samedi 5 mars 2016

EGO NON TE ABSOLVO


Rien ne va plus ! Faites vos jeux ! La roulette politique du Front National tourne désespérément sur elle-même et son public ébaubi attend le résultat langue pendante sans paraître comprendre qu'il ne sera pas celui escompté. Tout repose sur la communication, fût-elle mauvaise et bas de gamme. Et cela fonctionne tellement bien que les autres partis feraient bien d'en prendre de la graine.

Prenez par exemple la succession de communiqués dont nous gratifie généreusement Julien Sanchez, toujours soucieux de renforcer les liens qui l'unissent à une partie de ses administrés, partie peu regardante sur la qualité dont il sait pertinemment que ses envolées lyriques et victimaires les satisferont dès la première ligne. Le dernier en date vous frappe en plein coeur et s'écrit en gras pour que vous ne le manquiez pas : "Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font" (Luc 23:34) parole du Christ prononcée immédiatement après sa crucifixion... Vous je ne sais pas, mais moi j'ai eu une absurde montée d'angoisse en visualisant notre pauvre maire crucifié en place publique par ses détracteurs et nous livrant son testament dans un ultime sursaut de cette bonté que nous lui connaissons tous ! Attaqué de toutes parts, victime en quelque sorte de son succès et de ses gestes désintéressés, il parvient malgré tout à pardonner à ceux qui lui veulent du mal... Admirable ! 

En neuf petites phrases pleurnichardes et provocantes il se met en scène sur le bûcher, se lie les mains, s'entrave les pieds et vient s'étaler au pied des beaucairois en pleurs. Une prouesse sans égale causée par une simple requête de la Ligue des droits de l'Homme qui s'émeut, à juste titre, de la présence réitérée d'une crèche dans la mairie de Beaucaire. Ostensible provocation de la part d'un élu de la République tenu de respecter les fondements de la loi de 1905 qu'il piétine allègrement en une petite phrase "J'entends ainsi continuer à défendre en toutes circonstances ce qui fait la France depuis bien avant 1905". Dans cette optique Julien Sanchez entend probablement un jour supprimer les registres d'état-civil pour s'en tenir aux registres paroissiaux, ce qui économiserait du temps de travail aux agents municipaux et des achats de papier à la municipalité. Tout est possible ! Et comme le disait ma chère grand-mère "quand on veut on peut". Elle nous glissait cela entre "Aux pays des aveugles les borgnes sont rois" et "A vaincre sans péril on triomphe sans gloire" deux préceptes martelés à bon escient qui ont guidé mes choix de vie. Ce qui de toute évidence n'est pas le cas de notre maire. Il n'y a nulle gloire dans les agissements de Julien Sanchez, nul panache dans ses pseudos victoires sans combat, et tellement d'aveugles à Beaucaire qu'en effet il y est roi. Pour l'instant. Mais la cataracte s'opère très bien de nos jours, aussi ne désespérons pas de parvenir à ouvrir les yeux de tous ceux qui se laissent aveugler par la poudre pailletée qu'il dispense généreusement depuis le balcon de l'hôtel de ville.

Cet exaltant communiqué se clôt par une locution latine : "Ego te absolvo", abréviation de la formule qu'emploient les prêtres lors de la confession. Péché d'orgueil s'il en est, car de prêtre il n'a aucune des qualités requises. Sans doute est-ce la résurgence d'une vocation de jeunesse ? Il est de notoriété publique que notre maire est entré au Front National comme d'autres entrent en religion. Toujours est-il qu'en le lisant je vous avouerais qu'un bref instant j'ai imaginé notre maire vêtu de la sobre soutane noire des pères jésuites et que je ne m'en suis pas encore remise ! Pourquoi les jésuites et pas quelque ordre plus modeste ? Soyons francs. Si la modestie ne lui sied guère, la formule d'obéissance toute particulière des pères jésuites, dite "perinde ac cadaver" c'est-à-dire "comme un cadavre", colle à merveille à celle qu'il pratique depuis l'âge de 16 ans envers le Front National. Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, la définit ainsi : "Que chacun de ceux qui vivent sous l’obéissance se persuade qu’il doit se laisser mener et diriger par la divine Providence au moyen des Supérieurs, comme s’il était un cadavre qui se laisse remuer et traiter comme on le veut". C'est donc une forme d'obéissance ascétique qui n'est pas sans rappeler celle qui se pratique dans certains appareils politiques, et notamment au Front National. Plus près de nous, au sein de la majorité municipale, il n'est qu'à voir les comportements serviles des élus pour comprendre que l'obéissance est la règle absolue. Ceci explique-t-il le turn-over vertigineux des embauches au cabinet du maire et à la communication de la mairie depuis avril 2014 ? La question mérite d'être creusée.

Julien Sanchez s'imagine sans doute que guider les beaucairois vers sa conception toute frontiste, identitaire et antirépublicaine de la laïcité lui ouvrira les bras qui lui sont encore fermés. Et probablement trouvera-t-il bon accueil dans certains notoirement peu exigeants, mais les coups d'éclat et les promesses ne suffisent pas. Il en va des électeurs comme des putes : si vous ne payez pas assez les premiers vous tournent le dos, et les secondes vous virent de leur couche ! Ce n'est pas avec une crèche provençale, quelques fleurs et des torrents de larmes qu'il convaincra sur le long terme. La municipalité ne se chargeant pas des dépôts sauvages d'ordures ménagères il arrivera un temps où les beaucairois se lasseront de ramasser ses kleenex...


