelages de Beaucaire avec Farciennes (Belgique) et Montelupo (Italie) sur le canal
  • l'embauche en mai de Holly Harvey Turchet dont les propos racistes et islamophobes ont défrayé la chronique au poste de chef de cabinet du maire (en maladie à dater de juillet et licenciée en novembre)
  • l'audit confié à la Financière des Territoires, société créée par Clément Brieda (Front National) pour la somme de 13900 euros (idem qu'à Fréjus > 80000 habitants) 
  • l'interdiction de jouer de la musique folklorique dans l'enceinte mais aussi sur la place de la mairie lors des mariages 
  • l'armement des effectifs de la police municipale 
  • la fermeture du Relais Jeunes
  • la tribune sur les élèves allophones 
  • l'affectation d'agents municipaux non sympathisants à des postes sans rapport avec leurs compétences réelles ou supposées
  • l'augmentation des tarifs de cantine
  • le recrutement de 5 membres du Front National (Jérémie Boulet, Jean Raphaël Sandri, Peter Sterligov, Elias Attalah, Damien Rieu) pour la communication, le cabinet du maire et la gestion des ateliers techniques
  • les contrôles répétés sur les forains du marché bi-hebdomadaire 
  • les illuminations bleu blanc rouge de la ville pour Noël
  • l'installation d'une crèche dans la mairie au mépris de la loi sur la séparation des églises et de l'état
  • la diffamation publique de Midi Libre et de sa rédactrice dans le Beaucaire Mag et en conseil municipal
  • l'augmentation du prix d'occupation des terrasses des bars et restaurants de la ville
  • la transformation du rassemblement national de soutien aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo en meeting de Marine Le Pen 
  • la suppression de la prime de fin d'année pour sanctionner l'absentéisme des employés municipaux
  • la reprise des locaux attribués au centre socio-culturel par l'ancienne municipalité
  • le refus de recevoir plusieurs journalistes en reportage à Beaucaire 
  • la croisade contre les impayés des cantines scolaires
  • le refus d'accorder au DASEN un transport scolaire aux élèves de Beaucaire pour le Festival de Cinéma Scolaire organisé par Les Têtes à Clap au cinéma Le Rex à Tarascon (pas de cinéma à Beaucaire)
  • l'augmentation du temps de travail des agents municipaux sans compensation
  • la tentative avortée d'interdire les bals musettes dominicaux du Gambetta Kfé
  • la transformation du logo de la ville : il vire "Beaucaire En Terre d'Argence" pour "Beaucaire Provence-Camargue" au mépris du fait que notre ville se situe en région Languedoc Roussillon
  • la discrimination envers 170 forains qui ne participeront pas à la Foire de l'Ascension
  • la décision de débaptiser la rue du 19 mars 1962
  • la baisse des subventions d'une vingtaine d'associations 

Et maintenant Julien Sanchez s'attaque aux paraboles du centre ancien de Beaucaire ! Il en aurait listé une centaine, c'est à se demander si ses adjoints et lui se baladent la nuit sur les toits et dans les rues pour tout comptabiliser... Ah non pas la nuit ! Suis-je bête de l'oublier, il ne vit pas à Beaucaire. Lui son "home sweet home" est à Nîmes. Et justement un maire qui ne vit pas dans sa ville c'est assez curieux, non ? Et on peut raisonnablement se demander à quoi sert de vanter Beaucaire si le maire lui-même ne trouve pas la ville assez agréable pour y vivre. C'est tout le problème des élus parachutés, fussent-ils les meilleurs ils ne peuvent comprendre notre ville s'ils n'y vivent pas. Ceci explique peut-être cela.

