vendredi 29 juin 2018

DÉNI DE DÉMOCRATIE


Il y a des jours avec et des jours sans... Des jours où l'on supporte plutôt bien l'ambiance beaucairoise plombée par une gestion municipale sans aucune vision pour la ville, où l'on se dit que ma foi croiser un identitaire ou deux pimentera une journée trop tranquille, que finalement il fait bon vivre à Beaucaire et qu'on ne s'installe pas dans le sud pour se pourrir la vie ! Et puis il y a des matins où l'on sait en se levant que la pilule ne passera pas. Quand la potion que l'on vous force à avaler est pire que la maladie elle-même l'on est en droit de craindre le pire, et dans notre ville le pire n'est jamais très loin de se produire.

L'exercice de la démocratie locale pourrait être simple, transparent, accessible à tout un chacun. Et c'est le cas dans la plupart des villes de France, sauf dans celles gérées par l'extrême-droite en général et le Rassemblement National en particulier. Quid du terme "rassemblement" dans ce parti politique qui ne sait que diviser et qui prospère sur les peurs et les mensonges ? Nous vivons ces divisions quotidiennement dans notre ville, et les conseils municipaux sont la plupart du temps sources de tensions autant que de colère. Parce que clairement Julien Sanchez et son équipe de guignols nous prennent pour des abrutis, prêtant à tous leurs opposants leurs déplorables façons de faire et les défauts qui sont les leurs. Nous exprimons une réalité, ils nous accusent de mentir. Nous critiquons des projets, ils nous reprochent de ne pas nous investir pour la ville. Nous questionnons, ils affirment que nous créons des polémiques. Et bien entendu lorsque nous demandons des documents que le Code des Collectivités Territoriales leur impose de communiquer à leurs administrés, ils nous les refusent au prétexte de vouloir protéger des employés municipaux. Leitmotiv destiné à lasser l'opposition qu'il brandit en toute occasion, s'abritant derrière plutôt que d'affronter ses responsabilités.

A cet égard l'attitude de Julien Sanchez face aux élus d'opposition pose sinon la question de la légalité celle de la démocratie. En refusant d'ajouter à l'ordre du jour une question proposée par un conseiller d'opposition il se met en mauvaise posture. Le Code des Collectivités Territoriales et l'Association des Maires de France s'accordent à dire que si le maire est seul maître de l’ordre du jour celui-ci doit se concilier avec le droit de proposition des conseillers municipaux. Et que le maire peut permettre que soit débattue une question ne donnant pas lieu à délibération. Ce qu'il refuse systématiquement quand le sujet abordé le met d'évidence mal à l'aise. Qu'un conseiller municipal, concitoyen apprécié et respecté , n'ait d'autre choix pour se faire entendre que grimper sur une chaise et haranguer les élus en brandissant avec humour un drapeau canadien est en soi inconcevable et inacceptable. Mais à Beaucaire si votre voix ne couvre pas la cacophonie des élus de la majorité mêlant injures, moqueries et menaces, mieux vaut faire preuve d'imagination pour se mettre au-dessus de la mêlée.

La démocratie à l'épreuve du Rassemblement National ferme des portes au lieu de les ouvrir, cadenasse la gestion municipale pour en dissimuler les erreurs et les manquements, muselle l'opposition municipale comme citoyenne, et de manière générale entend jeter un voile sur son exercice au lieu de l'ôter. Ainsi la transparence est un mot qui ne fait pas partie du vocabulaire de Julien Sanchez, pas plus que de celui de ses colistiers. Avides de s'emparer du plus petit pouvoir, une fois qu'ils le tiennent ils en usent et en abusent en se riant de quiconque prétend les en empêcher, rabaissant les citoyens à quantité négligeable et corvéable à merci ! Le pire étant que certains s'en accommodent quand ils ne s'en félicitent pas carrément, persuadés en leur for intérieur de servir une noble cause en leur accordant le blanc seing qu'ils réclament chaque fois qu'ils sont sur la sellette. 

Je ne reviendrais pas sur le déplorable épisode vécu ce matin en conseil municipal, il a été largement débattu et décortiqué par les intéressés. Le fait de voir les oppositions municipales s'unir dans un même élan face à ce déni de démocratie et quitter la salle du conseil après le vote du huis-clos m'est une source d'intense satisfaction. A Julien Sanchez qui les croit usées par quatre ans de sa prétendue gestion en bon père de famille il revient de prendre en considération qu'il n'en est rien. Il en va ainsi de l'autocratie, elle génère plus de courage et de détermination pour y mettre un terme qu'il ne se plaît à le croire. Qu'il se moque donc et brasse du vent comme il sait si bien le faire, nous qui nous opposons savons ce que nous avons à faire et nous le ferons. La voie vers la liberté est enfin ouverte.

4 commentaires:

  1. Un mot sur la bagarre Booba et Kaaris?

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  2. Votre texte est très bien écrit et on sent l'honnêteté dans vos propos. Le seul et unique responsable de ce fiasco est le maire de Beaucaire. Personne d'autre, ni les administrés, ni l'agent visé, ni les autres fonctionnaires, ni les élus. Le seul c'est lui, ce soit disant bon père de famille sensé protéger ses administrés, ses employés, son budget, sa population. Continuez le combat madame Cordelet contre ce cancer qui pourri la vie de tout le monde a Beaucaire et au delà. Les agents souffrent de l'ingérence et de l'intimidation qu'aflige quotidiennement le maire a ses employés.

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    1. Merci pour vos encouragements ! Je ne lâcherai rien, sois-en assuré.

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