PS : N'oublions pas la petite phrase assassine sur les l'attribution des subventions par des "élus irresponsables et dépensiers" et rappelons que le Front National vote régulièrement contre les subventions attribuées aux associations comme la Ligue des Droits de l'Homme et la Ligue de l'Enseignement qui luttent contre le racisme, la discrimination, promeuvent l'éducation populaire et le vivre ensemble et préservent la laïcité. C'est là que la bât blesse, certains élus antirépublicains refusant de se soumettre aux lois en vigueur dans notre République. Mais la provocation c'est comme un feu d'artifice, au bout d'un moment pfftttt... !!! Il s'éteint. Et on se retrouve comme des cons à regarder un ciel vide. Accablés par l'infiniment plus grand. Plus de meubles à sauver, il ne reste que la soutane et l'humilité. Ce n'est pas tout à fait ce à quoi aspire le plus ambitieux de nos politiques locaux, n'est-ce pas monsieur le Maire ? Et à force de pleurnicher il ne reste même plus de kleenex...


jeudi 28 janvier 2016

OUTRAGE ET DÉSESPOIR


Il paraîtrait que le Front National n'est pas un parti raciste et xénophobe ! Étiez-vous au courant ? Non ? Moi non plus... C'est vraiment dingue, on en apprend tous les jours. Moi j'aime apprendre, engranger des informations vitales comme celle-ci est bénéfique à mon cerveau, cela alimente ma plume qui ne saurait continuer à vous alerter sans un  minimum de carburant. Pendant que j'écris, tissant avec vous amis lecteurs des liens que j'espère indéfectibles, je me dis qu'il est finalement rassurant de se dire que certains soirs on se couchera moins ignorant qu'on ne l'était en se levant le matin. Ou pas. Cette petite bombe m'a tout de même secouée, je sens que ma vie de militante antiraciste ne sera plus jamais la même... Je crains de vivre mon pire cauchemar, celui de voir s'effriter mon combat contre la haine puisqu'il n'aura plus d'éléments concrets sur lesquels s'appuyer. Je frissonne à seulement l'imaginer et je ne suis pas certaine de devoir remercier l'auteur de cette information essentielle.

Vous vous demandez sans doute de quoi il retourne ? Remontons le temps...

Le 17 juin 2014 des enseignants et personnels du LEP Paul Langevin de Beaucaire qui refusaient de siéger au conseil d'administration en présence de Julien Sanchez et de son adjoint à la sécurité Stéphane Vidal, avaient refusé de leur serrer la main et lu un texte dans lequel ils qualifiaient le parti de la majorité municipale de "raciste et xénophobe". S'en était suivi une polémique, Julien Sanchez qualifiant les enseignants de "syndicalistes sans éducation, privilégiés, aigris et sectaires dont le comportement n'a rien à envier à celui de racailles" ce qui lui a valu de comparaître devant le TGI de Nîmes, l'une des enseignantes ayant déposé une plainte pour insulte. Toujours friand de procédures judiciaires pouvant servir sa communication personnelle, notre maire s'est empressé de porter plainte à son tour contre ladite enseignante, également syndicaliste CGT. Et nous le savons parce qu'il ne s'en cache pas, notre maire n'aime pas les syndicalistes. Nous remarquons tout de même qu'il lui aura fallu neuf mois pour se rendre compte qu'il avait été "outragé", nous espérons que l'accouchement s'est bien passé... Dire que nous compatissons à ce qu'il a ressenti serait des plus exagéré, aussi nous contenterons-nous de lui suggérer un peu plus de réactivité, être à la traîne ne pouvant décemment pas servir sa carrière politique.

Julien Sanchez s'empresse toujours de s'appuyer sur la liberté d'expression pour justifier le moindre de ses propos tout comme ceux des politiques de son parti, sans oublier le verbiage de tous les pseudos intellectuels nauséabonds qui gravitent autour de ce petit monde soigneusement formaté. Dans cet esprit nous nous permettrons de lui faire remarquer que traiter le Front National de "parti raciste et xénophobe" s'appuie sur un historique foisonnant dans lequel il suffit de piocher. Un peu comme lorsque l'on ramasse des champignons. Il n'y a qu'à trier, mais dans ce cas précis on ne gardera que les vénéneux. Entre-t-on dans un parti qui prône chaque jour la haine de l'autre sans avoir conscience de ce que l'on s'engage à porter ? Voire à supporter ? Bien sûr que non. En politique comme ailleurs on fait des choix qui entraînent des conséquences, il nous faut vivre avec et nous ne doutons pas que Julien Sanchez en soit parfaitement conscient. Il ne se cache pas d'assumer la moindre de ses décisions, il ne lui reste plus qu'à assumer jusqu'au bout l'idéologie de son parti, elle est servie avec le programme et la carte d'adhésion. 


Au bout de près de deux ans de pratique son numéro de victime peine à convaincre. Rien n'est jamais de sa faute, tout le monde lui en veut, on lui met des bâtons dans les roues, le moindre mot est une insulte ou une diffamation, la presse locale ne veut pas faire sa communication... Les présidents de la Communauté de communes, du conseil départemental et même de la toute nouvelle grande région sont contre lui ! On dénigre ses collaborateurs, on épluche sa gestion, on ne comprend pas sa vision pour la ville, il subit des attaques incessantes... Bref, sa vie professionnelle est un enfer journalier. C'est marrant, on a le sentiment qu'il finirait presque par croire à ce fatras d'inepties. On m'a cependant appris à tendre la main à défaut de l'autre joue, aussi je me préoccupe sincèrement de sa santé et ne saurais que trop lui suggérer de la préserver en ne prolongeant pas plus qu'il ne sera nécessaire son séjour dans notre bonne ville de Beaucaire. Pour paraphraser un slogan publicitaire "Oui je sais, je rêve" mais tout comme ma liberté d'expression le droit de rêver il ne peut me l'ôter. A lui les champignons vénéneux, à moi le monde merveilleux des rêves. Et pourquoi pas à vous ? Rêvons ensemble.



lundi 28 décembre 2015

MERCI POUR CE CADEAU !