En continuité de cette longue liste d'actions et de décisions toutes plus critiquables et dommageables les unes que les autres Julien Sanchez prévoirait également de faire disparaître le linge qui sèche aux fenêtres pour ôter toute "pollution visuelle" au cœur de notre ville... Je vous accorde que cela n'ajoute rien, mais quelle ville du sud ou du bassin méditerranéen n'offre pas le linge de ses fenêtres aux regards des touristes ? Beaucoup s'en extasient et les photographient, ravis de cette pointe de vie typique qui anime les rues. Que serait le quartier du "Panier" à Marseille sans le linge de ses fenêtres ? Naples ne perdrait-elle pas toute son authenticité ? Les gosses dans les rues, le linge aux balcons, les rires et les débordements, les douleurs pleurées au grand jour, les longs bavardages entre voisins, les nouveaux arrivants qui bousculent les habitudes, les grandes joies partagées et les longues tablées... Et toujours cette vie qui jaillit partout et surtout là où on ne l'attend pas ! Cela c'est la Méditerranée, la vraie, celle qui baigne notre région et qui a façonné les populations qui l'habitent. Julien Sanchez et ses élus prônent une Provence et une Camargue de carte postale qui n'ont pas grand-chose à voir avec la réalité et dont toute vitalité méditerranéenne est exclue. Une cadre vide de toute photographie de famille.

Alors ensuite ce sera quoi ? Peut-être envisage-t-il de faire disparaître tout ce qui n'est pas typiquement provençal, auquel cas nombre d'entre nous risquent fort de faire tâche sur l'idyllique tableau qu'il veut peindre sur nos murs...


Si Julien Sanchez est à court d'idées pour la suite nous lui suggérons cette petite liste sans prétention qui aura le mérite de le détendre et, nous l'espérons, de le mettre de bonne humeur ;-)

dimanche 12 avril 2015

COUP DE GUEULE !


Il est lassant d'entendre toujours et à tout propos que le Front National a changé, qu'il n'a plus rien à voir avec son sulfureux passé. Certes il essaie de s'en défaire et de se donner bonne conscience, mais les faits sont là et le rattrapent avec une implacable régularité. Par la voix tonitruante de Jean-Marie Le Pen mais aussi par celles de ses candidats, de ses ténors et de ses sympathisants les plus acharnés. Les phrases assassines, les mots révélateurs, les discours homophobes, racistes, antisémites, islamophobes... Les décisions de gestion hasardeuses de ses jeunes maires bien propres sur eux, aussi arrogants qu'incompétents et d'un dangereux amateurisme, qui n'hésitent pas à asséner leur propagande à tout propos... Les dérapages sont nombreux, et tout cela forme une nasse dans laquelle le parti s'empêtre au risque de se noyer. Mais ce n'est pas cela qui va le déstabiliser, oh non ! Les discours formatés sont diffusés et ressassés à outrance, les tracts distribués en quantité, ils ne ménagent pas leur peine pour titiller les électeurs sur tout ce qui les dérange et les conforter dans leurs désillusions. Vraies ou fausses elles entravent leurs petites vies tranquilles et servent les dirigeants, les élus et les recruteurs du Front National. Leur truc c'est de pleurer misère et de proposer des solutions de boutiquier à tous les problèmes. Et cela marche au point d'en devenir indigeste pour tous les autres.

A tous ceux qui nous gratifient de ces discours tous faits  comme autant de paroles d'évangiles sans se poser de questions je dis assez ! On ne peut avaler tout cru le mensonge Front National et le faire en toute conscience ! Non on ne le peut pas, et on ne le doit pas. D'une certaine manière je plains les plus honnêtes et sincères des sympathisants de ce parti qui se font avoir et qui en redemandent. Eux sont persuadés que Marine Le Pen mettra fin à la crise et ensoleillera leurs vies en leur offrant tout ce qu'ils n'ont jamais osé désirer... S'ils savaient combien c'est faux, s'ils le comprenaient, combien voteraient encore pour un parti qui n'a d'autre programme que celui de la haine ? Un parti qui ne s'emploie qu'à diviser les français pour asseoir tranquillement son pouvoir et les berner en toute impunité.