Partir toute heureuse et les bras chargés pour réveillonner en famille le 24 décembre au soir, ne pas voir l'un des nombreux trous qui parsèment la rue Barbès faute d'éclairage (voir photo ci-dessous) chuter lourdement et me péter une côtelette ? Check ! Hématomes, bandages, franchement Julien Sanchez je ne suis pas ravie de mon cadeau de Noël... Je peux vous le rendre ? Certes j'apprécie l'attention que vous me portez, mais une boîte de chocolats ou un bouquet de fleurs auraient tout aussi bien fait l'affaire, la prochaine fois songez-y. Et puis vous prenez de gros risques, je ne tombe pas souvent mais comme je ne fais jamais les choses à moitié je ne voudrais pas vous mettre dans l'embarras en répandant mon sang sur le pavé beaucairois... Déjà que vous ne ramassez pas les dépôts d'ordures sauvages et les encombrants, que feriez-vous d'un cadavre sur le bitume ? Au rythme hasardeux et très ralenti des interventions de la Police Municipale (c'est connu, plus ils sont nombreux plus ils cafouillent !) et vu la lourdeur des circuits administratifs que vous avez mis en place, il est certain que je serais assurée de passer de vie à trépas avant que vous n'interveniez pour me porter secours !


Soyez rassuré, je ne porterais pas plainte contre la ville de Beaucaire. Pour tout vous dire je n'en ai ni l'envie ni les moyens, et contrairement à vous je ne peux pas le faire avec l'argent des contribuables ! Mais une 'tite compensation genre week-end au soleil, restaurant gastronomique, intégrale des oeuvres d'Eric Zemmour, Best Of du Journal de Bord de Jean-Marie Le Pen, tête à tête avec Gilbert Collard, adhésion gratuite au Front National, journée avec vous, job à la mairie, logement gratuit... Bref ! La liste des choses qui me feraient plaisir et apaiseraient mes souffrances est interminable, et je sais que vous ne seriez que trop heureux de me contenter !

C'est évident, je blague !!! Mais je vois d'ici la fachosphère se déchaîner et titrer sur ses sites de réinformation : "La présidente du Rassemblement Citoyen de Beaucaire corrompue par Julien Sanchez" "Un poste à la mairie pour une farouche opposante" "La Résistance beaucairoise s'effondre" "Elle vend son âme au FN pour un week-end au soleil" etc... Je sais qu'en me lisant beaucoup le penseront très sérieusement, parce qu'il faut bien se dire que les frontistes ne font pas dans la nuance et encore moins dans l'humour. 

Je vais vous faire un aveu pour le moins surprenant, mais ces derniers jours je ne cesse de penser à vous, et ce bien malgré moi. Chaque fois que je souffre en respirant, en toussant, en éternuant et même en dormant (essayez de dormir avec une côte cassée !) je pense à vous. Vous, notre cher maire Front National qui gérez si bien notre ville en bon père de famille... Nos rues pleines de trous laissent à penser que vous êtes soit très très économe (voire radin ?) soit que vous souhaitez vous débarrasser mine de rien de la population du centre ville en commençant par moi. J'exagère ? Oui, certes. Soyez beau joueur, et la prochaine fois que vous sortirez de votre bureau venez donc explorer nos rues. Mais surtout faites bien attention où vous mettez les pieds hein ? Je ne voudrais pas avoir à vous ramasser devant ma porte et encore moins partager mes souffrances avec vous. Oui, je sais, je ne suis pas gentille. Mais pour être franche vous m'avez quand même bien gâché mes fêtes de Noël. Sans rancune hein ? Pensez à ma liste...

jeudi 26 novembre 2015

NEGATIONNISME A BEAUCAIRE


Le 14 mars 2015 Robert Ménard, maire de Béziers, débaptisait la rue du 19 mars 1962 pour la rebaptiser rue du Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc. Un acte qui suivait une commémoration le 5 juillet 2014, dans le cimetière de Béziers, des "Massacres d'Oran"  (5 juillet 1962) devant une stèle en l'honneur de quatre membres de l'OAS condamnés par la Cour Militaire de Justice et derniers fusillés de l'histoire de notre pays. Rappelons ici que l'Organisation Armée Secrète était une organisation militaire et politique française créée le 11 février 1961 pour assurer la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, ce qui incluait de nombreux actes de terrorisme.

N'écoutant que la voix de son maître à penser, en l'occurrence Jean-Marie Le Pen, le maire de Beaucaire a jeté les bases d'une démarche similaire lors de la cérémonie de commémoration du cessez-le-feu officiel de la Guerre d'Algérie. Ses motivations ? Elles sont simples, voire même simplistes, et empreintes d'une nostalgie du colonialisme fondée sur le racisme. Bien entendu Julien Sanchez la dissimule habilement derrière la nécessité de "laver l'affront fait aux anciens" auquel il ajoute fort opportunément les harkis en guise d'écran antiraciste. Mais la teneur de son discours est claire :

"Le 19 mars, dans chaque ville de France, nous sommes tenus d'organiser une cérémonie. Je le fais parce que je suis républicain. Néanmoins, je ne peux que regretter le choix de cette date, qui est un choix polémique. J'ai décidé de laver l'affront que représente cette date pour beaucoup de nos anciens. Je débaptiserai dans les prochaines semaines la rue du 19 mars 1962 et lui donnerai un nom moins polémique. Pourquoi pas celui d'un Beaucairois mort pendant ce conflit ? Je ferai connaître mon choix dans les prochaines semaines. Le fait d'avoir une rue du 19 mars 1962 peut être considéré comme une insulte pour tous ceux qui son morts après. On a eu le massacre de la rue d'Isly à Alger le 26 mars, mais aussi le massacre d'Oran le 5 juillet 1962. Je pense qu'il faut effacer ce choix-là, et donner un nom qui rappellera la vraie histoire et qui ne blessera personne." 

Finalement il expliquera en conseil municipal du 4 novembre avoir trouvé trop difficile de choisir entre les noms des trois beaucairois inscrits au monument aux morts du cimetière de Beaucaire. Il semble que pour le maire Front National de Beaucaire il soit nettement plus aisé et logique de donner à cette rue celui de 5 juillet 1962 Massacres d'Oran... Est-ce un choix moins polémique que celui du 19 mars 1962 ? Certes non ! A moins qu'il ne soit doté d'une mémoire sélective il ne peut occulter le fait que c'est l'OAS qui porte la principale responsabilité du drame qui s'est hélas joué en cette triste journée à Oran en refusant la date du 19 mars 1962 et en menant pendant plusieurs mois une politique de provocation en multipliant les attentats et les actions commandos. Faisons hurler les nostalgiques pendant qu'on y est, et rappelons-leur que s'il faut opposer le nombre de morts causées parmi nos deux populations l'OAS gagne haut la main ! Terrible constat... 

Ne vous laissez pas embarquer dans une dangereuse et improbable réécriture de l'histoire et craignez-en les inévitables retombées. Par ce choix particulièrement ignoble Julien Sanchez ravive les blessures des pieds-noirs, celles des algériens, et il efface purement et simplement un symbole de paix pour y substituer les germes rances d'un douloureux conflit. Il flatte l'électorat des rapatriés d'Algérie et de leurs familles et garde sous la main les harkis et leurs descendants pour les encourager à voter Front National. En brossant les uns et les autres dans le sens du poil il s'assure d'un nombre de votants relativement important et assoit sa carrière politique sur les blessures de notre passé commun avec l'Algérie, mais aussi avec la Tunisie et le Maroc dont cette date signe également la fin des combats. Sans état d'âme, en fin stratège, il signifie aux français issus de l'immigration du Maghreb qu'il leur dénie le droit de se considérer comme des français à part entière, il les oblige à porter le lourd fardeau d'une mémoire collective et ne leur permet pas de vivre en paix avec nous dans ce qui est, ne lui en déplaise, leur propre pays. 

Amis beaucairois je vous mets en garde contre les conséquences de ce changement, car c'est vous qui en paierez le prix. Il n'a rien d'anodin, n'y voyez pas pour ceux qui s'y opposent une énième critique des actions passées de la municipalité purement liée à la gestion de notre ville. Si n'importe quel élu de n'importe quel parti politique l'avait proposé nous aurions réagi avec la même force, la même détermination. Il s'agit là de préserver l'Histoire avec un grand H, celle de notre pays et d'une région du globe à laquelle nous sommes indéfectiblement liés. Il est pour nous primordial de protéger l'ensemble des beaucairois d'une démarche négationniste et raciste, qui est en sus un déni de démocratie. Ce changement de nom est une incitation à la haine, il verse de l'acide sur des plaies qui ne sont toujours pas refermées et qui ne se refermeront probablement jamais ! Mais de cela Julien Sanchez se moque comme de sa première chemise... Lui n'a qu'un but, toujours le même, faire parler de lui pour grandir au sein de son parti et atteindre les sommets. Que ce soit au détriment de Beaucaire ne l'interpelle pas, pour lui notre ville ne représente qu'un échelon, un tremplin pour sa carrière, et malheureusement beaucoup d'entre vous qui ont voté Front National par déception, lassitude, frustration ou simple curiosité se laissent berner et emmener vers des chemins qu'ils n'ont pas forcément choisi de suivre. 


Il est facile à Julien Sanchez de dynamiser ses troupes ! Quoiqu'il n'ait pas la prestance d'autres politiques il est doté d'un vrai charisme et c'est un orateur de talent. Ce n'est pas pour rien qu'il est le "Monsieur Loyal" des meetings du Front National, il faut le voir exhorter les frontistes à le suivre jusque dans les urnes, les manipuler avec aisance pour leur faire avaler un discours négationniste et antirépublicain qu'ils applaudissent sans sourciller, et s'en pourlécher ensuite les babines comme un chat devant un bol de crème ! Quelqu'un m'a un jour suggéré qu'il faisait penser à Ka, le serpent sournois du dessin animé Le Livre de la Jungle qui hypnotise ses proies avant de les dévorer, eh bien c'est tout à fait cela ! "Aie confiance... Aie confiance..." susurre-t-il avant de les étouffer dans les cercles concentriques de ses redoutables anneaux... Une métaphore pas si osée qu'elle en a l'air, le processus d'étouffement étant inscrit dans les gènes du Front National.

Il y a des politiques et des gens que l'on peut sans hésiter mettre dans des cases, notamment parce qu'ils ne respectent rien. Julien Sanchez en fait partie. Il entre dans celle sur laquelle est inscrit, entre la flamme tricolore et une tête de mort, "Danger Pour La République".