Parce que mesdames, messieurs les admirateurs, rien n'a changé en profondeur. Tout ce qu'on vous balance depuis quelques années c'est de la poudre aux yeux, du baratin minable populiste qui flatte votre ego et vos plus bas instincts, qui vous sert ce que vous souhaitez manger et vous le fera régurgiter dès que vous ne servirez plus les intérêts du parti ! Il ne faut rien perdre hein ? Economies économies... Même cela, même vous, ils le réutiliserons, le réinjecterons, s'en serviront pour aller plus haut et bien vous écrabouiller. Vous qui croyez en toute bonne foi qu'ils vont tout arranger soyez conscients qu'ils n'en ont rien à faire de vous, de vos petites vies d'honnêtes citoyens, de vos années de travail acharné, de vos peurs et de vos espoirs ! Non. Eux ils veulent régner sur la France et tout en vilipendant l'Europe s'imaginent déjà marchant main dans la main avec les extrême droites européennes, formant une gigantesque coalition anti républicaine, anti citoyenne et définitivement totalitaire ! Oui je brosse un tableau sombre et excessif, il est à l'aune des non valeurs que le Front National et les extrême-droites européennes s'emploient à perpétuer.

Soyons sérieux ! Comment peut-on croire qu'un parti qui ne tire profit que du malaise social, du racisme, de la peur de l'autre puisse raisonnablement gérer un pays tout entier ? Et l'ensemble de sa population ? Que celui qui croit Marine Le Pen capable de traiter avec équité tous les français, quelles que soient leur origines, leurs croyances ou leurs non croyances, lève la main et s'avance au tableau ! A n'en pas douter celui-la nous gratifiera d'un grand moment de politique en voulant nous convaincre...

Aux médias audiovisuels qui cautionnent ce mensonge avec constance depuis une quinzaine d'années, et plus fortement que jamais ces derniers temps, je voudrais dire qu'ils réfléchissent avant de nous prendre pour des imbéciles. Ce que nous ne sommes pas. Les convaincus le sont déjà et les autres camperont sur leurs positions, tout leur blabla n'y changera rien mais il donne de leur métier une image bien peu respectable. A dénaturer l'essence de leur mission d'information ils perdent toute crédibilité et il est fort triste de les voir vilipender par ceux-là même qui autrefois les citaient à l'envie. Qui se réfère aujourd'hui au service public ? C'est avec la plus extrême prudence que nous reprenons telle ou telle intervention télévisuelle, nous vérifions auparavant que rien d'improbable ne s'y est dit, qu'aucune bourde n'y a été commise, chaque semaine c'est la loterie... Est-ce donc cela l'information aujourd'hui ? Comme diraient certains, franchement çà craint !

Pendant ce temps-là la famille Le Pen s'amuse à paniquer les médias et les politiques. D'interviews chocs en crises assumées ils assurent la publicité du parti et s'avancent les uns et les autres avec arrogance vers leurs destins respectifs. Qui ne serons pas éternellement liés ! La fille vise la présidence de la République à n'importe quel prix en pratiquant un opportunisme populiste qui racole de la gauche à la droite, le père laisse éclater son tempérament de rebelle agressif et joue ouvertement les dissidents, la petite-fille hésite sur la voie à suivre mais penche fortement vers un pouvoir intermédiaire qui satisfera ses amours identitaires autant que sa soif de gouvernance. Quel que soit le choix qui nous est proposé aucun ne s'inscrit dans un avenir rieur, épanouissant et productif !

La France que nous aimons ce n'est pas cela. Nous la voulons ouverte à d'autres cultures, tolérante, profondément laïque et citoyenne, une terre d'accueil et de protection comme celle qui nous faisait rêver lorsque nous étions enfants... Nous ne voulons pas de ce concentré de haine, de violence et de discrimination fermé, passéiste et dangereusement traditionaliste. Car si nous aimons et préservons nos traditions et notre culture ce ne pourra jamais être au détriment de celles des autres. Cela serait définitivement contraire à l'esprit citoyen et républicain de notre pays. Et de cela le Front National et sa cohorte d'identitaires, de frustrés, de revanchards et de négationnistes ne pourront jamais l'entendre. Ils ne savent même pas ce que ces mots signifient. Toutes générations confondues.