Rappel :
La date officielle du cessez-le feu est arrêtée le 18 mars 1962 par les accords d'Evian qui réunissaient des représentants du gouvernement français et du Front de Libération National. Le 29 novembre 2012, le Conseil constitutionnel déclarait conforme à la constitution la loi qui instaurait le 19 mars 1962 comme "journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie." Annulant de ce fait la date du 2 juillet 1962 précédemment votée le 1er décembre 1999.

dimanche 15 novembre 2015

LES PATRIOTES



Les patriotes qui hurlent au loup depuis vendredi soir en donnant aux autres des leçons de morale nationaliste, voire même fasciste, bien calés sur leur canapé dans leur petite ville du sud, ont-il déjà vécu ailleurs que là où la vie est douce et ensoleillée mais quelque peu étriquée ? Je vous parle ici de ce que j'entends et de ce que je lis, mais je sais qu'il en va de même partout en France. Mettons les choses au point : ces gens qui prennent fait et cause pour les victimes des attentats parisiens en exsudant la haine ne savent rien de ce que sont et la ville et ses habitants. Ils n'ont aucune idée de ce que représente la mixité culturelle de Paris, ils n'ont pas conscience de la pluralité qui en fait toute l'originalité et la richesse. Ils désignent les banlieues d'un doigt vengeur, mais pour eux cela demeure abstrait, ils ne veulent pas savoir. Connaître l'autre c'est lui donner consistance, c'est lui concéder une existence, une réalité. Et les belles théories s'effondrent lorsqu'elles sont confrontées à la réalité, celles qui propagent la haine comme les autres.

Que connaissent-ils de la dure réalité des banlieues, des interminables temps de transport  dans des RER bondés pour aller gagner le SMIC, en râlant mais en ayant conscience qu'au moins cela paye d'indécents loyers ? Ces gens-là ne vivraient pas dans les appartements qui s'alignent dans d'affreuses barres de HLM qui ressemblent à des clapiers pour lapins, dont les murs mal isolés vous font involontairement vivre chaque minute de la vie de vos voisins ! Ont-ils conscience de la difficulté qu'il y a à vivre sa croyance, quelle qu'elle soit, dans certains quartiers de Paris ou dans certaines banlieues, depuis le début de notre siècle ? Les regards qui s'attardent, les commentaires, les moqueries, l'incompréhension, la crainte aussi parfois... Les pratiquants qui affichent leur croyance le font en toute conscience et savent que le respect de leurs traditions culturelles peuvent déclencher une réaction de violence qui vient grossir le flot de haine qui envahit un peu plus chaque jour  les réseaux sociaux et déborde dans nos rues. Pourtant ils continuent, pas pour provoquer, juste parce qu'ils en ont besoin. Et cela force le respect. Mais il n'y a aucun respect dans l'esprit de ceux qui confondent religion et extrémisme, ceux-là en vérité se frottent simplement les mains de l'aubaine et se voient déjà raccompagner les "étrangers" à nos frontières. Manu militari à les entendre ! Leur courage étant cependant proportionnel au nombre d'amis qui les accompagnent dans cette belle démarche patriotique, on peut raisonnablement douter qu'il leur en resterait s'ils devaient agir seuls. Il est probable qu'ils se pisseraient dessus...

Ceux-là qui se disent patriotes, et d'une certaine détestable manière ils le sont en effet, n'envisagent pas une seconde que d'autres le soient tout autant en vivant différemment d'eux. Combien de fois devra-t-on leur expliquer qu'il n'y a pas qu'une seule manière de vivre ? Que l'amour de son pays se manifeste aussi bien dans le respect de ses couleurs que dans la vie qu'on y mène chaque jour à sa façon, pas après pas, difficulté après difficulté, enfant après enfant ? Eux qui déposent gentiment leurs enfants chéris chaque jour devant leur école, collège ou lycée, qui ont l'esprit tranquille parce qu'ils feront en bus départemental ou réservé aux scolaires un trajet sans histoire, devraient par exemple se mettre à la place des franciliens et des parisiens dont les enfants prennent seuls le bus, le métro ou le RER pour aller en cours dès qu'ils entrent au collège. Ils n'ont pas d'autre choix que de lâcher leurs enfants dans ce réseau de transport complexe qui rayonne sur une cinquantaine de kilomètres autour de Paris, avec tous les risques que cela comporte. Et ils le font, ils donnent à leurs enfants les clés de cette pseudo liberté nécessaire à leur épanouissement, parce que c'est là qu'ils ont choisi de les mettre au monde, là qu'ils les élèvent pour devenir des adultes responsables. Et ce sera là qu'un jour ceux-ci feront de même avec leurs propres enfants, l'angoisse au ventre mais fiers de cette débrouillardise typique d’Île de France. Oui ils grandissent parfois dans des banlieues difficiles, mais ils sont confrontés aux réalités de la vie et ils s'ouvrent à toutes les cultures du monde ! Leurs amis viennent de tous les coins de notre planète, pratiquent toutes les religions, perpétuent toutes les traditions, à leur contact ces enfants, nos enfants, s'épanouissent.

Les patriotes qui déversent leur haine sans aucune censure sur les réseaux sociaux, dans la rue, au bistrot, que savent-ils de la vie des franciliens et plus précisément des parisiens ? Savent-ils qu'ils ne rentrent jamais déjeuner chez eux, qu'ils avalent leur déjeuner en trente à quarante minutes, café et cigarette compris, avant de se remettre au travail ? Que les parisiens font leurs courses le soir avant de rentrer pour garder tout leur temps libre pour leurs activités du week-end ? Mais qu'a contrario les habitants des banlieues prennent d'assaut les grandes surfaces le samedi pour se balader en même temps dans les centres commerciaux parce que près de chez eux il n'y a guère de choix pour habiller les enfants, trouver une paire de chaussures, manger une glace ou acheter des jeux vidéos ? Savent-ils aussi que personne à Paris ou en banlieue ne fait la sieste à moins d'être à la retraite ou privilégié ?

Que connaissent-ils de la diversité des loisirs parisiens ? Ont-ils déjà savouré un café ou une bière en terrasse à Paris, bercés par le bruit de la circulation qu'au bout d'un moment on n'entend même plus ? Fréquenté un bar gay juste pour s'éclater ? Joué à la pétanque aux Halles ou aux Invalides avant de pique-niquer sur les pelouses ? Dansé sur les quais de Seine ? Écouté du slam et de la poésie sur une péniche ? Participé à un café philosophique ou citoyen pour débattre avec de parfaits inconnus qui deviendront des amis ? Discuté comme çà de tout et de rien avec leurs voisins de bistrot de toutes origines et fait des rencontres inoubliables ? Ont-ils jamais expérimenté les plaisirs d'un voisinage joyeusement mélangé qui partage aussi aisément sa cuisine savoureuse que ses engueulades familiales ou les pleurs de ses gamins ? Qui viendra donner un coup de main si besoin et aura toujours un mot gentil dans l'ascenseur ou l'escalier ? Dont les adolescents porteront vos sacs de courses pour vous aider ? Que connaissent-il des gardiens d'immeubles parisiens qui arrosent vos plantes et nourrissent vos bestioles quand vous vous absentez, réparent votre machine à laver, posent vos tringles à rideaux, ouvrent votre porte quand vous oubliez vos clés dans votre appartement, et parfois gardent vos enfants pour vous dépanner ? Eux qui ne supportent pas les commerces "communautaires" et autres kebabs ouverts tard dans la soirée, que savent-ils du plaisir qu'il y a à descendre chez l'épicier arabe de sa rue pour acheter de quoi improviser une petite fiesta pour les amis qui débarquent ou simplement prendre un kebab, une pizza, ou une barquette de riz cantonais et des nems en rentrant chez soi ?

Connaissent-ils l'incomparable plaisir de se balader le nez au vent dans les rues de Paris, d'y croiser des milliers de personnes toutes différentes et pourtant de s'y sentir plus chez soi que nulle part ailleurs ? Non, les patriotes de province préfèrent rester en compagnie de leurs congénères, il vivent en circuit fermé et ne supportent pas de croiser un français d'origine étrangère ! Ils regardent de travers tout ce qui ressemble pour eux à un mécréant, qu'il soit juif ou musulman, oubliant qu'ils prient le même Dieu... Et ces temps-ci ils se focalisent sur les "arabes", tous des terroristes potentiels à leurs yeux ! Même dans leur petite ville ensoleillée ils les surveillent, ils les catégorisent, il les craignent. Oubliant que leur petite vie provinciale de bons franchouillards bornés noyés dans la charcuterie personne n'a envie de la voir voler en éclat, hormis sans doute d'autres français qui ne supportent plus d'entendre leurs discours haineux et péremptoires. Vouloir les faire évoluer ne serait-ce que d'un iota est peine perdue, nos bons patriotes se confortent plus encore dans leur discours de violence et de rejet, n'hésitant pas à manipuler, à mentir, à dénoncer !

Mais après tout qui sommes-nous pour les juger ? Nous, les "bien-pensants" qu'ils haïssent autant que les valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité que nous défendons, mais qu'ils ne peuvent hélas envisager de reconduire aux frontières... Cela les rend malades, mais oui, nous sommes français et patriotes autant, sinon plus que lui. Et nous avons conscience, comme le disait Blaise Pascal dans Les Provinciales, que "L'envie et la haine emploient le mensonge et la calomnie". Eux ne sont pétris que de cela. Avec de la chair à saucisse pour colmater les brèches.

jeudi 3 septembre 2015

PUTAIN DE RACISME


Marre de ce putain de racisme qui grandit chaque jour, comme une vague de fond qui enfle jusqu'à recouvrir la France, puis l'Europe, le reste du monde... Et qui déjà a inondé Beaucaire, noyant notre ville dans une fange immonde dont l'odeur se répand au travers des ruelles ! Nous savons tous que la chaleur accélère le pourrissement, avec la canicule c'est devenu intenable ! Sauf que chez nous ce sont les esprits qui en pâtissent... 

Le soleil a grillé les neurones de certains, surchauffé ceux de quelques autres, provoqué des court-circuits et endommagé des fusibles ! La preuve en est les discussions acharnées qui ont eu lieu sur des forums et qui ont évolué à la vitesse de la lumière (grande absente des cerveaux de certains intervenants) jusqu'à générer des situations virtuellement violentes. Ce cycle infernal beaucoup d'entre nous le connaissent, pour les autres je vous le fais court : remarque, incompréhension, menaces ! Le facho de base (oui il y en a d'autres) ne lit pas ce que vous écrivez, il n'a aucune empathie et traîne une pathétique inculture. Son fragile équilibre repose sur des dogmes, il ne réagit qu'à coups de slogans appris par cœur, il ne pense pas par lui-même. Non qu'il n'en soit pas capable, mais s'il le faisait son univers exploserait ! Le bourrage de crâne qu'il subit le maintient debout, l'anime d'une volonté farouche de vous éradiquer du paysage... Il est en souffrance parce qu'il ne peut comprendre où vous vous voulez l'emmener, il craint d'explorer d'autres mondes, d'autres courants de pensée, de remettre en question l'idéologie qu'on lui sert à chaque repas depuis des années. Pourrait-il évoluer vers plus de tolérance et s'humaniser ? Probablement. Cela demanderait certes une sacrée remise à niveau de ses fonctions, malheureusement la plupart d'entre eux ont condamné la touche "reset"... Pardon, la touche "réinitialisation". Nous sommes en France, écrivons français.

Comment ? Vous ne l'écrivez pas très bien ? Ah... Vous avez des grosses lacunes en orthographe, en grammaire et en syntaxe ? Oui, bien évidemment c'est ennuyeux lorsque l'on veut se réclamer d'une identité française "de souche" mais avec un dictionnaire et une grammaire vous devriez vous en sortir, non ?  Vous ne voyez pas en quoi c'est important ? Ah... Il en va de votre crédibilité, vous ne pouvez décemment vous en prendre aux étrangers qui ne parlent ni n'écrivent notre langue si vous-même ne le faites pas convenablement. Je vous assure que cela améliorerait nettement votre image, vous devriez peut-être y réfléchir ? Non, je vous promets que la culture n'est jamais une perte de temps et que cela commence par l'écriture et la lecture. Mais oui ! Au moins cela vous permettra d'insulter ceux qui ne partagent pas vos idées dans un français correct. Non je n'ai pas envie de savoir ce que vous en pensez, à moins que vous ne l'écriviez décemment.

Alors bien sûr je schématise (pour ceux qui ne savent pas lire il y aura un lexique à la fin de l'article) mais la triste réalité veut qu'en sus de ses idées nauséabondes le facho de base ne sache qu'à moitié lire et écrire. Il suffit de se promener sur les réseaux sociaux et autres blogs ou commentaires de médias en ligne pour le constater. Alors il est certain qu'épingler cela est quelque peu méchant, mais pour ceux qui comme moi subissent au quotidien délires verbaux et insultes à peine déguisées, voire pas déguisées du tout, s'efforcer de décrypter tout cela représente une charge de travail dont je me passerais volontiers. Au fond je me dis qu'il ne sert à rien d'argumenter avec des personnes qui sont incapables d'aligner leurs propres arguments. Oui, j'ai conscience d'être difficile, voire emmerdante, voire plus encore ! Mais je paie assez cher le droit de l'exprimer.

La réalité du climat malsain qui gangrène notre ville va encore plus loin que des agressions virtuelles. Celles-ci ne sont que la partie immergée de l'iceberg, résultant d'une infiltration des groupes de discussion beaucairois soigneusement coordonnée. Je prends pour ma part un plaisir certain à échanger avec des sympathisants du pouvoir en place lorsque ceux-ci sont accessibles au dialogue, je ne pars pas du principe que l'on doive se priver de la richesse que l'autre peut généralement nous apporter sous le prétexte qu'il ne partage pas nos opinions. Bien au contraire j'encourage les récalcitrants à se montrer ouverts et à faire preuve de compréhension, et de fait j'ai hâte de rencontrer certains de mes interlocuteurs de prédilection qui se reconnaîtront sans peine. Mais lorsque l'identitaire en charge du service communication de la mairie Front National de Beaucaire, réputé pour ses positions intransigeantes, islamophobes, ses actions coup de poing et son engagement idéologique, se glisse discrètement parmi nous là je dis non ! Lui n'est pas intéressé par l'échange et sa seule ambition est d'espionner nos conversations pour dresser l'inventaire de nos prises de position... Inventaire méprisable s'il en est dont les élus pourraient faire usage ce qui est contraire à nos lois. Mais si cela était leur préoccupation première cela se saurait. 

Lorsque le maire émet des arrêtés discriminatoires à l'encontre des commerçants d'origine maghrébine de notre ville il donne un coup de pouce au racisme ambiant et favorise l'islamophobie de ses troupes (et des autres). Lorsqu'un beaucairois "de souche" mais d'origine étrangère (il n'y a que cela ici !) oublie d'où il vient pour stigmatiser une communauté en provenance d'Amérique du Sud il ouvre nos rues à la xénophobie qui s'y étale avec jouissance. Quand un ami très cher se fait laminer dans une discussion virtuelle pour avoir dénoncé le partage d'un texte odieux qui nous ramène aux horreurs des expériences pratiquées par les nazis, que les autres laissent faire par incompréhension ou lâcheté, ce sont les belles heures de la collaboration qui reprennent droit de cité. Vous ne voulez pas croire que vos voisins, vos amis se comportent de la sorte ? Pourtant nul besoin de les pointer du doigt, vous les croisez tous les jours et vous ne dites rien... A ceux qui persistent à penser que tout cela n'est pas si grave et qui s'entêtent à minimiser les faits en ratifiant par leurs propos la pseudo normalisation du Front National, ne venez pas pleurer lorsque vous prendrez conscience de la réalité et rappelez-vous la phrase de Max Frisch "Pire que le bruit des bottes, le silence des pantoufles".

A Beaucaire depuis avril 2014 la parole raciste s'est libérée, les fachos se croient autorisés à dire le pire en toute impunité, les indécis mécontents et frustrés leur trouvent des excuses... La ville meurt de déliquescence, elle pourrit de l'intérieur et nourrit les fleurs que Julien Sanchez installe pour la vitrine. Pourtant demeure une vérité, une seule : nous sommes tous nés quelque part.

Lexique :
crédibilité > ne vous concerne pas
culture > danger
dogme > manipulation
empathie > un truc que vous ne connaissez pas
idéologie > crédulité
neurones > absents
nauséabond > votre parfum 
réinitialiser > remettre à niveau zéro ceux qui n'y sont pas encore 
syntaxe > trop compliqué

samedi 22 août 2015

TUER LE PÈRE


Cette manie des frontistes de nous asséner notre histoire en toute occasion sous prétexte de ne pas l'oublier me laisse à penser qu'eux ont sans doute des problèmes de mémoire. J'en prends pour preuve la manipulation dont ils font l'objet au sein de leur propre parti au fil des affrontements qui opposent Jean-Marie Le Pen et sa fille. Laquelle en réalité ne se soucie guère des propos tenus par son père et ne cherche qu'à donner à son parti une nouvelle impulsion qui fera oublier son histoire. D'une certaine manière j'en viendrais presque à plaindre l'ex président d'honneur du Front National que sa fille dépossède de sa légitimité avec impudence. Il est vrai qu'elle ne fonctionne qu'en choix d'opportunité et nous a maintes fois prouvé qu'elle n'était pas à une bassesse près pour se rapprocher du pouvoir suprême tant convoité ! Fallait-il pour cela tuer le père ? Oui, mille fois oui. 

Le poids du fondateur du Front National pèse sur son électorat, qu'on l'aime ou qu'on le haïsse il ne laisse jamais indifférent et peut encore, malgré son âge (ou peut-être grâce à lui) mobiliser les foules. Comment exister dans l'ombre d'un homme qui a écrit sa part de l'histoire à grands renforts de coups de gueule et de coups d'éclat ? Une méthode certes discutable mais qui lui vaut l'admiration et le respect de ces français qui trouvent en lui une réponse à leurs frustrations. Jean-Marie Le Pen a donné de l'espoir à une frange de la population que les autres partis ignoraient, il l'a fait en utilisant habilement leurs espoirs déçus, leurs peurs les plus abjectes et leurs jalousies intrinsèques, jouant de leur sentiment d'abandon avec brio pour les attirer dans son miroir aux alouettes. 

A contrario Marine Le Pen raisonne en femme d'affaires, elle dirige le parti comme elle le ferait d'une entreprise et multiplie les OPA sans états d'âmes. Son fonds de commerce s'est étendu au gré de l'actualité de ces dernières années, elle ratisse large et sans s'émouvoir de faire figure de girouette ! Ainsi s'entoure-t-elle d'homosexuels au mépris de l'homophobie affichée de son parti depuis sa création, ce qui en soit pourrait convaincre si tous faisaient leur coming out ce qui est très loin d'être le cas. Crainte de déplaire et de ne plus grimper la grisante échelle de l'ascension politique au sein du Front National ? Ah non, pardon ! Ils sont déjà presque tous au sommet... Ce qui ne devrait pas être un signe distinctif, chacun ayant droit aux orientations sexuelles de son choix, le devient dans le parti de la discrimination. Une manière pour Marine Le Pen et consorts de se dédouaner en montrant qu'au fond ils peuvent faire preuve de tolérance. Curieusement les autres partis politiques n'en font pas un fromage, tout se passe avec naturel et l'homosexualité ne devient pas cette arme menaçante qui absout de tous les péchés du monde. Une spécialité du Front National qui s'empresse de la brandir à tous propos sans jamais la reconnaître... Amis de la vérité et de l'outing passez votre chemin, ici vous ne serez accueillis qu'à la condition expresse de vous taire.

Parlons un peu d'antisémitisme et d'identité nationale ! Le discours du Front National visant à s'inscrire dans une normalité socialement acceptable en condamnant les propos de Jean-Marie Le Pen et en affichant un soudain intérêt pour la communauté juive de France n'est que la vision émergente de l'iceberg. Celle blanche et propre qui pourrait prétendre illustrer une mauvaise publicité pour une lessive discount ! La récente mobilisation des cadres du parti, dont Julien Sanchez maire de Beaucaire, autour de l'animateur du site FdeSouche qui affiche clairement ses liens idéologiques avec le Bloc Identitaire et la sphère antisémite la plus radicale dément l'apparente normalisation du Front National. Dans cette continuité l'intégration de la mouvance identitaire à la liste que conduira Marion Maréchal Le Pen en PACA pour les élections régionales confirme leur patiente politique d'infiltration du parti déjà annoncée lors des départementales de cette année. La fachosphère s'affiche dans toute sa diversité avec un naturel confondant, n'hésitant pas à affirmer son appartenance identitaire, manifester son islamophobie, balancer la théorie du grand remplacement dans une conversation ou parler de rémigration ! Un mot inventé de toutes pièces par et pour des personnes qui ne sont que les piètres rapporteurs de la haine de l'autre, les vecteurs du rejet et des peurs ancestrales, des êtres fermés sur un monde blindé et sans saveurs...

Dans un autre registre l'accélération des décisions polémiques prises par les maires des villes Front National affiche clairement un mépris des lois en vigueur sous couvert de patriotisme, d'économie et de sécurité. Passée la première année de gestion ils s'estiment en droit d'instaurer des mesures ouvertement discriminatoires qui s'inscrivent dans la droite ligne des débordements que nous a offert le défilé mené par Marine Le Pen ce 1er mai. Chassez le naturel, il revient au galop ! Violences physiques et verbales, menaces, intimidations, violations de propriété, carnaval de propagande se font l'écho du climat des villes occupées par le Front National qui désespèrent de retrouver le plaisir simple de vivre en harmonie. Dans chacune de ces villes la communication est aux mains des identitaires qui forcent le trait sans aucune subtilité, ne s'embarrassant pas de considérations que d'aucuns jugeraient essentielles comme la véracité des faits... 

Mais dans tout cela ce qui est au fond reproché à Jean-Marie Le Pen c'est d'assumer un discours offensif qui ne s'embarrasse pas de fioritures. Sa mise à pied puis son éjection rondement menées sont les claps de fin du vieux film du Front National et sont censés laisser place au nouveau cinéma dont on compte nous gratifier ! Le parti met un point final à sa mue et remise au placard les vieilles badernes qui ne savent pas s'autocensurer pour donner la préséance au discours violemment policé de la nouvelle garde qui, au fond, s'avère plus dangereux parce qu'insidieux et noyé dans une hypocrisie ouvertement populiste. Les alliances conclues avec des partis de l'extrême-droite européenne sont le point d'orgue de la mise en place de ce nouveau Front National et atteste de la latence de l'antisémitisme, substrat incontournable des fondements du parti.

Alors nouveau Front National ? Non. La recette a changé mais la marmite demeure la même. Vieillie, cabossée mais toujours prompte à proposer son immonde ragoût...